La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

La Presse Pontissalienne n° 143 - Septembre 2011

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PARCOURS Le cercle italien Patrick Todeschini, mémoire italienne de Pontarlier Patrick Todeschini est des meilleurs connaisseurs de la communauté italienne du Haut-Doubs pontissalien. Comme beaucoup d’autres, sa famille a quitté l’Italie du Nord pour une vie meilleure en France.

Patrick Todeschini a préparé

avec la M.J.C. des Capucins des animations pour la Haute Foire.

S ur des photos jaunies, des enfants alignés en rang d’oignon posent pour la postérité. Ici on aperçoit le jeune Parisato de Doubs, là le petit Locatelli de Doubs, un peu plus loin l’enfant Todeschini. La photo date des années trente, juste avant guerre. À cette époque, le gouvernement italien offrait aux enfants d’Italiens expatriés des vacances sur l’Adriatique. C’est ainsi que de nombreux jeunes installés dans le Haut-Doubs se retrouvaient tous les étés sur les plages de Cattolica, vers Rimini, histoire de retrouver leurs racines l’espace d’un été, avant de regagner la rigueur du Haut-Doubs où leurs familles sont venues s’installer. Avec des aïeuls certainement bûcherons et un grand-père maçon, l’ascendance de Patrick Todeschini répond au profil-type de ces familles d’Italiens duNord poussées à quitter leur terre natale pour un monde meilleur de l’autre côté des Alpes. “Mon grand-père est arrivé en France en 1907 ou 1908, à l’âge de 10 ans, il venait rejoindre son père installé à Malpas. Il a dû repar- tir faire son service militaire en Italie. Il a connuma grand-mère à ce moment-là et une fois mariés ils sont revenus sur Malpas. Ils ont eu six enfants, tous nés à Pon- tarlier ou à Malpas, dont mon père Alexandre” résume Patrick Todeschini qui revendique aujourd’hui son italianité avec fierté. À tel point qu’en 2009, il a été à l’initiative de la semai- ne italienne organisée à laM.J.C.

des Capucins à Pontarlier. Les premiers Italiens de Pon- tarlier avaient créé dès 1938 le cercle italien. La rue des Lavaux rassemblait à elle seule bon nombre de ses représentants. Après guerre, une nouvelle géné- ration d’immigrés est venue ren- forcer les rangs de la commu- nauté italienne locale. Ceux-là venaient plutôt du Sud : les San- tagata, Giudilli, Bisceglia, Gri- mani, Natale… Ils sont devenus les piliers du cercle italien qui avait même son équipe de foot dans les années soixante-dix et quatre-vingt.Mais avec les nou- velles générations, le cercle s’est peu à peu éteint au fur et àmesu- re que ces Italiens de la première génération prenaient de l’âge. Les Italiens de Pontarlier ont même parfois tenté d’importer un peu de leurs traditions dans la capitale duHaut-Doubs. C’est ainsi que Jacinto Grimani et un de ses copains d’école avaient ouvert une fromagerie à Pon- tarlier où ils fabriquaient de la mozzarella. Puis Nino a ouvert la première vraie pizzeria ita- lienne de Pontarlier (la Bella Napoli),suivi de son copainAlfon- so, toujours installé face à l’hôpital. Patrick Todeschini est un des connaisseurs les plus avisés de la communauté italienne de Pon- tarlier. À tel point que les orga- nisateurs de la Haute Foire l’ont sollicité pour mettre sur pied plusieurs des animations qui seront présentées pendant la manifestation. J.-F.H.

La famille Todeschini à son arrivée dans le Haut-Doubs.

Fin des années trente : les enfants d’Italiens installés en France étaient invités en vacances par le gouvernement italien.

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