La Presse Bisontine 97 - Mars 2009
La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009
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GRENELLE 300 MW pour la France 10 MW pour la Franche-Comté Comme toutes les autres régions, la
Comté devrait donc générer à elle seule l’équivalent de la pro- duction française de 2007 ! Les promoteurs des énergies vertes se félicitent de cette orien- tation. Le problème est que depuis le Grenelle de l’environnement, ce dossier n’est pas allé beaucoup plus loin qu’une “profession de foi” arrê- tée sur un papier. 2011, c’est demain ! Pourtant, rien n’est ficelé. Localement, personne ne dis- pose d’informations précises sur l’état d’avancement de ce pro- jet, à commencer par l’A.D.E.M.E. (agence de l’environnement et de la maî- trise de l’énergie) qui relaie loca-
lement la politique énergique de l’État. Le Conseil régional qui n’est pas directement impli- qué dans la gestion du dossier, mais dont le territoire va accueillir la future infrastruc- ture, n’en sait pas davantage. Enfin, les associations de défen- se de l’environnement atten- tives à la concrétisation du Gre- nelle, n’ont perçu aucun signe leur permettant de dire que la Franche-Comté comme toutes les autres régions sera bientôt équipée de sa centrale photo- voltaïque. “Nous n’avons aucu- ne information juridique, tech- nique, il n’y a rien de budgétisé. L’idée est très bonne, elle va dans le bon sens, mais pour l’instant
Franche-Comté, d’ici deux ans, devrait être équipée d’une centrale solaire. Un projet qui pour l’instant n’a pas avancé.
C’ est un des points du Grenelle de l’environnement. D’ici 2011, chaque région de France devra être équipée d’une centrale solaire. Il est pré- vu que la Franche-Comté en ins- talle une de 10MW (mégawatts) aumême titre que la Bourgogne, la Bretagne ou l’Alsace. En Lor- raine, Champagne-Ardenne et Picardie, la puissance des cen- trales est arrêtée à 5 MW. Par
contre, elle est de 20 MW pour les régions du Limousin, Lan- guedoc-Roussillon, Rhônes-Alpes ou les D.O.M. Une fois en ser- vice, la puissance cumulée de ces centrales sera de 300 MW. Ce n’est qu’un début, puisque l’État souhaite que d’ici 2020 l’énergie issue du photovoltaïque atteigne les 5 400 MW, soit 400 fois plus qu’en 2007 où elle était de 13 MW (contre 1 100 MW en Allemagne).À terme, la Franche-
La France va multiplier par 400 sa production d’énergie issue du photovoltaïque.
d’avancement du chantier. À Paris, on confirme juste que des appels d’offres doivent être lan- cés pour désigner les maîtres d’œuvre qui construiront ces centrales. Initialement, cette consultation devait démarrer à l’automne 2008.
elle se résume à de la commu- nication” concède-t-on au Conseil régional. Plus préoccupant encore, inter- rogé sur la question, le service communication du ministère de l’Écologie, de l’énergie et du déve- loppement est largué sur l’état
Ordre de grandeur 18 960 panneaux sur 9 hectares Située à environ 50 km au nord dʼAix-en-Provence, la commu- ne de Vinon-sur-Verdon nʼa pas attendu le Grenelle de lʼenvironnement pour produire de lʼénergie verte. Elle vient de terminer lʼinstallation de la plus importante centrale photovol- taïque de France. Ce site dʼune puissance de 4,4 MW doit per- mettre de couvrir les besoins en énergie de la commune. Pour cela, 18 960 panneaux solaires ont été installés sur un site de 9,2 hectares. Le projet a été piloté par la société Solaire Direct.
COMMENTAIRE
Des objectifs à atteindre
Patrick Viot : “Produire l’énergie propre est un acte citoyen” L’organisateur du Salon Bio & Construction Saine qui aura lieu à Besançon du 10 au 13 avril estime que la crise actuelle est l’occasion de changer les habitudes.
L a Presse Bisontine : Le salon Bio & Construction Saine cartonne auprès du public. Est-ce de la curiosité ou alors ressentez-vous un véritable engouement des particuliers pour les nou- velles énergies ? Patrick Viot : C’est important qu’il y ait un engagement car il y a des objectifs à atteindre pour lutter contre le réchauffement climatique en produi- sant de l’énergie verte. C’est même étonnant que ce soient les particuliers qui s’engagent dans cette voie avant les collectivités. Choisir l’éolien, le solaire thermique ou encore le pho- tovoltaïque, c’est un acte citoyen. Si les personnes qui investissent dans ce type d’installation s’y retrouvent financièrement en ne perdant pas d’argent, c’est encore mieux. L.P.B. : Est-ce que la conjoncture économique actuelle qui se dégrade ne va pas découra- ger les particuliers à se tourner vers la pro- duction d’énergie verte ? P.V. : Le sujet est encore plus d’actualité car on traverse aujourd’hui une crise
de l’énergie. Je suis d’accord que l’État veuille dynamiser l’économie par un plan de relance. Mais pas n’importe comment. La crise est une occasion de se tourner vers le développement durable en allant sur des projets inno- vants qui ne pénalisent pas les res- sources de la planète. L.P.B. : Qu’il s’agisse du crédit d’impôt ou du prix d’achat de l’électricité aux particuliers par E.D.F., les politiques sont-elles suffisam- ment incitatives lorsqu’il s’agit de photovol- taïque ? P.V. : Les prix de reprise sont incitatifs en effet. Le retour sur investissement est plus rapide aujourd’hui qu’il y a quelques années. Maintenant, les par- ticuliers peuvent se tourner égale- ment vers d’autres fournisseurs qu’E.D.F. qui produisent de l’électricité propre comme c’est le cas d’Énercoop (N.D.L.R. : E.D.F. offre au particulier le prix d’achat de l’électricité produi- te le plus avantageux).
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Propos recueillis par T.C.
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Patrick Viot, organisateur du salon Bio & Construc- tion Saine (photo archi- ve L.P.B.).
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