La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

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ENVIRONNEMENT

Difficile de contrôler

Suisse : la fin des sacs plastiques Le canton du Jura va interdire la distribution de sacs en plastique dans les magasins. Une première de l’autre côté de la frontière. Le canton du Jura est pionnier avec l’interdiction des sacs plastique.

E n interdisant la distribution de sacs plastiques d’ici un an, le canton du Jura fait figure de pionner en Suisse. Le par- lement jurassien a accepté par 39 voix contre 10 une motion socialiste en ce sens malgré

en retard. Deux raisons à cela : d’une part, le ramassage est bien organisé et les consommateurs plutôt discipli- nés, d’autre part, la Suisse n’a pas d’accès à la mer. C’est dans les mers en effet que le problème est le plus aigu. Problème, cette décision du can- ton est problématique car elle deman- de une réponse nationale. Cette mesure sera difficilement appli- cable sur le seul territoire jurassien car “l’interdiction n’empêche pas l’importation.” Il sera également dif- ficile de contrôler et de surveiller l’application d’une interdiction dans les commerces de détail. Les pour- parlers sont lancés.

Cette mesure sera difficilement applicable.

l’opposition du gou- vernement. “La durée d’utilisation d’un sachet en plastique est d’environ 25 minutes avant de finir dans une poubelle”, a souligné l’auteur de la motion, Michel Thentz. Reste que la Suisse est

AGRICULTURE Au 1 er mai Lait : bientôt la fin des quotas en Suisse La Suisse va sortir des quotas en 2009. Cette libéralisation inquiète les producteurs d’autant plus que la Confédération suisse a décidé d’ouvrir des négociations en vue d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne valable dès 2013.

SANTÉ

Changement en avril Le tabac fait une pub… illégale Le droit de fumer dans les discothèques suisses est devenu un argument commercial. Personne ne s’est offusqué des publicités entendues sur les ondes françaises alors que c’est totalement illégal. Le risque encouru est de 100 000 euros d’amende.

L a fin du contingentement, c’est le 1 er mai 2009 chez nos voisins suisses. À cet- te date, la Confédération se reti- re du système et laisse la main aux producteurs et aux ache- teurs de lait. Ce changement modifie radicalement les rap- ports entre les uns et les autres comme l’explique Daniel Gei- ser, le directeur-adjoint de la fédération Prolait qui rassemble 1 800 exploitations principales et d’alpages sur les cantons de Neuchâtel, Vaud et Fribourg. “Deux attitudes sont possibles. Soit on assure toute la gestion des quantités de lait à l’amont avant de discuter avec les ache- teurs, ce qui revient à se garan- tir un prix pour une quantité définie. Soit on s’associe à l’acheteur en pensant mieux se positionner sur le marché. Celui-

constitution d’un pool national d’achat et de vente de lait d’industrie. Ce mode de gestion collectif permet de contractua- liser les quantités de base par producteur. On peut ensuite accorder des volumes supplé- mentaires si l’on a les marchés. L’objectif essentiel, pour son bon fonctionnement, est de lier 80% du lait destiné à l’industrie en son sein.” Si les filières fromagères s’appuyant sur une interpro- fession forte comme celle du GruyèreA.O.C. sont peu concer- nées, il en va donc tout autre- ment du lait industriel. “Atten- tion, Prolait n’est pas contre l’évolution du moment pourvu qu’elle s’organise de façon concer- tée. La taille moyenne des exploi- tations laitières en Suisse roman- de avoisine 160 000 kg de lait. On peut aller à 200 000 kg mais par étape.” Daniel Geiser pointe également du doigt les évolutions de la politique agricole suisse et son impact sur le revenu des pro- ducteurs. Les aides sur les pro- duits ne font que diminuer et ne sont que partiellement com- pensées par des paiements directs liés aux prestations. “Au 1 er janvier 2009, 15 centimes par kg sont versés par la Confédé- ration pour le lait transformé en fromage et 3 centimes par kg pour le lait de non-ensilage. Ce sont les dernières aides directes qui existent encore pour le mar- ché laitier.”

L a bouffée de tabac était devenue une bouffée d’oxygène commer- ciale. En février et mars, plusieurs discothèques et bars suisses ins- tallés au Locle ou à La Chaux-de-Fonds ont acheté des spots publicitaires auprès de sociétés françaises pour attirer de nouveaux clients. Cible visée : les jeunes Français. Le message se résumait ain- si : “Venez chez nous, vous pourrez fumer tranquillement.” Un message distillé sur les ondes françaises, plutôt atypique, qui

n’a fait réagir personne, pas même un médecin, encore moins un service de san- té. Pourtant, cette publicité est totalement illégale. Interrogé sur le sujet, le minis- tère de la Jeunesse et des Sports rap- pelle “qu’il s’agit de publicité indirecte en faveur du tabac, interdite en France en application de l’article L.3511-3 et punie de 100 000 euros d’amende. Ce montant maximum pouvant être porté à 50%des dépenses consacrées à l’opération

de publicité.” Le procureur peut se saisir seul ou tout personne ayant intérêt à agir. Une radio qui émet dans le Haut-Doubs et le Jura - que nous ne citerons pas - a constaté ce net regain au niveau communication. “Nous avons une deman- de, puis deux, puis trois… On a subi un peu le texte. Ce message : c’était le maxi-

Le message a permis de drainer une clientèle française.

mumque nous pouvions accepter” convient le responsable de la radio qui préfère tout de même relativiser. “À partir du mois d’avril, l’interdiction de fumer dans les lieux publics du canton du Neuchâ- tel s’applique.” En clair, la question ne se pose plus même si le message a per- mis de drainer une clientèle française vers la Suisse et même si celui-ci n’était pas autorisé au regard de la loi. Tout ce qui peut différencier un pays de l’autre est bon en terme commercial à la seule différence que le tabac est considéré chez nous, en France, comme un problème de santé public. En clair, c’est comme si la presse écrite publiait les photos d’une équipe de foot suisse arborant sur son maillot une marque de tabac. Sans appliquer un flou sur la marque… c’est un procès assuré. Sans en faire un à quiconque, fumer res- te un droit. Encore faut-il ne pas intoxi- quer son voisin. E.Ch.

À partir d’avril, les Suisses du canton de Neuchâtel ne fumeront plus dans les lieux publics. Les discothèques ont profité jusqu’au dernier moment de cette différence. C’était

ci ne garantit, dans ces condi- tions, que la pri- se en chargemais aucunement le prix.” Prolait soutient fermement la première straté- gie. Elle est dans la même logique que la Fédéra- tion des Produc- teurs suisses de lait (F.P.S.L.) à laquelle elle adhère. “Cette organisation faî- tière a proposé la

1 800 exploitations principales.

totalement hors-la-loi.

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