La Presse Bisontine 53 - Mars 2005

7 L’ÉVÉNEMENT

É CLAIRAGE Création d’un syndicat mixte Les incertitudes ressenties par les riverains d’Auxon sont légitimes. Pourquoi le dossier du raccordement routier est-il si long à se décanter ? Tentative d’explications en 4 points. Les 4 bonnes raisons de s’impatienter

A SSOCIATION 1,1 million de passagers par an Les riverains semobilisent. Une association vient d’être créée pour défendre les habitants contre les nuisances que pourra créer la ligne à grande vitesse. Elle compte déjà une centaine demembres. Mobilisation générale à Auxon

- Accès routier à la gare : deux scé- narios possibles. Le Conseil général du Doubs, responsable des routes dépar- tementales, étudie actuellement deuxpossibilités de relier la gare d’Auxon depuis la R.N. 57. La première hypothèse reprend le tracé actuel de la R.D. 1. À l’in- tersection entre laNationale 57 et leR.D. 1, un échangeur serait créé. La R.D. 1 (route menant à Cussey) serait alors amélio- rée (rectification des courbes, etc.). Coût de cette hypothèse : 11 millions d’euros. Le deuxiè- me scénario possible suit la futu- re boucle de raccordement fer- roviaire entre la ligne Besançon-Devecey et la future gare T.G.V. Coût de cette nou- velle route : 18millions d’euros. En résumé, les habitants d’Auxon refusent le scénario numéro 1, ceux de Geneuille le scénario numéro 2, qui frôle la commune deGeneuille. D’où les difficultés à trancher cette ques- tion. - Le problème de la R.N. 57 bloque les discussions. Fin 2003, la déclaration d’utili- té publique (D.U.P.) de la mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 entre Valentin et Devecey a été cas- sée pour vice de forme par la cour administrative d’appel de Nancy, suite à une action inten- tée par une association qui s’est opposée au tracé de cette futu- re 2 X 2 voies. Les habitants de Châtillon souhaitent que cette future voie rapide évite le hameau deCayenne. LaD.D.E. doit reprendre les études à zéro et réfléchit actuellement à plu- sieurs autres scénarios : un qui évite Cayenne par le Sud, un autre qui ferait une grande boucle par Geneuille avant de

Geneuille

Futur raccordement ferroviaire Besançon- gare d’Auxon

Éric Galette veut mobiliser les habitants d’Auxon- Dessus qui sont “tous concernés.” Une adresse e-mail a été créée : auxon-dessus- demain @voila.fr ou au 03 81 58 87 43.

Miserey

Tracé défendu par les riverains d’Auxon pour le raccordement à la gare T.G.V.

Future ligne à grande vitesse

R.D. 1 : route actuelle reliant la R.N. 57 à Auxon et Cussey-sur-l’Ognon.

“N ous estimons qu’il y a un grand déficit d’informations pour des travaux qui vont com- mencer dès l’année prochaine. Si rien ne bouge, on craint que la solution de facilité soit rete- nue, à savoir aménager le R.D. 1, ce qui apportera un trafic infernal sur Auxon” estime Éric Galette, le président récemment élu lors de la créa- tion de l’association “Auxon- Dessus Demain”. “Nous ne nous contenterons pas de quelques améliorations sur la route existante, poursuit-il. Nous voulons une voie de des- serte spécifique, de la R.N. 57 à cette gare qui doit accueillir, selon les chiffres que nous avons, près de 1,1 million de passagers par an.” Une centaine de riverains adhè-

Ligne ferroviaire Besançon-Devecey

re déjà à cette association por- tée sur les fonts baptismaux le 8 février dernier. Les craintes des membres de ce collectif se fondent sur plusieurs points : “Aucune étude acoustique ne nous a été communiquée concer- nant la desserte ferroviaire qui doit relier Besançon à Auxon, aucune zone de parking n’a encore été tracée vers la gare, la desserte routière n’est pas encore définie, on ne sait pas où seront installées les stations électriques qui alimenteront la ligne, etc. Sur toutes ces ques- tions, nous souhaitons des réponses rapides. C’est le but de notre association” ajoute Éric Galette, bien déterminé à solliciter prochainement des premières rencontres avec les gestionnaires du projet, pour tenter d’y voir plus clair. ! J.-F.H.

