La Presse Pontissalienne 159 - Janvier 2013
PONTARLIER
La Presse Pontissalienne n° 159 - Janvier 2013
14
SÉCURITÉ
La vidéoprotection en discussion Pour vous protéger ou vous surveiller ?
La municipalité réfléchit à la mise en place de camé- ras en centre-ville pour assurer la tranquillité des Pontissaliens et des biens publics. L’opposition est vent debout. Elle juge le débat “escamoté”.
gistes rappellent que malheureusement, la première insécurité aujourd’hui, cel- le qui tue, c’est l’insécurité routière.Mal- heureusement, lutter contre cette for- me d’insécurité est sans doute moins payant d’un point de vue électoral.” Liliane Lucchesi (P.S.) préférerait de son côté davantage de présence poli- cière humaine. La ville de Morteau qui possède des caméras depuis l’année dernière a déboursé 30 000 euros pour ce type de matériel. Malheureusement, le jour où un individu s’est fait rouer de coups en plein centre-ville le 1 er novembre der- nier, les gendarmes n’ont pu utiliser les bandes car les caméras n’ont pas fonctionné… À l’inverse, combien d’exemples où des voleurs voire des vio- leurs sont appréhendés grâce à ce sys- tème ? Dans ses conclusions, le cabinet Althig explique que les atteintes volontaires à l’intégrité physique ont augmenté à Pontarlier entre 2009 et 2010 passant de 68 à 106, pour stagner en 2011 (107). Les infractions révélées par l’activité des services (stupéfiants par exemple) ont augmenté de 30 faits entre 2010
N iveau sécurité, Pontarlier n’est pas Chicago. Dans le Haut-Doubs, pas de règlements de compte mais des incivilités pourrissant le quotidien de certains habitants. C’est en tout cas l’avis de la mairie qui a commandé une étude de tranquillité publique au cabi- net Althig. Non pas qu’elle souhaite jouer les Big
caméras n’est pas encore défini car il ne s’agit que d’un projet. Il faut qu’il soit validé en conseil municipal” explique Christian Pourny, adjoint à la ville de Pontarlier en charge du dossier. Selon lui, ce dispositif permettrait à une fran- ge de la population (les personnes âgées) de se sentir plus en sécurité. La majorité a d’ailleurs fait une pro- vision sur son budget (100 000 euros) “alors même que le débat n’est pas lan- cé” s’insurge Europe Écologie-Les Verts qui estime que cet équipement dépla- ce les problèmes sans les résoudre. “La vidéosurveillance est une réponse très médiocre et très chère par rapport aux réels problèmes d’insécurité, poursuit E.E.L.V. C’est également un équipement qui pose de vrais problèmes de libertés publiques, faisant passer les citoyens du statut de présumé innocent à celui de présumé coupable. Les élus écolo-
Le débat pour la mise en place de caméras de vidéoprotection à Pontarlier est lancé. La rue de la République serait éligible.
brother , Pontarlier réflé- chit en effet à l’installation d’une quin- zaine de caméras répar- ties entre le centre-ville (rue de la République), la bibliothèque, le pont de la Fauconnière, vers le lycée Toussaint-Lou- verture, l’Espace Pour- ny ou encore la place Saint-Pierre. “Le chiffre précis du nombre de
et 2011 (1). Des chiffres assez faibles, d’où l’interrogation de l’élue P.S. : “En a-t-on vraiment besoin sur notre terri- toire ?” Sachant que les subventions de
l’État vont diminuer, la question méri- te d’être tranchée. (1) : données transmises par la Police nationale
Rassurer une partie de la population.
