La Presse Pontissalienne 113 - Mars 2009

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 113 - Mars 2009

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MOUTHIER-HAUTEPIERRE Mise en demeure La station d’épuration sera opérationnelle à temps La préfecture a mis en demeure ce village de la vallée de la Loue pour lui imposer de se doter d’une station d’épuration qui devra être mise en service en mai 2010.

ÉTALANS 1 million d’euros de chiffre Installation de Véranda Rêve à Étalans L’entreprise “Véranda Rêve” a choisi l’éco-construction “Basse Éner- gie” pour ses nouveaux locaux de 1 450 m² construit dans la Zone Artisanale de la Croix de Pierre à Étalans.

E ntreprise familiale de 10 personnes installée depuis 15 ans dans le Haut- Doubs,Véranda Rêve s’est spé- cialisée dans la conception de vérandas bois et aluminium à isolation maximale. À l’étroit dans ses 500 m² his- toriques d’Orchamps-Vennes, elle a investi dans des nou- veaux locaux à Étalans abri- teront un hall d’exposition de 750 m², un atelier de fabrica- tion et de stockage de 500 m² et des bureaux de 200 m². Yves Le Tallec, le responsable, a voulu “un bâtiment économe en énergie totalement éco- construit (qui produira de l’énergie positive à terme avec l’installation de 400m² de pan- neaux photovoltaïques). Des

calories le soir une fois que les communications avec la véran- da seront fermées (rayonne- ment vers l’intérieur). C’est aussi un espace tampon amortissant les températures extérieures à certains moments et un espace d’habitation à d’autres moments. Véranda Rêve est une entre- prise artisanale créée en 1994. À ses débuts dans le Haut- Doubs, l’entreprise était mul- tiproduits et commercialisait tous types de fermetures de l’habitat (menuiseries alu, bois alu et pvc, volets roulants, por- te de garage, stores intérieurs et extérieurs, vérandas, sas d’entrée, verrières, couvertu- re de balcon…). En 2003, le choix stratégique d’une spé- cialisation dans la véranda (le cœur de métier) s’est imposé face à une demande croissan- te tous azimuts à laquelle il était devenu difficile de répondre. Pari réussi, le chiffre d’affaires n’a cessé d’augmenter et a été multiplié par deux en 5 ans dépassant 1 million d’euros depuis 2007.

adaptées à notre région.” Avec sa nouvelle installation, l’entreprise Le Tallec veut fai- re coïncider un nouveau défi : le développement et la pro- motion de la véranda solaire ou “bioclimatique” pour l’horizon 2010. Qu’est-ce c’est ? À l’instar des Scandinaves, des Canadiens et des Allemands, l’entreprise LeTallec veut aller plus loin en proposant des vérandas solaires et un ensemble de techniques de réhabilitation des bâtis exis- tants (isolation extérieure, fenêtre bois triple vitrage, mur capteur…). Outil de captage du rayonnement solaire quand elle est bien orientée et conçue selon les principes bioclima- tiques, le rendement d’une véranda solaire peut couvrir 20 à 40 % des besoins de chauf- fage de la maison. En hiver, l’air réchauffé pénètre dans l’habitat par les ouvertures dans la paroi mitoyenne : ce premier réchauffement va se doubler d’un réchauffement des parties maçonnées qui vont retransmettre lentement leurs

L a construction de la sta- tion d’épuration est le grand chantier du nou- veau conseil municipal deMou- thier-Hautepierre. Le projet est précipité par un récent cour- rier de la préfecture qui a mis en demeure la commune lui demandant de régulariser la situation avant mai 2010. “Bien sûr que nous allons la construi- re cette station” affirme RomualdMaugain, jeune mai- re énergique de ce petit village de 323 habitants. Il ajoute : “Le dossier est bien avancé. Nous avons fait des études complé- mentaires pour définir l’endroit oùnous allons l’installer.Ce sera

dans le bas du village.” Le prin- cipe retenu est celui du filtre planté de roseaux.350 000 euros seront investis dans ce chantier enpartie subventionné.LaCom- mission de protection des eaux est ravie d’apprendre que le pro- jet est dans les tuyaux. Cette association de défense de l’environnement avait depuis plusieurs années dans son col- limateur Mouthier-Hautepier- re. Elle a souvent informé la municipalité sur son obligation de semettre aux normes depuis dix ans. En vain. “Nous avons fini par déposer un recours auprès du Tribunal Adminis- tratif en septembre 2008 pour

faire appliquer la loi.Cette com- mune se situe sur le bassinamont de la Loue.Des tuyaux se jettent directement dans la rivière” note un représentant de la C.P.E. Le problème est qu’en aval deMou- thier-Hautepierre se trouvent les points de captage des eaux qui contribuent à l’alimentation en eau potable d’une centaine de communes. Romuald Maugain a déjà pris toute la mesure de la situa- tion. Pour lui, l’installation de cet équipement ne se discute pas. “Nous ne pouvons pas nous permettre de rejeter dans la Loue une grande partie des eaux usées. Cette rivière de pre- mière catégorie est superbe, il est nécessaire de la préserver” dit-il. Pour ce petit village, l’investissement est de taille. Car contrairement à d’autres communautés de communes comme celle du Val de Mor- teau, celle du Pays d’Ornans n’a pas pris cette compétence assainissement. Les com- munes membres de cette col- lectivité supportent donc elles- mêmes le coût inhérent à tous les chantiers relatifs au trai- tement des eaux usées. n

matériaux sains tels que le bois et le chanvre et des techniques d’isolation et de ventilation ont été utilisés dans le but de se pas- ser d’installation de chauffage tra- ditionnel. Déjà employées dans les pays nor- diques, ces constructions dites “passives” se révèlent ain- si tout à fait

Une entreprise artisanale créée en 1994.

