La Presse Pontissalienne 159 - Janvier 2013
POLITIQUE
35 La Presse Pontissalienne n° 159 - Janvier 2013
ORNANS
Jean-François Longeot “Je serai candidat à la présidence du Conseil général” Maire d’Ornans et conseiller général du canton du même nom, l’élu U.M.P. porte un regard critique sur la réforme des collectivités territoriales et ne cache pas ses ambitions politiques.
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L a Presse Pontissalienne :Serez- vous candidat aux prochaines élections sénatoriales ? Jean-François Longeot : Jacques Grosperrin souhaite que je le sois. Il veut me renvoyer l’ascenseur (N.D.L.R. : Jean- François Longeot était le sup- pléant du député U.M.P.). J’apprécie cela, mais je ne veux pas précipiter les échéances. Je les ai toujours respectées. La première échéance, ce sont les élections municipales. Il faut que je sois candidat à Ornans, ce qui est acquis, et que je sois élu. Si je gagne, alors seulement je serai candidat. L.P.P. : A écouter la droite départe- mentale, vous pourriez être aussi le prochain président du Conseil géné- ral du Doubs si l’U.M.P. remporte les cantonales. Est-ce dans vos projets ? J.-F.L. : Il est évident que si en 2015 on reprend le Départe- ment, je serai candidat à la pré- sidence. L.P.P. : Dans le cadre d’une loi sur le non-cumul des mandats, vous auriez donc à faire un choix entre vos futures fonctions ? J.-F.L. : Si je suis élu sénateur et président du Conseil général du
Doubs, je ferai ce choix. À l’évidence, je privilégierai leman- dat de président duConseil géné- ral, et je resterai conseillermuni- cipal à Ornans. Par ailleurs, si je ne devais être que sénateur, je conserverais un mandat de conseiller municipal. J’abandonnerais celui de maire. L.P.P. :Vous êtes donc favorable à une loi sur le non-cumul ? J.-F.L. : Ce n’est pas du cumul des mandats qu’il faut discuter, mais du cumul des mandats d’exécutif.Un député ou un séna- teur peut à mon sens cumuler sa fonction avec celle de conseiller municipal “de base”. Si nos parlementaires avaient un mandat local dans une com- mune, ils voteraient sans dou- te moins d’âneries. À mon sens, il ne faut pas légiférer sur le non-cumul. Cela doit être une affaire de conscience person- nelle. Je me demande comment un élu qui cumule des mandats exécutifs peut passer d’une ses- sion budgétaire sur la loi de finance de l’État à un problème rencontré par un maire dans une petite commune. L.P.P. : Le président du Conseil géné- ral Claude Jeannerot (P.S.) cumule des
l’électoralisme et qui prenne les choses en main sur les infra- structures et le développement économique. L.P.P. : La ville de Besançon manque- rait-elle de dynamisme ? J.-F.L. : “Besançon la belle endor- mie”, cela ne me fait pas rire. Nous ne pouvons pas avoir un territoire dynamique sans une capitale régionale forte. Le pro- chain candidat devra avoir une ambition économique pour cet- te ville. Moi je suis effaré que l’on soit en train de réaliser un audit sur l’hôpital Saint-Jacques, comme si on avait appris il y a trois jours que cet ensemble immobilier de cœur de ville était à vendre. L.P.P. : En tant que conseiller général du canton d’Ornans, êtes-vous tou- jours favorable à la réforme des col- lectivités territoriales que le président Hollande a remaniée. Par exemple, on ne parle plus de la suppression des Départements, et les conseillers ter- ritoriaux disparaissent ? J.-F.L. : Oui, cette réforme doit passer. Mais celle qui se dessi- ne est une fumisterie. On lais- se en place les Régions et les Départements en nous pro- mettant que les compétences de
mandats exécutifs. Que lui dites-vous ? J.-F.L. : Il a de la chance d’avoir au Conseil général d’excellents services. C’est pour cela que ça fonctionne. Mais à cumuler des mandats exécutifs, l’élu fini par être partout et nulle part. L.P.P. : A Besançon, la droite pense qu’en 2014 elle a des chances de gagner les municipales. Qu’en pense le maire d’Ornans ? Avez-vous un can- didat pour la droite ? J.-F.L. : Pour gagner la ville de Besançon, il faut une équipe. Pour ma part, j’ai été élu mai- re d’Ornans car des gens m’ont soutenu, accompagné et m’ont
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fait élire. Selon moi, Jacques Grosperrin est l’homme de la situation pour Besançon. Il le deviendra tota- lement s’il a derrière lui une vraie équipe capable de dynamiser la liste. Cette vil- le de Besançon a besoin d’un vrai leader qui arrête de faire de
“Passer de 100 Départements à zéro et de 22 à 15 Régions.
