La Presse Pontissalienne 138 - Avril 2011
PONTARLIER ET ENVIRONS 16
La Presse Pontissalienne n° 138 - Avril 2011
ASSOCIATION Une réunion hebdomadaire Alcoolisme : s’en sortir par le partage d’expérience Le groupe pontissalien des Alcooliques Anonymes, les A.A., existe depuis 10 ans. L’occasion d’évoquer les “Al-Anon”, le groupe qui s’adresse à l’entourage des malades alcooliques.
La maladie est toujours
présente même après plusieurs mois d’abstinence. Au moindre petit verre d’alcool, la prochaine rechute est encore plus brutale que la précédente.
V ivre les méfaits de l’alcool, qu’on soit la vic- time ou l’un des proches, peut vite devenir un vrai cauchemar. Il n’y a malheureu- sement pas de remède miracle à cette maladie. “Quand le corps est rétabli, il faut continuer à soigner l’âme. C’est probable- ment le plus difficile car l’obsession de l’alcool est très longue à dissiper” , témoigne Michel qui s’exprime sous un prénom d’emprunt. Lui est tombé dans l’alcoolisme pratiquement à l’adolescence. Et la maladie l’a poursuivi près de 30 ans. Comme beaucoup
Même délivrance aux Al-Anon
L e groupe pontissalien des Alcooliques Ano- nymes a été fondé en mai 2001 par Yvan et son épouse Jeannine. Ce couple originaire de la région pari- sienne a créé en même temps le groupe Al-Anon à Pontarlier et à Levier. “Avant de venir sʼinstaller dans le Haut- Doubs, mon mari faisait déjà parti des A.A. depuis 1968. Jʼétais complètement démolie de le côtoyer quand il souffrait de sa maladie. Au point de son- ger au suicide alors que jʼavais quatre enfants. Jʼai trouvé chez les Al-Anon un lieu où je pou- vais mʼexprimer, passer ma douleur, ma souffrance” , se souvient Jeannine qui a perdu son mari il y a quelques années. Aux Al-Anon, elle a appris à
vivre autrement la maladie dʼYvan. Plus question de le recevoir par des cris quand il rentrait alcoolisé. Autre exemple, éviter de le surveiller, ne pas lʼempêcher de boire à la maison. Ces changements de comportement ont permis au couple de renouer le dia- logue et de sʼengager ensemble sur la voie de la guérison. Yvan a vaincu lʼalcoolisme. Il est res- té 34 ans dans lʼabstinence. Jeannine continue à se rendre aux réunions hebdomadaires des Al Alnon organisées aus- si à la M.P.T. des Longs Traits le mardi soir à partir de 20 h 30.
avec l’alcool était heureusement toujours vivace. Son salut vien- dra en 2007 lors d’une journée thérapeutique à laquelle il par- ticipait. “J’ai rencontré Julie qui venait nous parler des AA.” Depuis, Michel n’a plus craqué. Pas de répit, l’abstinence totale. Il se rend chaque mardi à la M.P.T. des Long Traits où le groupe pontissalien se retrou- ve de 20 h 30 à 22 heures Il exis- te un autre groupe sur le Haut- Doubs, à Levier. “La seule condition requise, c’est d’avoir
le désir d’arrêter de boire. On n’a pas d’autre choix que de res- ter abstinent et on est là pour aider d’autres alcooliques à le devenir” , résume celle que nous prénommerons Julie. Elle aussi a connu les affres de l’alcoolisme. 20 ans d’enfer, de vie conjugale et familiale forte- ment chahutée. Crise de nerf, dépression, sevrage, courte abs- tinence, rechute encore plus rapide… “Suite à une hospitalisation au Grandvallier, j’ai pris conscien-
ce de la gravité de la maladie.” Il faudra encore quelques déra- pages avant qu’elle prenne son courage à deux mains pour oser franchir la porte des A.A. en 2004. “Ça ne coûte rien d’essayer. Il y a une vraie vie après l’alcool même si cela nécessite de tout réapprendre.”
Alcooliques Anonymes Groupe Pontarlier Renseignements au 06 38 25 39 45
Pas de répit, l’abstinenc e totale.
d’autres,il a effec- tué plusieurs ten- tatives de sevra- ge ainsi qu’une première expé- rience chez les A.A. “J’y suis allé dans l’idée d’apprendre la sobriété.C’était un échec total.” L’envie d’en finir
COMMERCE
Le bilan
Renseignements : Al-Anon Pontarlier à 03 81 39 72 01
Commerce Grand Pontarlier : le boss se retire Après avoir piloté pendant trois ans cette association faîtière du commerce local, Jean-Louis Gagelin passe la main, satisfait du travail accompli.
L a Presse Pontissalienne : Que retenir de ces trois ans à la tête de cette fédé- ration Commerce Grand Pontarlier ? Jean-Louis Gagelin : On a déjà effectué une avancée historique en réussissant à fédérer les quatre associations de com- merçants et artisans du grand Pon- tarlier. C’est presqu’un exploit quand on songe qu’il a fallu au moins 20 ans pour réunir les deux associations du centre-ville. On ne peut que saluer d’ailleurs l’ouverture d’esprit de Sylvie Dabère qui a largement contribué à la mise en place de cette structure fédé- ratrice. L.P.P. : Faudra-t-il aller vers une fusion ? J.-L.G. : Ce serait plus intéressant àmon avis d’avoir une seule structure avec une spécificité centre-ville.Mais le rap- prochement entre les quatre associa- tions existantes ne doit pas se faire aux forceps.On doit laissermûrir cette idée et la concrétiser quand chacun en sera persuadé. Commerce Grand Pontarlier devrait fonctionner comme un grand
magasin avec une offre équilibrée où le client trouve tout ce qu’il cherche. Le centre-ville est unmoteur d’attractivité pour les zones. À partir de là, il n’y a plus qu’à jouer la carte de la complé- mentarité. Il faut aussi qu’à l’avenir la Fédération soit considérée comme un véritable interlocuteur auprès des déci- deurs politiques. L.P.P. : Des regrets à signaler ? J.-L.G. : C’est dommage qu’on ne puisse pas s’appuyer sur une étude faisant l’état des lieux du commerce local avec ses manques et ses surplus, ses forces et ses faiblesses.C’est plus facile de tra- vailler à partir d’un diagnostic objectif. L.P.P. : Pourquoi ce départ ? J.-L.G. : Je demanderai à être remplacé après le lancement de notre nouveau magazine “ODOO”. Je quitte la prési- dence car je ne peux pasm’investir par- tout et je pense que ma position pro- fessionnelle ne faciliterait pas la démarche d’unification. Propos recueillis par F.C.
Jean-Louis Gagelin quittera
la présidence de Commerce Grand Pontarlier au lancement du nouveau magazine “ODOO” prévu d’ici l’été.
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