Conséquence de la crise Le nombre de

La Loue est le collecteur d’une grande partie des eaux usées du village de Mouthier-Hautepierre.

demandes de bilans de compétences progresse De plus en plus de frontaliers sollicitent l’antenne pontissalienne du centre interinsti- tutionnel de bilans de compétences. C’est le signe d’un ralentissement de l’économie. L e C.I.B.C. de Pontarlier enregistre une pro- gression des demandes de bilans de compétences depuis le début de l’année. Cette évolution est la traduction du ralentissement économique. Parmi les demandeurs, il y a les frontaliers. Ils étaient 12 % en 2007 à solliciter le C.I.B.C., seulement 5 % en 2008, et 10 % depuis la rentrée de janvier. Un chiffre qui devrait continuer à progresser si l’activité se dégrade dans les sociétés helvétiques. “L’état de la conjoncture crée des tensions au sein du personnel dans les entreprises. Les gens qui font la demande d’un bilan de compétences sont “abîmés” pour la plu- part” constate Andrée Chevrier de l’antenne pontis- salienne du C.I.B.C. Ils passent la porte de cet organisme pour faire le point sur leur situation professionnelle et définir l’objectif vers lequel ils peuvent évoluer. “Nous ne sommes pas des faiseurs de rêves. Notre but est de faire comprendre à la personne d’où elle vient pour qu’elle sache mieux où aller. Le principe est de reprendre confiance en soi pour construire un projet.“ 65% des personnes qui se présentent au centre inter- institutionnel de bilans de compétences sont des femmes. 71 % des demandeurs ont entre 26 et 44 ans, et 20 % ont plus de 45 ans. Cette dernière catégorie d’âge est la plus malmenée actuellement, avec les personnes handicapées. 50 % des personnes qui sol- licitent le C.I.B.C. sont des employés, 16 % des ingé- nieurs et 6 % sont des ouvriers non qualifiés. “On remarque aussi que 45,5 % de la population accueillie est en contrat à durée indéterminée et 39,4 % sont des demandeurs d’emplois. 2,9 % sont des professions libérales. Parmi elles, il y a des commerçants et des agriculteurs” poursuit Andrée Chevrier. Un bilan de compétence dure une vingtaine d’heures réparties sur 3 mois. Au final, 70 % des gens déci- dent de rester dans leur domaine et dans leur entre- prise. 10 % changent radicalement d’orientation.

JUSTICE

Opérationnel début mars Un observatoire des difficultés des entreprises La crise incite le tribunal de commerce de Besançon à mettre en place un observatoire des difficul- tés des entreprises. Objectif : déceler le plus en amont possible les problèmes économiques.

“D étecter les difficultés et agir avant d’avoir à prendre des mesures judi- ciaires” , c’est l’objectif poursuivi à travers la création très récente d’un obser- vatoire des difficultés des entreprises. Ce dis- positif chapeauté par le tribunal de commerce de Besançon se réunira, à raison d’une fois par mois, et recevra les chefs d’entreprises qui ressentiraient le besoin d’un soutien finan- cier pour traverser la tempête économique actuelle. L’observatoire se réunira pour la première fois début mars. Outre le président du tribunal de commerce, il sera composé du trésorier-payeur général, du directeur de la Banque de France de Besançon, d’un repré-

sentant des services fiscaux du Doubs, du parquet et de l’U.R.S.S.A.F. “Le principe est de se situer très en amont, dans un cadre tout à fait confidentiel et anonyme, résume Jacques Dardy, le président du tribunal. À lamoindre défaillance signalée par une entreprise, nous recevrons son dirigeant pour lui présenter les différentesmesures auxquels il peut prétendre : étalement de la dette…” La finalité de cet observatoire est donc bien de “raccourcir les délais de la prévention par une meilleure réactivité du tribunal chargé de la traiter afin d’accélérer le traitement des dossiers de prévention.” J.-F.H.

Zoom Pas encore d’explosion des procédures O n craint le pire en ce qui concerne le nombredeprocédures de redressements et de liquidations judiciaires qui seront pro- noncées en 2009 par le tribunal de com- merce deBesançon. Tout encroisant lesdoigts car, “pour l’instant, il n’y a pas d’augmentation sensible. Mais ça peut venir très rapidement” tempère maître Alain Pierrat, un des deux greffiers de la juridiction commerciale. “C’est encore calme, mais on ne peut pas en tirer de conclusion pour autant” ajoute le prési- dent Dardy. En 2008, le tribunal de commerce a enre- gistré 1 135 nouvelles immatriculations dʼentreprises et 1 080 radiations, soit une balance positive de 55 créations. Au chapitre des affaires en difficulté, 295 procédures collectives ont été ouvertes en 2008 qui ont donné lieu à : 124 redresse- ments judiciaires (contre 107 lʼannée pré- cédente), 142 liquidations judiciaires (contre 414), 25 résolutions de plans et 6 jugements de sauvegarde.

La création de cet observatoire a été annoncée lors de l’audience de rentrée du tribunal de commerce en janvier.

Renseignements au 03 81 65 13 88

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