La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 143 - Septembre 2011

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LEVIER

Avant tout éleveur La diversification

dans le cheval de sport

Bernard Jeannin

mercialisation de jeunes chevaux de selle français. Pour les deux agricul- teurs, cette diversification procède d’un raisonnement économique avec l’objectif de rentabilité adéquat. D’où cette volon- té de placer la barre assez haut sur le plan qualitatif. Pas question de pro- duire des chevaux de randonnée sans grande valeur. Réussir dans le cheval de course implique d’être très professionnel à tous les niveaux : génétique, prépara- tion, alimentation et même commer- cialisation. Bernard a transposé aux chevaux le savoir-faire acquis dans l’élevage bovin. “On privilégie toujours des étalons de haute lignée.” La pouli- nière du G.A.E.C. de Lauteret a ainsi été inséminée à partir de véritables stars mondiales de l’obstacle. Plusieurs ont brillé au plus haut niveau. “Lan- do a été médaillé d’argent aux J.O. de Sydney, Tinka Boys était le cheval pré- féré du cavalier Markus Fuchs. Ils figu- rent probablement parmi les repro- ducteurs les plus utilisés au monde” , poursuit Bernard qui apprécie tout particulièrement des étalons avec beau- coup de sang et de force. Il étudie très précisément les stud-books . Les poulains de Julie de Lauvotte déçoi- vent rarement Bernard et Élisabeth. Certains suivent même une carrière intéressante, à l’image de Kito de Lau- teret parti en Arabie Saoudite dispu-

Producteurs laitiers au G.A.E.C. du Laiteret, Bernard Jeannin et sa sœur Élisabeth se sont diversifiés en 2003 dans l’élevage de chevaux de saut d’obstacle. Une vraie passion.

avec Artiste de Lauteret, cet étalon, fils de Tinka Boys, a déjà terminé 4ème au concours régional des jeunes chevaux.

U n agriculteur du Haut-Doubs, qui plus et installé à Levier, devrait logiquement s’orienter vers le cheval de trait comtois. Sauf que chez les Jeannin, on n’a jamais vraiment adhéré à la tradition locale. “Avant de se lancer dans le cheval de sport, on avait une petite jument sans utilisation particulière” , indique Ber- nard Jeannin, avant tout éleveur de montbéliardes.

Le frère et la sœur ne laissent à per- sonne le soin de gérer la sélection du troupeau. Le choix du cheval de sport relève d’une attirance commune vers ces disciplines équestres que sont le saut d’obstacles, le dressage, le concours complet. “On a repris en 2003 une jument accidentée, Julie de Lauvotte, qui nous sert toujours de poulinière” , admet Bernard. L’activité concerne l’élevage et la com-

ter des concours de saut d’obstacles de haut niveau. “Ce cheval est né en 2004 à Levier. Quand il avait 3 ans, on l’a présenté à un courtier qui en a fait l’acquisition. On a appris par la suite qu’il était parti au Moyen-Orient. C’est devenu la référence de notre élevage

fonctionne aussi avec le cavalier Régis Devaux qui valorise nos jeunes che- vaux. Il s’est occupé par exemple de Ténor de Lauteret. Cet étalon de 4 ans s’est qualifié pour le championnat de France. On l’a vendu récemment.” L’élevage, c’est aussi du business. Dès qu’on lui fait une proposition intéres- sante, Bernard fait affaire. Il conser- ve actuellement trois produits de sa poulinière historique. Jusqu’à présent, l’activité chevaux de course s’équilibre sur le plan financier. “L’idéal serait d’élever 3 ou 4 poulinières pour avoir des produits chaque année. On envi- sage aussi de construire une petite écu- rie équipée d’une petite carrière” , conclut Bernard Jeannin. F.C.

Le G.A.E.C. cherche à valo- riser au mieux la descendance de Julie de Lau- votte, la premiè- re poulinière du couple, ici avec Blondine de Lauteret son dernier poulain.

même s’il n’est plus là.” Bernard le sait bien, les références, c’est pri- mordial dans ce métier. L’éleveur ne s’occupe par du débourrage et de la préparation de ces chevaux. Il travaille avec Jean-François Bar- rère, professeur d’équitation au lycée agricole de Levier. “On

Kito de Lauteret parti en Arabie Saoudite.

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