La Presse Pontissalienne 155 - Septembre 2012

PONTARLIER ET ENVIRONS 18

La Presse Pontissalienne n° 155 - Septembre 2012

NAISSANCES

De 2007 à 2010 dans le Doubs Le nombre de grossesses chez les mineures progresse

En 2007, la Protection Maternelle et Infantile enregistrait 30 grossesses chez les mineures, et 46 en 2010. Explications sur cette évolution.

M algré l’abondance de l’information sur les moyens de contraception, le nombre de grossesses chez les jeunes filles mineures ne diminue pas. Il est même en légère augmentation selon le rapport de la P.M.I. du Doubs (Pro- tection Maternelle et Infantile). En 2007, 30 grossesses ont été dénom- brées dans le Département et 46 en 2010 (dernières données disponibles). Ces jeunes mamans, dans leur gran- de majorité, ont entre 16 et 17 ans. En 2007, elles étaient 19 à appartenir à cette tranche d’âge contre 36 en 2010. Ajoutons encore qu’en 2007 comme en 2010, six avaient moins de 16 ans. Cinq avaient entre 17 et 18 ans en 2007 et quatre en 2010. Selon le docteur Cathe- rine Monnet, médecin départemental de P.M.I., chercher la cause de ces gros- sesses dans un éventuel déficit d’information auprès des jeunes sur les moyens de contraception est une analyse erronée. “La prévention exis- te dans les établissements scolaires. Elle est de mieux en mieux faite” dit- elle. Si parfois la grossesse est la consé- quence d’un “accident” (pilule oubliée, absence de préservatif), elle peut être aussi souhaitée par une jeune fille. “Elle peut désirer être enceinte. C’est une façon pour elle de se détacher de

la cellule familiale par exemple. C’est un moyen également de gagner un sta- tut social. En tant que mère, elle va se sentir considérée. La prévention la meilleure ne pourra jamais empêcher cela. On ne peut pas aller contre la liberté humaine et ses méandres” pour- suit le docteur Catherine Monnet. D’ailleurs, dans 15 à 20 % des cas, il ne s’agit pas de la première grosses- se, “même si la grossesse précédente n’a pas évolué” indique le rapport de la Protection Maternelle et Infantile. “C’est la preuve qu’il y a bien chez cer- taines de ces jeunes filles un désir de

maternité. Elles ont la volonté de fonder une famille.” La P.M.I. observe à ce titre que dans les secteurs urbains, des jeunes filles mineures originaires de pays d’autres cultures qui vivent dans la famille de leur compagnon sont enceintes à 15 ans. “Cela paraît normal. Il y a un décalage culturel.” De leur côté, beaucoup de papas semblent vouloir prendre leurs responsa- bilités. En 2010, plus de la moitié des pères ont reconnu l’enfant, et 14 sont

“Un décalage culturel.”

Des jeunes filles mineures sont animées par l’envie de fonder une famille. C’est à Besançon que le nombre total de grossesses chez les mineures est le plus important (21 en 2010).

majeurs. Mais sur ce point, l’analyse a ses limites. Sur les 46 grossesses de 2010, la P.M.I. ne dispose d’aucun ren- seignement sur le papa pour 28 d’entre elles. Tout le travail de la Protection Mater- nelle et Infantile est d’accompagner

et d’orienter ces jeunes filles vers les structures adaptées en fonction de leur situation. “Nous essayons de voir si la famille de la future maman va la prendre en charge. Quand on sait qu’elle n’aura pas de soutien, on peut entrer dans le système de protection de l’enfance

pour la jeune maman et pour le bébé qui va naître.” C’est par exemple le rôle du Centre départemental de l’enfance et de la famille de les accueillir. En France, chaque année, plus de 4 000 mamans seraient mineures. T.C.

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