La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

La Presse Pontissalienne n° 143 - Septembre 2011

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BANQUE

Des conditions très favorables Frontaliers, c’est le moment d’investir

L a Presse Pontissalienne : Com- ment se répercute l’envolée du franc suisse sur les salaires des travailleurs frontaliers ? Stéphanie Poyard : Cela représente une hausse de 25 % du pouvoir d’achat entre 2008 et 2010. Un frontalier payé 4 000 francs suisses a vu son salaire de base progresser de 2 453 euros à

Franc suisse au plus haut, taux de prêt en devises attractifs, jamais les conditions pro- posées aux frontaliers soucieux d’investir n’avaient été aussi favorables. Éclairages avec Stéphanie Poyard, conseillère Habitat au Crédit Agricole à Morteau et Pontarlier.

3 636 euros. Cela ferait presque oublier la crise de 2008-2009 d’autant plus qu’on est prati- quement reparti sur une situa- tion de plein-emploi depuis 2010. L.P.P. : Les frontaliers investissent-ils différemment ? S.P. : Pas vraiment non.Aujour-

“Les taux de prêts en devises n’ont jamais été aussi attractifs”, confie Stéphanie Poyard, conseillère habitat au Crédit Agricole.

tranchant et contrairement à ce que beaucoup pensent, la banque n’a rien à y gagner. On conseille aux clients frontaliers de ne pas bloquer le taux de change sur la totalité du salai- re (en prévision de projets à court terme) et sur une durée maximale de six mois. On res- te aussi prudent dans l’évaluation de sa capacité de remboursement. Pour effectuer le calcul du taux d’endettement, on ne se base pas sur un taux de change à 1,1 mais à 1,3. On prend ainsi une marge de pré- caution car personne aujour- d’hui n’est capable de prévoir l’évolution des taux. L.P.P. : Qu’en est-il des taux de crédit en devises ? S.P. : On a des taux qui évoluent de façon intéressante. Actuel- lement, le taux de prêt en devises avoisine 0.95 % contre 4,20 % pour les prêts fixes en euros. On parle bien sûr de prêts non capés. Le taux de “libor” (indice de référence) a varié dans un écart de 4 points depuis 10 ans. Il n’a jamais été aussi bas. L.P.P. : Tout joue donc en faveur des frontaliers ? S.P. : A la seule exception de la revente anticipée du bien. Actuellement, si l’on prend en compte l’évolution du taux de change, le capital à rembour- ser serait supérieur au mon- tant de l’emprunt initial. C’est le seul risque en sachant qu’il peut aussi évoluer dans l’autre sens. Propos recueillis par F.C.

d’hui plus qu’hier, l’objectif prin- cipal des frontaliers reste le projet immobilier. Le gain de pouvoir d’achat leur permet de concevoir des maisons plus éla- borées. Entre 2010 et 2011, on enregistre 35 % d’activité sup- plémentaire sur l’immobilier. Après l’habitat, les frontaliers investissent prioritairement dans l’automobile. L’épargne de précaution vient en troisiè- me position et ce volet n’a pas progressé de 25 %. Nous ne pouvons donc qu’inciter nos clients à se constituer un capi- tal en prévision de conditions moins favorables. L.P.P. : Cette soudaine embellie sur l’immobilier se justifie-t-elle unique- ment par le renchérissement du franc suisse face à l’euro ? S.P. : Non. D’autres facteurs interviennent. Les frontaliers ont maintenant accès aux prêts à taux zéro. Le climat de confiance qui règne dans les entreprises suisses, dans l’horlogerie notamment, encou- rage les frontaliers à investir. On observe aussi une baisse importante de l’investissement locatif mais ce constat est glo- bal et ne s’applique pas seule- ment aux frontaliers. L.P.P. : Comment réagissent les fron- taliers face à l’évolution du taux de change ? S.P. : On note toujours une for- te demande pour le blocage du taux de change sur leur salai- re. Ce contrat garantit le taux de change en sachant qu’il s’agit d’un ordre irrévocable. Bien sûr, l’opération est à double

Taux de change franc suisse /franc français (euro)

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