La Presse Bisontine 48 - Octobre 2004

L’ÉCONOMI E

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M ICROPOLIS Les industriels réagissent Micronora à l’heure de la reprise ? Le grand rendez-vous des microtechniques se dérou- le du 28 septembre au 1 er octobre à Besançon. Qu’en attendent les entreprises bisontines. Le point chez Masnada Diamant Industrie et Intech Enoma. Intech Enoma : “Le secteur industriel a beaucoup souffert” Daniel Rey, directeur général de la société Intech Enoma, spécialisée dans la distribution de fournitures industrielles, attend Micronora avec une certaine impatience.

Michel Goetz, responsable de l’entreprise P.M.P.C. à Boussières, préside aux destinées de Micronora.

Karl Masnada : “On sent des frémissements de reprise” L’entreprise Masnada Diamant Industrie, fabricant d’outils coupants en diamant, est fidèle depuis de nombreuses éditions à ce salon bisontin.

L a Presse Bisontine : Dans quel secteur industriel votre société est-elle spécialisée ? Daniel Rey : Intech Enoma com- mercialise notamment les com- posants standards pour outils découpants, la fourniture de consommables pour machines à érosion et les accessoires de

teur industriel a beaucoup souf- fert. Entre les délocalisations et les dépôts de bilan, le mar- ché a été très bas ces derniers mois. La France a été un des pays les plus touchés. La rigi- dité structurelle de notre emploi et le surenchérissement du tra- vail, les 35 heures, ont mis à mal notre industrie. De toute évidence, malgré toute la volon- té de nos élus, le mal est fait, ce qui est parti ne reviendra pas. Si on est parti d’un niveau 100 en 2000 pour notre densi- té industrielle, on est aujour- d’hui à 75. Même si on amé- liore l’environnement des entreprises et si les entreprises améliorent leur compétitivité, on ne reviendra pas au niveau de l’an 2000. Les délocalisa- tions ont touché les parties pro- ductives des entreprises, mais attention, les délocalisations s’accompagnent également de difficultés comme les délais plus longs et une moindre réac- tivité. ! Propos recueillis par E.C.

L.P.B. : Qu’attendez-vous de Micro- nora ? D.R. : C’est le salon le plus impor- tant pour nous et ce, pour plu- sieurs raisons. D’une part, notre clientèle est avant tout com- posée d’industriels régionaux, qui sont nombreux à ce salon. D’autre part, notre clientèle, ce sont les outilleurs de

L a Presse Bisontine : Qu’est- ce qui justifie votre présen- ce régulière à Micronora ? Karl Masnada : C’est le 4 ème salon auquel je participe cette année dont 2 en Suisse, puisque j’ai une partie demon activité tour-

durée de vie de plus en plus courte. L.P.B. : Quels sont les projets de Mas- nada Diamant Industrie ? K.M. : Nous prévoyons l’ouver- ture d’un site à l’étranger dans les 5 ans à venir, dans les pays de l’Est notamment. Nos clients nous demandent de fabriquer de moins en moins cher, on ne pourra pas rester compétitif si l’on reste en France. Le mou- vement de délocalisation touche les P.M.E. aujourd’hui, c’est certain. Nous avions également un projet sur Besançon, mais là, j’avoue que les choses sont très compliquées. Cela fait deux ans que j’attends des réponses pour mon projet industriel sur Besançon. Derrière les discours des élus pour favoriser le déve- loppement industriel sur Besan- çon, on se moque un peu de nous. À force, je ne sais plus si j’ai envie. !

résisté à la crise avec un taux de croissance à deux chiffres ces dernières années grâce à une diversification et des inves- tissements importants . Nous avons pu ainsi compenser les problèmes rencontrés dans cer-

machines-outils et équipements d’atelier. Ces pièces sont pro- duites à 98 % en Euro- pe. Notre société comp- te 21 salariés et elle est implantée depuis 35 ans sur Besançon. Nous appartenions

“Ce qui est parti ne reviendra pas.”

découpe, et Micro- nora correspond à cette cible. C’est d’ailleurs le seul salon français à être sur ce cré- neau. D’autres

tains secteurs indus- triels avec d’autres en progression. Malgré ces bons chiffres, nous res- sentons une pres- sion de plus en plus forte sur les prix, des Portugais vien- nent par exemple de remporter un

née vers ce pays. Mon chiffre d’affaires se fait avant tout sur le territoire national. À Micronora, on obser- ve depuis quelques éditions une propor- tion de sociétés venant de pays euro- péens comme des Allemands, des Ita-

“Nous prévoyons l’ouverture d’un site à l’étranger.”

salons sont par exemple plus orientés sur la découpe com- me enRhône-Alpes. Nous allons présenter les dernières nou- veautés, voir nos clients dans un autre contexte et travailler de nouveaux prospects. L.P.B. : Quel regard portent vos clients sur l’activité de cette fin d’année ? D.R. : On observe une amélio- ration de la conjoncture sur cette fin d’année, mais le sec-

jusqu’en 2000 à une société bisontine, le groupe DIMECO, avant d’être repris par un grou- pe suisse spécialisé dans la machine-outil. Jusqu’à présent, notre activité couvrait le Grand Est de la France. Nous ambi- tionnons de nous développer sur tout le territoire pour com- bler ne serait-ce que la dispa- rition d’entreprises sur notre secteur.

marché, ils étaient 40 % moins chers que les projets présentés par des entreprises françaises et allemandes. Il faut arrêter de croire que ces pays travaillent moins bien que nous. Nous devons tou- jours être à la pointe et inno- ver car les produits ont une

liens. Ce salon acquiert une notoriété plus importante, et cela se ressent sur les visiteurs. L.P.B. : Comment se porte le mar- ché actuellement ? K.M. : On sent des frémisse- ments de reprise auprès de nos clients. Notre société a bien

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