La Presse Pontissalienne 127 - Mai 2010
La Presse Pontissalienne n° 127 - Mai 2010
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ARGENT
Environ 100 000 euros de dons par an En capacité de financer 50 % de la Maison des Familles L’association est aujourd’hui en mesure d’apporter 2 millions d’euros dans la réalisation de la Maison des familles dont le coût est estimé au double.
P as évident de s’y retrouver sur le plan financier entre les dons, les projets soutenus, les actions, les partenariats, la maison des Parents, bientôt celle des Familles… Semons l’Espoir s’apparente un peu à une banque de collecte et de redistribution de fonds à statut associatif. Il est bon de rappeler que l’association ne reçoit pas de subvention directe si l’on fait abstraction des Sommets de l’espoir. “C’est la seule opération organisée par Semons l’espoir bénéficiant du soutien du Conseil général, des communes, de différents C.C.A.S. Les Sommets de l’espoir font l’objet d’un budget à part, alimenté directement par les sponsors et les participants adultes. On a pré- féré bien séparer les choses car l’argent collecté par le biais des autres actions ne doit pas servir à financer ces sor- ties” , souligne Charlyne Dornier. Partageons notre Pain dégage chaque année environ 28 000 euros. Les spec- tacles des Étoiles Noires : 80 000 euros. Les Soirées solidarité de la troupe Étin- celles : 30 000 euros. À ces opérations principales s’ajoutent des centaines d’autres dons qui “rapportent” envi-
Les Soirées Solidarité organisées par la troupe Étincelles rapportent environ 30 000 euros par an reversés à Semons l’Espoir.
bien entendu à la réalisation ou à l’extension des structures d’accueil, aujourd’hui la maison des Parents et demain la maison des Familles. “Ces projets sont menés avec le soutien de la Fondation des Hôpitaux de Paris et de France. Ils fonctionnent également grâce à des aides publiques ou asso- ciatives. La Ligue contre le cancer ver- sera par exemple 150 000 euros sur deux ans pour la construction de la Maison des familles. Le coût de cette réalisation est évalué à 4millions d’euros et Semons l’espoir a la possibilité d’en financer la moitié.” F.C.
ron 100 000 euros annuels. Le cata- logue des donations se distingue par sa diversité : lotos, quête de mariage, d’enterrement, gala gastronomique, défi sportif, cuvées viticoles…Une par-
tie des recettes, soit 25 000 à 30 000 euros par an, sert à financer les projets qui contri- buent à l’amélioration de l’accueil et de l’environnement de l’enfant hospitalisé et de sa famille. Le principal poste de dépense est consacré
Il n’y a pas de subvention directe.
La gestion des Sommets de l’Espoir fait l’objet d’un budget séparé. Car c’est la seule action pilotée par Semons l’Espoir qui soit subventionnée.
Repère De 8 à 20 euros la nuit La nuit nʼest pas gratuite à la Mai- son des parents. Les tarifs varient de 8 à 20 euros en fonction des reve- nus de la personne. “Quatre familles sur cinq sont remboursées par leur mutuelle” précise Marie-Jo Duval, la directrice. Le petit-déjeuner est com- pris dans le prix ainsi que les draps. Un supplément de 7 euros est deman- dé pour un deuxième adulte accom- pagnant (gratuit pour un enfant de moins de 12 ans). Lʼassociation peut pratiquer des tarifs aussi attractifs car elle est conventionnée par des régimes sociaux comme la M.S.A. ou la Caisse primaire dʼassurance- maladie. Ces organismes complè- tent la part versée par les parents pour atteindre les 25 euros, qui cor- respondent au coût réel du prix de journée, le plus faible de France.
BESANÇON
Hôpital Saint-Jacques Maison des parents… et du réconfort Des parents se sont installés là pour une nuit ou plusieurs mois, tout dépend de la durée d’hospitalisation de leur enfant. Ils sont ici chez eux,
améliorer le quotidien des parents. J’aimerais bien que l’on puisse avoir une coiffeuse et une maquilleuse béné- voles” annonce la directrice. Elle suit le parcours de ces parents qui se confient parfois. “Nous entendons des choses dures et pas faciles. Mais les gamins sont tellement courageux que les parents le deviennent aussi. Pour ma part, je prends de vraies leçons de vie. Si on déployait autant de force pour tout, le monde tournerait beaucoup plus rond.” Il y a toujours un après la Maison des Parents. La majorité des personnes qui ont séjourné là gardent des liens entre elles et avec l’association. Elles deviennent bénévoles, font des dons, lancent des actions. Quelle que soit la situation qu’elles aient vécue, elles portent l’espoir convaincu que le com- bat pour la vie mérite d’être mené. T.C.
