La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

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EN BREF

HISTOIRE

Pollens de céréales Des traces d’activités humaines depuis 6 000 ans

Architecture Un architecte du C.A.U.E., Conseil

d’architecture, d’urbanisme et d’environnement, sera à la disposition du public, gratuitement, pour conseiller sur tout projet, dans le neuf ou l’ancien, ainsi que pour la maîtrise de l’énergie et l’utilisation des énergies renouvelables, vendredi 10 avril à Frasne (mairie) entre 10 heures et 12 heures, vendredi 24 avril à Valdahon (maison des services) entre 15 heures et 17 heures. et mardi 28 avril à Pontarlier (mairie) entre 10 heures et 12 heures. Prendre Communication La nouvelle formule du magazine municipal “Pontarlier votre ville” est sortie. Nouvelle maquette, nouveau rythme de parution, ce journal paraîtra désormais tous les trois mois (au lieu de quatre). Coût de cette nouvelle formule, 22 centimes d’euro par numéro, contre 30 pour le précédent. rendez-vous en téléphonant au 03 81 82 19 22.

L’analyse des sédiments du lac Saint-Point par les chercheurs bisontins redonne un sérieux coup de vieux au peuplement du Haut-Doubs.

L es textes anciens situent généra- lement l’installation de l’homme sur la partie haute dumassif juras- sien à l’époque des grandes vagues de défrichement médiévales. L’origine de cette colonisation orchestrée par les abbayes de Saint-Claude, Montbenoît ou du Mont-Sainte-Marie s’amorce à partir de l’an 1 000.À défaut de vestiges archéologiques antérieurs, les historiens n’avaient guère d’autres preuves for- melles. Il existe néanmoins aujourd’hui d’autres moyens de détecter la présen- ce de l’homme ou tout du moins des acti- vités humaines. Le laboratoire de Chrono-environne- ment de la faculté des sciences de Besan- çon effectue depuis quelques années des

pées tous les 4 cm envi- ron. 150 échantillons ont ainsi été analysés en pro- cédant à des prépara- tions physico-chimiques avant observation au microscope. La méthode aboutit à l’élaboration de diagramme pollinique. Les résultats sont assez étonnants. “On constate des traces d’activités agri- coles régulières à partir de 4 000 ans avant J.- C. Elles sont révélées par la présence de pollens de céréales.” Des petites com- munautés humaines sont

Plusieurs carottages de sédiments ont été

effectués sur le lac.

carottages de sédiments au lac Saint-Point. “En étudiant les pollens qui se sont déposés au fond du lac, on peut reconsti- tuer l’évolution de la végé- tation sur plusieurs mil- lénaires. Elle varie en fonction de deux grands paramètres : le climat et l’action de l’homme” , indique Émilie Gauthier, palynologue. Les carottes de sédiments de plusieurs mètres d’épaisseur sont décou-

donc installées dans le Haut-Doubs dès le néolithique et plus précisément à l’époque dite de la hache polie qui pré- cède l’âge du fer. Cette occupation pro- cède d’un système agraire-forestier où prédominent le hêtre et le sapin. La tech- nique consiste à défricher de petites clai- rières plantées en céréales. Quand les sols sont épuisés au bout de 5 à 6 ans, on renouvelle l’expérience un peu plus loin. Le bétail pâture alors en forêt. Ce système va perdurer 3 000 ans. “On n’a malheureusement pas retrouvé des traces d’habitat comme ce fut le cas au lac de Chalain.Même s’il est impossible de loca- liser des villages, on sait qu’il y a des

siens. C’était peut-être un désert chré- tien mais pas du tout démographique. “La dernière partie du diagramme pol- linique met en évidence l’orientation vers le pastoralisme avec l’apparition de l’épicéa, seule espèce qui n’est pas atti- rée par la dent du bétail.” Le program- me d’étude au lac Saint-Point est ter- miné. Un carottage a été réalisé au lac de Remoray et les analyses vont débu- ter. Ultime précision, les pollens n’ont malheureusement pas permis d’identifier la présence d’une cité engloutie. Le mys- tère de la légende de Damvauthier res- te entier. F.C.

populations qui mettent en valeur le ter- rain. C’est clair et net” , poursuit Émilie Gauthier qui a travaillé avec d’autres chercheurs et étudiants sur ces pluies polliniques. Le mode d’exploitation se transforme ensuite au début de l’âge du fer ( - 1 000 avant J.-C.). Le système de clairières est peu à peu abandonné au profit des champs per- manents, ce qui favorise la sédentari- sation des communautés. La forêt res- te omniprésente, elle reculera de façon significative avec les grands défriche- ments. Ces découvertes remettent en cause la colonisation des seconds plateaux juras-

Le mystère de la légende de Damvauthier reste entier.

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