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chacun seront clarifiées. En attendant, dans le Doubs on va passer de 35 à 36 conseillers généraux, 18 hommes et autant de femmes, suite à un redécou- page des cantons. Quelle éco- nomie ! Toutes les compétences fortes iront à la Région, et nous, nous serons 36 à gérer des ques- tions sociales. Je déplore que la réforme ini- tiée par Nicolas Sarkozy ait été vidée de sa substance. Si en Franche-Comté les quatre Départements avaient été regroupés avec la Région nous allions faire de vraies économies et pas seulement en nombre d’élus. Il n’y avait plus lieu d’avoir quatre agences économiques ou quatre comités départementaux du tourisme. C’est tout de même extraordinaire, on crée tous les jours dans ce pays des “machins” mais on est incapable d’en sup- primer. Mieux, avec ce mille- feuille, on a trouvé le moyen de diluer les responsabilités et nous n’avançons pas. Monter un dos- sier économique par exemple prend un temps fou. Dans le contexte actuel, lorsqu’on est capable de demander des efforts aux Français, il faut en faire à tous les niveaux. Cette réforme des collectivités territoriales est nécessaire mais elle ne sera effi- cace que si on passe de 100 Départements à zéro et de 22 à 15 Régions. L.P.P. : De l’extérieur, la région d’Ornans paraît enclavée. Pourtant vous avez deux grandes entreprises, Guillin et Alstom, qui ne parlent pas de déloca- lisation et tant mieux. D’où vient cet attachement à Ornans ? J.-F.L. : Mon premier souci est de préserver ce territoire. Le second est à travers la communauté de
communes du pays d’Ornans, de pouvoir travailler sur deux axes. L’axe économique sur le plateau de Tarcenay et l’axe touristique sur la Vallée de la Loue. Notre force est que nous parvenons à lier l’économie, l’industrie et la beauté des pay- sages qui ne sont pas mités. J’ai tou- jours été très attentif au tissu industriel. Ornans compte 4 200
“On crée tous les jours dans ce pays des “machins.”
habitants et 2 200 emplois.Mais je reconnais que si des entre- preneurs comme Guillin n’étaient pas nés dans la vallée de la Loue, ils seraient sans dou- te mieux à deux pas d’une auto- route. À ce titre, je suis navré de voir que le Conseil général n’est pas capable de construire des axes routiers aussi impor- tants que la R.D. 1 qui relie la nouvelle gare T.G.V. L.P.P. : Vous n’êtes pas tendre avec la majorité en place. Pour autant vous devez à Claude Jeannerot le nouveau musée Courbet d’Ornans. C’est un point positif non ? J.-F.L. : Je reconnais que Claude Jeannerot a su valoriser Cour- bet. Localement on ressent l’impact. Je ne peux en dire que du bien. Entre 90 000 et 100 000 entrées, c’est du développement. J’ajoute qu’à Ornans, pour redresser le commerce, nous avons mis en place une politique de métiers d’art qui fonction- ne. Propos recueillis par T.C.
Jean-François Longeot : “J’ai toujours été très attentif au tissu industriel.”
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