plusieurs mois, tout dépend de la durée d’hospitalisation de l’enfant” indique Marie-Jo Duval. Souvent, c’est la directrice qui se char- ge d’accueillir les nouveaux résidents. Un accueil simple et familial. “Je leur présente la Maison comme un cadeau et pas comme un dû. C’est parce que des bénévoles qui ont été confrontés à la maladie se sont mobilisés à un moment donné que cette maison exis- te. Elle est respectée à cause de cela.” Cet établissement remplit une mis- sion de service public. Entre 900 et 1 000 parents différents sont héber- gés dans ces locaux chaque année. Marie-Jo Duval et son équipe (il y a trois emplois à temps plein) mettent tout en œuvre pour que les résidents se sentent bien. Des bénévoles vien- nent animer des ateliers de couture ou de cuisine. Une autre personne pro- pose des massages. “On fait tout pour
comme l’a voulu l’association Semons l’Espoir qui a créé ce lieu d’hébergement indispensable.
L es pages du livre d’or sont cou- vertes de messages émouvants. Autant de mercis laissés par des parents qui pour la plupart ont vécu des instants difficiles avec la maladie de leur enfant. Le bonheur se lit entre les lignes quand les soins conduisent à la guérison. De la même manière, on découvre la douleur des familles quand le destin en décide autrement. Quelle que soit leur histoire, toutes ces personnes ont trouvé réconfort et solidarité à la Maison des Parents. “Ce n’est pas un hôtel” annonce d’emblée Marie-Jo Duval, directrice de cet éta- blissement qui a ouvert ses portes en 2001. Ce n’est pas non plus un austè- re dortoir de bonnes sœurs ! La Mai- son des parents est un endroit à part dans l’enceinte de l’hôpital Saint- Jacques à Besançon. Elle est née de la détermination des bénévoles de l’association Semons l’Espoir qui l’ont conçu comme un lieu de vie pour héber- ger en priorité dans de bonnes condi- tions les parents dont l’enfant est hos- pitalisé. Le lien de proximité si rassurant pour un petit comme pour sa maman ou son papa est ainsi main- tenu. Le pavillon compte 18 chambres, dont 16 d’un à deux lits. Deux grandes pièces à vivre décorées avec goût permettent aux résidents de se retrouver, discu- ter, partager des expériences et même parfois de s’isoler. Chaque chambre
est équipée d’un télé- phone relié directement avec l’hôpital, ce qui per- met à l’accompagnant de communiquer avec le service où son enfant est pris en charge. “En revanche, elles n’ont ni la télévision ni Internet” poursuit Marie-Jo Duval. La télévision est dans les pièces à vivre, tout comme l’accès à Internet. Par ce choix, l’associationMaison des Parents qui gère la struc-
“Nous entendons des choses dures.”
Semons l’Espoir.À titre indicatif, ils sont pratiquement plus de 500 à s’impliquer uniquement dans “Partageons notre pain”. “Chez nous, chacun vient comme il peut. Il n’y a pas d’engagement contrac- tuel. C’est peut-être ce qui explique cet- te dynamique de fidélité basée en quelque sorte sur le bénévolat à la carte.” Enœuvrant au service de l’hospitalisation des enfants malades, “Semons l’espoir” touche un très large public. Ce qui n’est pas forcément le cas des associations engagées sur des maladies spécifiques. “On ne refuse jamais de mettre l’image de Semons l’espoir au service d’autres projets ou de causes liées à l’hospitalisation des enfants malades” , conclut celle qui agit discrètement mais efficacement dans l’ombre de son époux. F.C.
ture veut justement favoriser les échanges entre les résidents qui finis- sent par se soutenir mutuellement. Tout est fait pour le permettre. Une cuisine équipée ouverte sur la salle à manger est mise à leur disposition. Chacun peut y préparer son repas. Il y a même un lave-linge, un sèche-lin- ge ainsi qu’une table et un fer à repas- ser. Les parents sont ici comme chez eux. Ils vont et viennent librement entre l’hôpital et la Maison où ils pren- nent le temps de souffler un peu. “Cha- cun est autonome à partir du moment où il a une clef. Un tiers des parents qui sont ici ont un enfant hospitalisé en hématologie-oncologie. Pour un tiers encore, il s’agit d’un petit prématuré. Le reste, ce sont des accidents de la vie. La durée du séjour varie d’une nuit à
Marie-Jo Duval, directrice de la Maison des parents située dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Jacques.
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