La Presse Pontissalienne 127 - Mai 2010

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 127 - Mai 2010

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LE FABULEUX DESTIN DE SEMONS L’ESPOIR L’origine de cette association, une des plus

connues du Haut-Doubs, remonte à une vingtai- ne d’années. Elle repose sur le vécu douloureux de Pierre et Charlyne Dornier. Confronté à la maladie de ses deux filles, le couple va s’engager pour améliorer les conditions de vie et de soins des enfants hospitalisés en Franche- Comté. Petite cause qui va déclencher une chaîne de solidarité probablement unique en son genre. Les fonds récoltés par Semons l’Espoir serviront notamment à la création de la Maison des Parents à l’hôpital Saint-Jacques de Besan- çon. L’histoire continue, d’autres vont éclore…

SOLIDARITÉ Environ 500 dons annuels Semons l’Espoir récolte les fruits de la générosité Comment expliquer la vitalité de cette association au cœur d’une chaîne de solidarité en perpétuel renouvel- lement ? Son insolente réussite suscite du respect, de l’admiration, des incompréhensions parfois. Enquête.

Charlyne Dornier en compagnie d’Amandine, l’une des trois salariées de

“Semons l’espoir”.

S emons l’espoir, c’est d’abord l’histoire de Pierre et Charly- ne Dornier. “On a pris conscien- ce des difficultés d’accompagner les enfants hospitalisés quand nos filles Valérie et Émilie sont tombées malades” , précise Charlyne Dornier. Comme il existait déjà des associations engagées au profit de la recherche médi-

son” ajoute Charlyne Dornier. La filière viticole jurassienne est aussi au rendez-vous par le biais des Ven- danges de l’Espoir dont l’objectif consis- te à commercialiser les produits de la vigne au profit de Semons l’Espoir. “En 2002, un viticulteur nous a faits don d’une parcelle plantée avec les 5 cépages jurassiens. Du coup, on a pu sortir la première Cuvée de l’Espoir en 2009.” Semons l’Espoir reçoit chaque année environ 500 dons. Elle vend des livres, tee-shirts, porte-clefs, cartes. Elle œuvre toujours dans l’amélioration de l’accueil et de l’environnement de l’enfant hos- pitalisé et de sa famille. Elle apporte son aide à d’autres associations comme prochainement avec “OncoDoubs” qui apporte son soutien aux femmes contraintes de suivre une chimiothéra- pie. Elle a également financé des opé- rations au Maroc, en Mauritanie et en Inde. “On fonctionne aujourd’hui com- me une petite entreprise avec trois sala- riées. C’est indispensable quand on veut assurer un suivi rigoureux des dons, des ventes, des projets à financer.” L’association regroupe 190 adhérents. C’est peu si l’on songe aux milliers de bénévoles qui gravitent ponctuellement ou non sur la toile tissée autour de

l’association Semons l’Espoir en 1998. “On a contacté la direction de l’hôpital Saint-Jacques qui a accepté de mettre un bâtiment à disposition de l’association.” Ouverte en décembre 2001, cette struc- ture abrite aujourd’hui 18 chambres, un espace jour, une lingerie (voir plus loin). Elle a également mobilisé des finance- ments des collectivités locales et terri- toriales ainsi qu’une aide liée à l’opération “pièces jaunes”. Elle est gérée par l’association Maison des Parents de Franche-Comté qui emploie quatre sala- riées. Les tarifs d’hébergement sont cal- culés en fonction des revenus des familles qui peuvent également bénéficier d’une prise en charge par leur mutuelle.

avec “Partageons notre pain”. Pierre Dornier qui dirige la minoterie épony- me mobilise la corporation boulangère comtoise pour vendre des cartes repré- sentant des lithographies du peintre Pierre Bichet. Les bénéfices servent à l’achat de matériel de puériculture, de jouets, d’objets décoratifs au profit des services de pédiatrie. “D’autres personnes sont venues s’engager petit à petit à nos côtés” ajoute M me Dornier. La volonté d’apporter un témoignage se concrétise en 1994 par la mise en pla- ce des Sommets de l’espoir, projet qui était à l’origine celui d’Émilie.Des enfants ayant connu la maladie, leurs familles, des équipes médicales, des alpinistes gravissent ainsi des grands sommets alpins. De nombreux partenaires pri- vés ou publics apportent leur soutien financier à ces projets qui font l’objet de budgets séparés. Les actions vont semultiplier sous toutes les formes. En 1996, à l’initiative de Vanessa, amie d’Émilie, de jeunes chan- teurs amateurs et bénévoles fondent la troupe des Étoiles Noires. Leur spec- tacle des Nuits de l’Espoir connaîtra un succès retentissant. Cet événement ser- vira de déclic au projet de Maison des parents et à la création effective de

cale, le couple choisit alors de s’investir dans l’amélioration des conditions de vie des enfants hospitalisés et dans la recherche de solutions d’accueil adap- tées aux familles. En se concentrant sur les besoins les hôpitaux francs-comtois. Cette proximité contribuera indénia- blement à la réussite de leur entrepri- se. La première action remonte à 1989

C’est du bénévolat à la carte.

Après les ÉtoilesNoires, d’autres maillons vont se greffer à la chaîne de solidarité : lotos de l’Espoir à Pontarlier, Levier, Orchamps, soi- rées Solidarité avec la troupe des Étincelles, opération “1 franc par habitant”qui fédère 800 communes en 2001… “On a généralement une manifestation par sai-

Un viticulteur jurassien a offert une parcelle à l’association qui a mis en vente en 2009 la première Cuvée de l’Espoir.

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