SKI DE FOND La gliss’ade de Métabief Challenge des Mont de Joux : plus fun et convivial La 17 ème édition fera encore étape aux Fourgs et à Pontarlier en privilégiant des formules attrac- tives et innovantes où chacun s’y retrouve. M onter en télésiège pour s’offrir une descente royale et noc- turne sur les pistes de Métabief. Le menu de cette première étape le 26 décembre dernier était plutôt alléchant et pro- mettait de beaux souvenirs. “Cela représentait un parcours de 6 km sur un profil descendant. On s’est volontairement tourné vers de l’amusement et non pas une course à la performance” , indique Clau- de Jacquin de l’Olympic Mont d’Or qui assure la gestion de cette épreu- ve dont l’arrivée était jugée devant le Gliss Café. Les deux autres épreuves de l’édition 2012-2013 s’inscrivent dans un format plus nordique. La nocturne des Fourgs se tient le 9 janvier sur le site de la piste éclairée. Au programme : course à l’américaine en relais par équipe de deux en style libre. Le nombre de tour sera défi- ni en fonction des conditions au moment du départ. Même chose le 23 janvier à la Malmaison à la seule différence de combiner style clas- sique et libre dans chaque duo. Le ski-club des Fourgs et le C.S.R.P. de Pontarlier seront donc de ser- vice au même titre que l’Olympic Mont d’Or. Le challenge des Monts de Joux associe également l’E.S.S.S. Montbenoît et le Risoux-Club de
COMMERCE Sans repreneur C’est l’heure de la retraite
à la boucherie Perrot-Minot
J osée et Roland Perrot-Minot ont fermé boutique avec la satisfac- tion du devoir accompli. Cela fait plus de trente ans qu’ils officient à l’étal sans jamais se plaindre, tou- jours de bon conseil. “Dans ce métier, on passe beaucoup de temps au travail. On tourne la page sans regret. On a même plutôt envie d’en profiter” , admet Roland Perrot-Minot dont la famille exploitait une boucherie aux Fourgs. Même chose pour Josée qui a grandi ici même, place Saint-Pierre, dans ce commerce transmis sur trois généra- tions Droz-Bartholet. Il n’y en aura pas de quatrième. Les trois garçons du couple Perrot- Minot qui exercent aujourd’hui dans le commerce international n’ont jamais manifesté le désir de leur succéder. On ne se lance pas dans cette profession sans envie. “C’est prenant, très pre- nant” , considère Josée. Ils avaient la foi, n’hésitant pas à tenir quand leur tour fut venu les deux boucheries fami- liales aux Fourgs et à Pontarlier. Face à l’arrivée des grandes surfaces, ils ont adapté peu à peu l’outil de travail en se tournant de plus en plus vers la transformation. “Le métier a beaucoup évolué. Nos parents allaient encore se fournir dans les fermes. Ils pratiquaient l’achat sur pied. La vente de viande fraîche n’a cessé de diminuer. On a déve- loppé peu à peu l’activité traiteur.” L’affaire est rentable mais s’avère très gourmande en temps. Surtout en cet- te période de fin d’année. Plus ques- tion alors de compter les heures et les soucis. En glissant peu à peu vers les produits transformés, le couple a mis Encore un petit commerce qui disparaît du centre- ville où il ne subsiste plus que cinq bouchers- charcutiers indépendants.
La dernière boucherie de la place Saint-Pierre disparaît avec le départ de Josée et Roland Perrot-Minot.
Chaux-Neuve. “Au départ, on fonctionnait sur cinq noc- turnes. Comme c’était très lourd à gérer, on a réduit à trois courses réparties à tour de rôle entre les cinq clubs” , justifie Joël Pourchet de l’E.S.S.S. Montbenoît. Au fil des éditions, la physionomie des étapes a évolué dans le souci de rester attractive. “On est passé du popu- laire à l’élite. On s’est remis en cause depuis deux ans pour proposer un concept qui combine ces deux approches” , conclut Yves Louvrier, le vice-président de la coopéra- tive des Monts de Joux toujours fière de s’investir dans ce challenge. L’occasion aussi de voir ou revoir quelques pointures comme Vincent Defrasne, Emmanuel Jon- nier, Anouck Faivre-Picon, Alexandre Rousselet…
La physionomie des étapes a évolué.
au point ses propres recettes. Les cailles normandes, la terrine grand-mère, la châtelaine pour n’en citer que quelques- unes risquent fort de disparaître du patrimoine culinaire pontissalien. “On est pratiquement allé au bout de nos possibilités de diversification” , explique Roland Perrot-Minot qui ne voit pas ce qu’il aurait pu faire de plus dans les fabrications. Fort logiquement aumoment où se pro- filait la retraite, ils ont aussi commencé à réduire la voilure. D’abord avec la fermeture en 2000 de la boucherie des
trouver de la main-d’œuvre participe grandement à la fragilisation de la bou- cherie familiale. Les candidats sont rares, pas toujours très motivés. Sans oublier les dégâts collatéraux liés à l’usage du mot boucher utilisé pour désigner les pires meurtriers de l’humanité. “Ce n’est pas très valori- sant quand on s’efforce de tout miser sur la qualité” , confie-t-il. La place Saint-Pierre perd son dernier commerce alimentaire, elle qui a comp- té jusqu’à quatre boucheries-charcu- teries autant d’épiceries et deux laite- ries. Difficile à croire et pourtant pas si lointain. “Quand on s’est installé, il restait encore 26 boucheries à Pontar- lier” , rappelle Josée Perrot-Minot. Ils ne sont plus qu’une poignée. Le couple propose depuis un an son pas-de-por- te à pratiquement tout type de com- merce. “On a juste écarté les activités qui nécessitent de la transformation alimentaire. Ceci pour une simple rai- son de tranquillité car on continuera à vivre au-dessus du magasin.” Aucun candidat ne s’est manifesté jusqu’à pré- sent. F.C.
Les représentants des Mont de Joux et des clubs organisateurs ont présenté l’édition 2012-2013 le 14 décembre dernier à Bannans.
Fourgs. Puis ce fut l’arrêt des plats du jour chauds. Le boucher pontissalien n’a pas oublié de trans- mettre son savoir-faire à de nombreux appren- tis. Certains ont pour- suivi, d’autres ont chan- gé de voie mais tous rendent encore réguliè- rement visite à leur ancien maître d’apprentissage. Pour Roland Perrot- Minot, la difficulté à
“On tourne la page sans regret.”
Made with FlippingBook - Online Brochure Maker