La Presse Pontissalienne 127 - Mai 2010

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 127 - Mai 2010

23

MÉTABIEF Sport La nouvelle vie d’Alex Rousselet Le fondeur de Métabief stoppe sa carrière et entame une reconversion - arrivée plus vite que prévu. À 33 ans, il dirige les équipes de France de ski militaires et ouvre un magasin de sport.

A lexandre Rousselet raccroche le dossard, pas les skis de fond. À 33 ans, le skieur de Métabief prend sa retraite de sportif de haut niveau comme viennent de le faire Vincent Defrasne et Sandrine Bailly en biath- lon. C’est la fin d’une génération douée et dorée. Le Haut-Doubiste n’abandonne toutefois pas son sport puisque depuis le mois de mai, Alexandre entraîne les équipes de France mili- taires de ski. En plus de cette fonction, il ouvri- ra en octobre un magasin de sport et de loca- tion de matériel de ski à Métabief, sa station. Alex - pour les intimes - était loin d’être rouillé mais c’est “une opportunité” dit-il, qui l’a pous-

SAINT-POINT-REMORAY

Peu de changements

Concession du lac :

sé à raccrocher. “On m’a propo- sé ce poste d’entraîneur (ski de fond, alpin, combiné nordique, biathlon), explique le jeune papa de Charly et Noé. Je n’avais pas postulé car je ne pensais pas avoir les compétences. C’est donc un concours de circonstances qui m’a poussé à arrêter car j’aurais pu continuer jusqu’aux J.O. de Sotchi.” Dans sa voix, pas d’amertume, juste de la lucidité, celle d’un champion qui n’est pas déçu d’avoir manqué les dernières

Le fondeur Alexandre Rousselet devient entraîneur et entrepreneur.

“Les élus n’ont pas écouté.”

affaire réglée

olympiades et qui n’oublie pas de remercier ceux qui l’ont toujours soutenu dans les bons comme les mauvais moments. “Je n’ai pas pu saisir mon billet pour aller à Vancouver. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même , relate-t-il. Heureusement, mes sponsors régionaux ont tou- jours joué le jeu comme les établissements Gar- nache ou Renault.” Le message est passé. Son emploi du temps n’aura rien de celui d’un retraité et Julie - son épouse - ne le verra “pas plus qu’avant” lâche-t-il avec le sourire. Alexandre devra en effet se déplacer sur toutes les étapes de Coupe du Monde pour “coacher” ses ouailles et sera régulièrement à Chamo- nix. Le reste de la semaine, il délivrera des conseils dans son magasin dont l’ouverture est prévue en octobre (au pied des pistes). Métabief qui l’a vu éclore va désormais lui per- mettre de rayonner. “Métabief, c’est le parc d’attraction du Doubs mais il faut que l’on puis- se garantir la neige, dit le fondeur. Il faut ces canons à neige et je regrette que les élus n’aient pas voulu nous écouter après les J.O. de Turin. C’est bien d’avoir créé un stade nordique (la Seigne) mais pourquoi l’avoir construit au fond des bois ! On savait ce qui marchait.” En plus de bien skier, l’homme a des idées et le fait savoir. Toujours affûté, Alexandre trouve un motif de satisfaction dans cet arrêt : “Je ne pouvais pas bricoler, faire de la moto ou du V.T.T. comme je le voulais…Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de calculer.” E.Ch.

Avec l’acte signé en décembre dernier, l’État récupère 196 hectares de terrains

Alexandre Rousselet en bref Palmarès : Champion du Monde de rollers- ki et médaillé de bronze (2002), vainqueur de la Coupe du Monde de La Clusaz (2005) en relais, Champion du Monde et 3 médailles dʼargent aux championnats du Monde militai- re, vainqueur de la Transjurassienne et de la Transroller, 3 ème en relais à Val di Fiemme (2005), 4 ème aux Jeux Olympiques de Turin 2006 en relais… Son plus beau souvenir : “C’était en février 2005. À cette époque, je volais sur les skis. On gagne en relais à La Clusaz et ensui- te je gagne la Transjurassienne, course que tout Jurassien rêve de gagner.” Son plus mauvais souvenir : “C’était aux championnats du Monde à Liberec en relais. J’ai “queuté” mon relais, j’avais envie de tout poser. Dans ma tête, quelque chose a cassé.”

autour des lacs qu’il restituera à une collectivité.

I l aura fallu attendre 6 ans pour aboutir à cette procé- dure qui a pris beaucoup de retard avec la question de la propriété du lac de Remoray. Rappel des faits. Cette conces- sion avait été établie dans les années vingt au profit de la société civile d’étude pour l’utilisation des eaux des lacs Saint-Point et Remoray et la régulation du Doubs. E.D.F. devient le concessionnaire dans les années cinquante avant de transmettre le relais en 1971 au S.I.V.O.M. du Mont d’Or et du Lac Saint-Point. 10 ans plus tard, les 18 communes du S.I.V.O.M. rachètent le lac de

Les terrains récupérés par l’État devraient être restitués en toute logique à la communauté de communes du Mont d’or et des deux Lacs.

Remoray qui appartenait alors à la famille Chabod pour la som- me de 380 000 euros. Laberge- ment prend 60 % de la dépen- se à son compte, Remoray 26 % et les autres communes se par- tageant les 14 % restant. Le bien entre dans le patrimoine de la Communauté de com- munes quand celle-ci a repris les compétences du S.I.V.O.M.

La concession arrivait à échéan- ce en 2003. Le projet d’acte reco- gnitif qui s’ensuit intègre à tort le lac deRemoray dans les terres revenant à l’État.Les communes propriétaires réagissent immé- diatement et finiront par obte- nir gain de cause.Plus une affai- re d’honneur qu’autre chose. Le classement en réserve naturelle nationale du plan d’eau ne lais- se pratiquement aucune liber- té d’action aux propriétaires. L’acte recognitif de 2009 confir- me le retour à l’État des ter- rains et dépendances immobi- lières qui faisaient partie de la concession. Soit 196 hectares de terrain en grande partie situés entre les deux lacs et qui feront l’objet d’un cahier des charges. L’État restituera ces espaces à une collectivité en les proposant d’abord à la Région. En cas de refus, on passe au Département pour arriver en dernier lieu à la communauté de communes. Issue qui semble assez logique aux yeux de son président Michel Morel. “Il est probable qu’on en confie ensui- te la gestion au nouveau syn- dicat des milieux humides qui devrait aussi hériter du dossier de réhabilitation du barrage d’Oye-et-Pallet” dit-il. Patience quandmême.Aumoins quelques années avant d’aboutir à cette configuration. Ces évo- lutions ne changeront rien aux projets d’aménagement nau- tique qui tardent aussi à se concrétiser autour du lac. F.C.

PAIEMENT EN 3X SANS FRAIS