La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

18

JOUGNE Air, bois, solaire, brique Maison ancienne, énergies nouvelles Exemple d’une rénovation conçue dans l’idée de valoriser des solutions de chauffage, de ventilation ou d’isolation à base d’énergies renouvelables ou de matériaux naturels.

MÉTABIEF Une nouvelle organisation Une structure de plus pour dynamiser la station L’association “Métabief-Mont d’Or Développement” est née. Elle regroupe pour l’instant une quarantaine d’acteurs socio-économiques de la station. L’objectif : développer la culture de “l’entreprise-station”.

A près les offices de tourisme, le syndicat mixte pour l’aménagement, le développe- ment et l’exploitation touristique du Mont d’Or, la société Orex, gestion- naire de la station, voire le Pays du Haut-Doubs dont une des missions est le développement du tourisme, fallait- il créer une structure de plus dans ce millefeuille ? A priori oui puisque les élus locaux et les prestataires du tou- risme viennent de porter sur les fonts baptismaux une nouvelle association baptisée “Métabief-Mont d’Or Déve- loppement”. Présidée par le maire de Métabief Gérard Dèque, cette énième entité a pour but de “regrouper tous les acteurs socio-économiques de la sta- tion pour mettre en place une politique marketing commune à tous” résume Lydie Mougin, chargée de mission au syndicat mixte. L’idée est donc bien de “vendre” la sta- tion de Métabief-Mont d’Or comme un “produit” touristique et d’appréhender son organisation comme celle d’une entreprise, basée sur un service pro- duction (les remontées mécaniques,

les restaurateurs et hôteliers, les moniteurs de ski…) et un service commercialisation (les offices de tourisme, agences immobi- lières…). “L’idée de cet- te association qui regroupe à la fois des acteurs publics et pri- vés est de mettre en pla- ce un système de mana- gement participatif.” La nouvelle association s’est fixé trois missions de départ : la formation

T hierry et Valérie Labriet habi- tent à la Ferrière-sous-Jougne dans une grande maison ancien- ne qui nécessitait des travaux d’amélioration. Cette demeure de 200 m 2 au sol “consommait” annuel- lement 4 000 à 5 000 litres de fioul. Un peu trop au goût du couple. “On souhaitait en finir avec le fioul pour passer aux énergies renouvelables” , explique Thierry Labriet. Après avoir visité plusieurs d’installation de chauffage au bois, son choix se porte finalement sur une chaudière aux granulés qui fonc- tionne depuis 2005. “C’est plus pra- tique que la bûche. On était aussi ras- suré en sachant qu’il existait plusieurs unités de production en Franche-Com- té.” Le seul souci résidait dans le stoc- kage des granulés au sous-sol de la maison derrière laquelle circule un ruisseau. Ce problème d’humidité a été surmonté par l’utilisation d’une enveloppe isolante contenant les 12m 3 de granulés. À l’époque de l’installation, Thierry avait estimé à 8 ans le retour sur investissement. Cette projection sous-évaluait

“Mettre en place un système de management participatif.”

Après le granulé bois, Thierry Labriet et son épouse ont décidé d’investir dans l’extension de leur habitation en privilégiant la brique.

des acteurs de l’économie touristique, la mise en cohérence et l’amélioration continue du produit touristique et l’amélioration des conditions de vie des salariés (pluri-activité, accès au logement…). Une quarantaine de professionnels ont intégré la nouvelle association lors de l’assemblée générale constitutive du 24 mars dernier. La pertinence de cet- te structure pourra se mesurer dans quelques mois. J.-F.H.

une fois qu’on est entré dans le pro- cessus, on peut difficilement s’arrêter. “Cette expérience satisfaisante en tout point nous a confortés dans l’idée d’agrandir la maison en privilégiant une meilleure exposition et un maté- riau sain et respirant.” La démarche écologique se traduit par une extension de 90 m 2 compre- nant une vaste pièce à vivre construi- te en briques. La toiture sera bien- tôt recouverte de panneaux solaires connectés au ballon d’eau chaude. Dans l’optique de cette extension, le couple a également décidé d’aménager un nouvel espace de stockage de gra- nulés au sous-sol. “On a profité des

travaux pour installer les conduites du puits canadien.” Ce dispositif de ventilation se substitue avantageu- sement aux traditionnelles bouches d’aération. En hiver, il apporte de l’air plus chaud qu’à l’extérieur et inversement l’été. La climatisation réversible à la portée de tous. Il suf- fit juste d’y penser au préalable. “D’où l’importance d’avoir une vision glo- bale de son projet” , ne manque pas de souligner Thierry qui n’a pas hési- té à prendre conseils auprès d’un architecte. La famille Labriet envi- sage désormais de s’équiper d’une citerne d’eau de pluie. Rien ne se perd.

l’évolution des cours du pétrole. “Si l’on ajoute le crédit d’impôt, on descend à 5 ans” , poursuit le pro- priétaire en recon- naissant que les inci- tations gouvernementales ont eu un effet accéléra- teur dans la mise en place du projet. Les énergies renou- velables, c’est un peu comme la rénovation,

La climatisation

REMORAY-BOUJEONS Fermée depuis mai 2007 L’auberge de Remoray sera vendue aux enchères L’activité de ce bar-restaurant ouvert par Patrick Baehr n’était pas assez rentable. Il sera vendu aux enchères le 17 avril à Besançon.

réversible à la portée de tous.

L e courage et la bonne volonté ne suffisent pas toujours à réussir dans ses projets. Patrick Baehr n’a pas ménagé sa pei- ne dans la réactivation de cet- te affaire. Elle avait abrité dans les années cinquante l’hôtel-restaurant avant d’être transformée en colonie de vacances pour personnes handicapées, gérée par l’association Perce-Neige. Ancien ouvrier chez Peugeot, Patrick Baehr l’a acquise en 2001. Il a dû patien- ter de longs mois avant de se voir accor- der les autorisations nécessaires à la

par exemple, le temps nécessaire à

l’aménagement de la partie hébergement. L’aubergiste prévoyait en effet d’ouvrir 12 chambres et 3 gîtes dans la vaste bâtisse. “Avec le bar-restaurant, le chiffre était insuffisant pour éponger les emprunts et les charges” , poursuit Patrick Baehr finale- ment contraint à la fer- meture au bout de 18 mois de labeur à temps plein.

Mis à prix à 250 000 euros.

réalisation des premiers travaux qu’il a d’ailleurs effectués en grande par- tie lui-même. Ouverte le 26 août 2005, l’auberge abritait deux salles de restauration dont l’une réservée au service dumenu du jour. “Ça fonctionnait assez bien, indique l’ancien aubergiste qui avait réussi à fidéliser une bonne clientèle d’ouvriers. Mais le sou- ci, c’était que j’étais tout seul pour tout faire.” Difficile dans ces cir- constances de trouver,

L’auberge a ensuite été proposée à la vente au prix de 600 000 euros sans trouver acquéreur. “J’ai bien eu quelques touches mais elles n’ont pu aboutir pour diverses raisons que je ne souhaite pas évoquer” , observe celui qui a retrouvé un emploi dans la région. Lors de la vente aux enchères du 17 avril à Besan- çon, le bien sera mis à prix à 250 000 euros. La commune de Remo- ray-Boujeons n’est pas sur les rangs. “On espère que cela reste un restau- rant. On va débattre du sujet au pro- chain conseil et voir de quelle maniè- re on pourrait aider l’éventuel repreneur” , note le maire Jean-Paul Vuillaume.

Patrick Baehr avait ouvert ce bar- restaurant en août 2005 (photo archive L.P.P.).

Made with FlippingBook - Online catalogs