La Presse Pontissalienne 159 - Janvier 2013

ÉCONOMIE 34

La Presse Pontissalienne n° 159 - Janvier 2013

TRÉSORERIE Pour les entreprises Factures impayées : la solution du cabinet de recouvrement Beaucoup d’entreprises ont tendance à passer en perte des factures impayées. Elles n’osent pas solliciter les services d’un cabinet de recouvre- ment qui augmentera leur chance de récupérer leur argent. Le point avec l’agence C.R.P.A. de Besançon qui intervient souvent dans le Haut-Doubs.

E n France, environ un tiers des dépôts de bilan sont liés à des factures impayées.Sans doute que beaucoup d’entre eux auraient pu être évités si l’entreprise avait fait intervenir à temps un cabinet de recouvrement. Mais voilà, solliciter un médiateur qui se charge de faire exécuter la facture pour votre compte, n’est pas complètement entré dans lesmœurs du commerce dans notre pays. “Les gens ont peur de notre intervention, car ils redoutent de perdre leur client. Pourtant il n’y a pas à traîner. Plus on attend, et moins on a de chance d’être payé. Plus le temps passe et plus une personne de mauvaise foi va trouver des arguments pour ne pas payer la facture. Il y a des pro- fessions dans lesquelles on patien- te jusqu’au bilan pour traiter les impayés. C’est trop tard alors que le délai normal est de 30 jours fin de mois pour se faire régler.Aujour- d’hui, le principal banquier des grands groupes, ce sont leurs four- nisseurs. Il y a délais de paiement en France qui ne sont pas respectés, et les pénalités de retard sont rare- ment appliquées.Trop d’entreprises

de contentieux implique un public frontalier. Un des postes qui plom- bent les finances des ménages est celui de l’énergie. “C’est très impor- tant. Nous sommes face à des per- sonnes qui ne parviennent plus à payer leur facture de fioul. On les retrouve d’un distributeur à l’autre.” D’autres ménages ne parviennent pas à régler la facture du garage de 600 euros. En général, ce n’est pas par négligence ou par mauvaise foi qu’ils ne paient pas. La plupart du temps, ils n’ont pas les moyens de “tout payer en une seule fois” remarque Jacques Vieille.

passent en perte des créances qu’elles pourraient récupérer” remarque Jacques Vieille, gérant du C.R.P.A. (contentieux, recouvrement, pré- vention action) à Besançon. Il est aussi administrateur de l’A.N.C.R., le syndicat national de la profes- sion. Chaque mois, son cabinet, le plus important en Franche-Comté, trai- te 800 dossiers de créances impayées d’un montant moyen de 600 euros. 80% sont des créances civiles (entre- prise ou association qui facture à un particulier) et 20 % sont des créances commerciales ( business to business ). Les contentieux sont très divers. “Cela va de la créance médi- cale de faible montant (une clinique, un médecin, une mutuelle, un labo- ratoire qui demande des comptes à un patient), à l’industrie en passant par l’agro-alimentaire, les banques ou les écoles privées lorsque des familles ont des difficultés à payer les frais” ajoute Jacques Vieille. Pour le cabinet bisontin, la majori- té des dossiers concernent donc des particuliers qui peinent à honorer leur dette. C’est vrai aussi pour le Haut-Doubs où un certain nombre

Jacques Vieille,

le plan d’apurement sur plusieurs mois. La discussion est au centre de la démarche, que le débiteur soit un particulier ou une entreprise. “La négociation est notre force. Le fait que nous soyons neutres permet de déverrouiller plus facilement les situations. Résultat, 95 % des dos- siers sont traités à l’amiable. Les 5 % restant font l’objet d’une procé- dure judiciaire.” Pour le C.R.P.A. qui est rémunéré au résultat, il n’y a pas de petits dossiers. Il peut inter- venir pour une facture de 100 euros. Au terme de son action, ce cabinet qui emploie 12 personnes, atteint un taux de recouvrement de 80 %. Contrairement à ce que l’on peut imaginer, la crise ne se traduit pas par une augmentation du volume d’activité du bureau bisontin. Au contraire, “elle nous a même fragi-

lisés. Les entreprises qui avaient les moyens d’acheter l’ont fait. Celles qui ne les avaient pas n’ont pas bou- gé.” Moins d’achat,moins d’échanges commerciaux, et donc moins de contentieux, voilà pourquoi en 2010, les cabinets de recouvrement ont vu reculer de 20 à 25 % le secteur des créances commerciales, pendant que celui des créances civiles res- tait stable. En 2013, le C.R.P.A. va élargir son activité et proposer aux entreprises un service comptable dédié qui sui- vra les factures à partir dumoment où elles seront émises et relancera les créanciers. Une tâche à laquel- le les responsables de T.P.E. et de P.M.E. pris dans le rythme du quo- tidien, ont souvent peu de temps à accorder. T.C.

gérant du C.R.P.A. et son fils Nicolas qui se prépare à reprendre l’entreprise.

Lorsque le C.R.P.A. intervient dans un contentieux, il le fait donc avec tact. Les commerciaux de l’agence ne sont pas des huissiers et enco- re moins des cow- boys . Ce sont des médiateurs qui cher- chent avec leur inter- locuteur le moyen par lequel il va pou- voir combler sa det- te, quitte à étendre

Il y aussi un public de frontaliers.

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