La Presse Pontissalienne 113 - Mars 2009

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 113 - Mars 2009

4

De la neige en abondance, du soleil, des conditions adéquates pour pratiquer les sports d’hiver : la saison 2008-2009 restera sans doute comme une des toutes meilleures de ces dix dernières années. Cela provoque-t-il pour autant un enthousiasme débor- dant des professionnels du tourisme ? Pas forcément. À Métabief, on atteindra l’équilibre financier. Mais ce n’est pas le cas partout. PREMIER BILAN D’UNE SAISON EN OR BLANC

LES FOURGS 5 000 personnes à l’heure “C’est la saison du siècle” Le gestionnaire de la station l’affirme : en 36 ans, c’est sa meilleure saison. Il sera encore 20 % au-dessus de l’hiver 2005-2006 pourtant déjà excellent.

Du côté des restaurants “Resplendissant” Au restaurant le Snabeudzi aux Fourgs, la fréquentation est au rendez- vous. Jusquʼà 150 couverts en double service. “Magnifique, resplendissant.” Pour Sandrine, serveuse historique au res- taurant le Snabeudzi aux Fourgs, les qualificatifs pour définir la fré- quentation dans la station ne manquent pas. Depuis Noël, voire avant, la petite station du Haut-Doubs ne désemplit pas. Bref, en plus de skier, les gens ne rechignent pas à aller au restaurant. Situé à proximité des pistes, le restaurant a su également se diversifier en proposant des soi- rées à thème tout en assurant la découverte des produits régionaux. Au meilleur du mois de février, “il y a eu jusqu’à 150 couverts, en double service” calcule-t-on du côté de lʼenseigne. La saison 2008-2009 pour- rait devenir une référence.

“S i cette année, on n’est pas capable d’équilibrer les comptes d’une station de sports d’hiver ici dans le massif jurassien, il faut changer de métier !” ironi- se Roland Bulle-Piourot, le gestionnaire de la station des Fourgs. Le “toit du Doubs” et son ambiance familiale a fait le plein. À raison de 5 000 passages à l’heure, les téléskis ont tourné à plein régime. Même chose pour les dépenses annexes des touristes, elles ont “explosé” (voir l’article res- tauration ci-contre). Bref, c’est une année exceptionnelle que vit la station des Fourgs. Mieux qu’en 2005-2006, “on sera au moins 20 % au- dessus” résume M. Bulle-Piourot. “Effet crise ou pas, on a

récupéré la clientèle qui n’est pas partie loin. On a eu énor- mément de gens de Besançon ou de Dijon.” L’ambiance nor- dique des Fourgs, la multiplicité des activités, des investis- sements récents comme le snowpark aux Granges Berrard, tout cela a contribué au succès de la station. La station des Fourgs a la particularité de fonctionner à 100 % sous statut privé, dans le cadre d’une S.A.R.L. de quatre asso- ciés, dont M. Bulle-Piourot et deux de ses fils. Sans subven- tion. “C’est une erreur de dire qu’une station de sport d’hiver n’a pas la possibilité d’être bénéficiaire. Quand on apporte des choses nouvelles et qu’on s’investit pleinement, ça ne peut que marcher avec des conditions météo pareilles.” J.-F.H.

Clin d’œil Mouthe ou la

publicité gratuite Le froid aidant, le village de Mouthe continue à faire la une des bulletins météorologiques. De TF1 à Europe 1 en passant par Internet, les Meuthiards ont droit à leur seconde de gloire. Quelles retombées ?

Soleil et neige : plein succès pour la station des Fourgs.

“P lus il fait froid, mieux c’est.” Delphine, du Cha- let de la Source àMouthe n’a pas besoin de prendre la tem- pérature pour savoir que le froid attire dumonde dans son bar-res- taurant situé au pied des pistes de ski de fond et de ski alpin. “Le froid, c’est sain ! L’air est pur, les montagnes sont belles. Et qui dit froid dit soleil.” La professionnel- le du tourisme a vite fait le calcul. Parler de la petite Sibérie fran- çaise fait vendre. “Pour la première semaine des vacances,nous sommes blindés” avoue-t-elle. Tant mieux. De Laurent Cabrol sur les ondes d’Europe 1 à Sébastien Folin sur TF1, pas un présentateur n’oublie - au moins une fois - d’évoquer les températures du village. Le record de froid établi en 1985 avec - 41 °C n’a pas été battu cet hiver. Qu’importe, les retombées sont là. Ainsi, le 13 février, Mouthe a été cité 11 fois (radio et télé). Dans une étude intitulée “les pôles du froid en Franche-Comté”, des cher- cheurs bisontins relèvent que par- mi un échantillonnage de 1 455 stations gérées par Météo-France

et distribuées de façon homogène sur l’espace français,Mouthe (936 mètres) arrive en tête du palma- rès des stations les plus froides situées en dessous de 1 300 m d’altitude. “ Mouthe, en moyenne annuelle, présente 80 jours où la température minimale a été infé- rieure à - 5 °C” , note Daniel Joly, professeur à l’Université de Franche-Comté qui a réalisé cet- te étude de climatologie avec le centre départemental de Météo FranceBesançon.Pour l’hiver 2008- 2009, la moyenne est largement dépassée. Ce froid incite certains constructeurs à venir tester leur matériel : “C’est le cas de Peugeot ou Citroën. On voit une voiture, capot ouvert,rester un ou deux jours à lamême place pour tester la résis- tance au froid” note ÉlisabethRam- pant, maire de Mouthe, qui sou- haite que l’on positive ce froid ambiant. “C’est vrai que des per- sonnes viennent exclusivement pour le froid de Mouthe.” Habituée au secteur, la cycliste Jeannie Longo pourrait devenir son symbole…Le froid, gage de longévité et de publi- cité.

MOUTHE

94,26 % en troisième semaine Mouthe se pose des questions Une bonne fréquentation ne suffit pas à rassurer la petite station des hauts du Doubs gérée par une société privée qui peine à amortir les investissements consentis.

O n pourrait s’attendre à un enthou- siasme débordant, il n’en est rien. Le président de l’office de touris- meYves Maréchal, aurait même le blues . Pourtant, les chiffres de la saison

dernière semaine des vacances. Du côté des téléskis, même constat : “C’est mieux que ces deux dernières années” consta- te M. Maréchal mais il nuance immé- diatement son propos en estimant que “le problème, c’est que nous n’avons pas énormément de nouvelle clientèle et ça nous inquiète. Nous avons fait les inves- tissements qu’il fallait mais communi- quer coûte cher, ça devient dur” recon- naît celui qui est aussi un des dix associés de la société S.D.D. (Source du Doubs Développement), gestionnaire privé de la station meuthiarde. Canons à neige, engins de damage, nou-

veau téléski, billetterie électronique, la S.A.R.L. n’a pas lésiné sur les moyens pour redynamiser la station. Depuis qu’elle a repris la gestion de la station il y a sept ans, la S.A.R.L. accuse des déficits réguliers et perd de l’argent tous les ans. Ses membres déplorent notam- ment que la jeunesse locale s’éloigne du loisir ski et ne cachent pas un certain découragement. Pour l’an prochain, les gestionnaires se posent des questions. Pourtant, et tous les touristes le confir- ment, Mouthe est la station familiale par excellence qui a tout pour plaire. J.-F.H.

devraient lui donner du baume au cœur : le rem- plissage des meublés a atteint les 94,26 % dans la semaine du 21 au 28 février. Il était de 72,13 % à la première semaine, de 83,6 % en deuxième semaine et à nouveau 72 % en cette

La station familiale par excellence.

Made with FlippingBook Online newsletter