Nationale 57 Besançon-Devecey

Conseil général. Mais il serait absurde de vouloir le T.G.V. et de ne pas assumer nos respon- sabilités. Seulement, il faut que tout lemonde participe.” Actuel- lement, la création d’un syndi- cat mixte spécial “accès routier à la gare” est en discussion. Il impliquerait, outre le Conseil général, la Communauté d’Ag- glomération du Grand Besan- çon, la ville deBesançon, la com- munauté de communes du Val de laDame Blanche (secteur de Devecey), et éventuellement le Conseil régional et le Conseil général de Haute-Saône. L’ob- jectif est d’aboutir à une posi- tion commune le plus tôt pos- sible… et à une participation financière de tous.

rejoindreDevecey, etc. Selonun de ces scénarios, l’actuel rac- cordement entre la Nationale et la R.D. 1 serait supprimé et avancé de plusieurs centaines de mètres. Cette hypothèse aurait des conséquences directes sur le raccordement routier de laNationaleà lagare. LeConseil général attenddoncque laD.D.E. tranche cette questionde lamise en 2 X 2 voies de la N. 57. - Le Conseil général ne veut pas por- ter seul le dossier. Même si le Conseil général est maître d’ouvrage enmatière de routes, il ne veut pas prendre seul en charge ce dossier du rac- cordement à la gare. “Dans l’ab- solu, c’est aux responsables de la ligne T.G.V. de prévoir les accès, commente cet expert du

- La question du développement éco- nomique autour de la gare. Le T.G.V. est censé amener de l’activité économique autour de la gare (zone d’activité…). Res- te à savoir qui profitera de l’ar- rivée de ces futures entreprises, entre la C.A.G.B., la commu- nauté de communes du Val de laDame Blanche, voire laHau- te-Saône toute proche ? À un moment, il va bien falloir que les scénarios de développement économique soient connus et que les élus concernés se met- tent autour d’une table. Le débat n’est pas encore tranché. Il peut aussi avoir des conséquences sur la question des accès rou- tiers. ! J.-F.H.

L E CALENDRIER

Le secteur de Besançon est situé sur le tronçon A.

Dans moins de 7 ans, la Franche-Comté sera tra- versée de part en part par la ligne à grande vites- se. D’ici, que reste-t-il à faire ? T.G.V. Rhin-Rhône : les prochaines étapes

- La phase dite “de projet” a démar- ré en septembre 2004 . Elle fait suite à la phase d’avant-projet définitif, ter- minée. Elle consiste à définir précisé- ment les ouvrages d’art à réaliser et à construire, ainsi qu’ à confirmer les études techniques déjà réalisées. Les diagnostics archéologiques sont ter- minés, ils ont consisté à réaliser des fenêtres de 4 m de large sur 12 m de long tout au long du parcours. Cette phase de reconnaissance sert à déter- miner où il faudra réaliser des fouilles. Deux endroits ont fait apparaître des

découvertes : un possible site religieux à Crevans et une ferme gauloise à Chavenne (Haute-Saône). - Entre décembre 2004 et février 2005 , les études parcellaires étaient en cours. Cette phase a permis de confirmer et de vérifier à qui appar- tiennent les terrains sur lesquels pas- sera la ligne. - Entre mai et juin 2005 , enquête “loi sur l’eau”. “Ce sont des études hydrau- liques destinées à identifier tous les problèmes liés aux écoulements d’eau pour pouvoir créer des bassins de

rétention adéquats, aménager les cana- lisations, dévier des écoulements, etc.” confie-t-on à R.F.F. - Avant la fin 2005 , un arrêté préfec- toral sera pris, autorisant le début des travaux sur la ligne. - Printemps 2005 : démarrage de la phase de consultation des entreprises qui interviendront sur le chantier. - Avril à hiver 2005 : démarche d’ac- quisition de toutes les parcelles de ter- rain concernées par la future voie et les accès. À titre d’exemple, 650 pro- priétaires sont concernés sur les 57 km

du tronçon situé entre Voray-sur- l’Ognon et Saulnot (Haute-Saône). - Automne-hiver 2005 : phase de défrichement et de déboisement sur le parcours du futur T.G.V. - Printemps 2006 : démarrage de la phase travaux sur les 140 km de la ligne entre Villers-les-Pots (Côte d’Or) et Petit-Croix (Territoire-de-Belfort). Les travaux débuteront à hauteur de Villersexel (Haute-Saône) où sera édi- fiée la “base travaux” qui permettra d’acheminer par train les matières pre- mières sur tout le parcours. La sec-

tion concernée par la gare d’Auxon constitue aussi un des lots prioritaires du chantier. - De 2006 à 2008 : les premiers tra- vaux concerneront le génie civil (ter- rassement, ouvrages d’art, viaducs…). - À partir de 2008 : mise en place des équipements ferroviaires (rails, tra- verses, ballast, caténaires, signalisa- tion…) et poursuite du génie civil. - Année 2011 : réception des travaux et essais sur la ligne. - Fin 2011 : mise en service de la ligne à grande vitesse.

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