La Presse Pontissalienne 138 - Avril 2011

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 138 - Avril 2011

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PONTARLIER Un exemple aux Gras Un Pontissalien promet la baignoire à vaches Incapable de se relever après un vêlage difficile, la jeune montbé- liarde Diva a pu s’en sortir grâce aux bienfaits de l’hydrothérapie bovine promue par un ancien vétérinaire pontissalien. Une nouvelle technologie au service des éleveurs.

La vache plongée dans le grand bain à 38 °C.

A griculteurs aux Gras, Michel Rognon et son fils Baptiste ne se fai- saient guère d’illusions sur les chances de survie de Diva. Jeudi 10 mars dans la soirée, cette vache donnait naissance à son premier veau. Ce qui ne devait être qu’une simple for- malité allait vite prendre une consonance dramatique. “Le veau était trop gros. On aurait pu ten- ter une césariennemais on a fina- lement essayé de le tirer en for- ce” , indique Michel Rognon. Le jeune bovin ne s’en remettra pas. Sa mère restera couchée plusieurs jours avant que les deux associés sollicitent en der- nier recours l’intervention d’un releveur de vaches pontissalien, Gérard Jeannin. Cet ancien vétérinaire pontis- salien ne pouvait plus exercer sa profession suite à des pro- blèmes de santé. “C’est prati- quement mission impossible de retrouver un emploi après 50 ans” , explique celui qui a fina- lement décidé de se lancer dans l’hydrothérapie bovine en novembre dernier.BaptiséeAqua Cow, cette méthode de soins a été mise au point par un agri- culteur danois il y a 10 ans. Le principe est on ne peut plus natu- rel puisqu’il reprend les vertus

du bain chaud corporel. Encore fallait-il oser ou penser l’appliquer aux vaches. “On l’utilise souvent sur des bêtes ter- rassées par une fièvre de lait après vêlage” , poursuit Gérard Jeannin qui a opté pour le sta- tut d’auto-entrepreneur.Au préa- lable, il a investi dans la fameu- se baignoire à vaches. Sans oublier d’apporter quelques amé- liorations avec notamment un système de chauffage d’eau au gaz inventé par ses soins. Bien pratique quand on sait qu’il faut entre 1 000 et 2 000 litres d’eau à 38 °C pour remplir la baignoire. Le volume dépend de l’état du malade. Le simple fait de se détendre les jarrets dans l’eau tiède suffit parfois à relever la bête comme ce sera le cas de Diva. Son déplacement jusqu’à la baignoire s’avéra beaucoup plus périlleux. “Il faut prendre toutes les précautions possibles pour ne pas amplifier le mal” , insiste l’ancien vétérinaire qui tient à superviser lui-même le transfert jusqu’au bain. Pas ques- tion de suspendre la vache au bout d’une griffe. Gérard Jean- nin déconseillemême l’utilisation des pinces qui blessent plus qu’elles ne soignent. Tout juste accepterait-il d’entendre parler de sangles sous réserve qu’elles

soient bienmises. De la douceur avant tout. Coincée dans une travée d’étable peu accessible, Diva aura droit au transport en tapis remorqué en tracteur jusqu’à la grange. Tranquillement mais efficace- ment, elle est ensuite installée dans la baignoire. De l’eau à mi- cuisse et voilà déjà la jeune vache qui se redresse sans grande dif-

ficulté. Elle restera néanmoins plusieurs heures dans son bain salvateur. “Il faut parfois renou- veler plusieurs fois l’opération. On arrive à en sauver une sur deux” , admet le releveur. S’il doit intervenir une ou deux fois, il demande 150 euros à chaque intervention. C’est lui qui déci- de ensuite s’il faut continuer et dans ce cas, c’est gratuit.

L’investissement semble som- me toute assez rentable. Car au- delà de l’attachement “senti- mental” qui unit le fermier à son troupeau, une productrice de lait à comté rapporte environ 2 400 euros par an. “En se basant sur une vache à 6 000 litres de lait et un prix de lait à 400 euros la tonne, ça vaut le coup d’essayer” , estime Baptiste.

Tout baigne désormais pour Diva. Michel et Baptiste Rognon sont ravis et Alice Jeannin, la der- nière fille de Gérard, peut enco- re être fière de son papa sau- veur de vaches. F.C. Renseignements : Jeannin au 06 83 29 11 05

SPORT

Des pointes entre 90 et 100 km/h

Charly, le vététiste pressé de descendre Après le ski alpin, le Pontissalien Charly Di Pasquale s’est reconverti avec bonheur dans le V.T.T. de descente. Il figure désormais dans le top 10 français.

“C ette année, je vise le titre de champion de France de descente et j’aimerais terminer parmi les 5 pre- miers au classement général. Pour y parvenir, il faudramultiplier les podiums en Coupe de France” , annon- ce sans fioriture celui qui pratique ce sport depuis 4 ans seulement. À 21 ans, il lui reste encore une belle marge de progres- sion. Après une première année de rodage en compétition, Charly Di Pasquale a d’abord appris àmieux gérer le risque. Rien ne sert d’aller vite si c’est pour multiplier les chutes. Avec son passé de skieur, la vitesse et les trajectoires ne lui posent guère de problèmes. Il lui manquait encore une

pincée de sagesse et du bagage technique. “Sur 14 épreuves de la saison 2008, j’ai réus- si à faire un podium en Coupe de France” , explique le descendeur qui a quitté le club du Plateau du Lison pour rejoindre cette année leVélo-club de Pontarlier où il comp- te bien relancer le V.T.T. Faire de la compétition, quel que soit le sport, nécessite un certain budget.UnV.T.T. de descente coûte facilement 4 000 euros, sans compter les accessoires et les pièces de rechange.Travailler n’est pas pour déplai- re à Charly qui a la chance d’avoir un employeur compréhensif, à savoir son père

Charly travaille dans l’entreprise familiale.

qui tient un commerce de cheminées et poêles sur la zone Hyper U à Doubs. Charly travaille dans l’entreprise fami- liale d’octobre à Noël puis il endosse sa combinaison rou- ge de moniteur de ski alpin à l’E.S.F. de Métabief. La saison de V.T.T. commence avec l’arrivée du printemps. “On touche également des primes en fonction du nombre d’articles de presse” , complète Charly. Ses bons résultats en 2009 et 2010 lui ont ouvert la porte du team vosgien Labyrinth. Cette marque de V.T.T. soutient aussi deux grands espoirs de la descente : Ludovic Oget et Rémi Thi- rion. “Aujourd’hui, j’estime que je suis comblé technique- ment et matériellement. Le reste viendra de moi-même” , conclut le jeune pilote.

Charly Di Pasquale espère multiplier cette année les podiums en Coupe de France.

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