La Presse Bisontine 48 - Octobre 2004

L’ÉCONOMI E

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M a S é l e c t i o n d u m o i s

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération

H ORLOGERIE Ils fabriquent la montre Star’Academy Michel Simon : “Nous sommes tournés vers la consommation de masse” Le directeur général de la société horlogère S.M.B. de Châtillon- le-Duc, fait le point sur le marché de la montre entrée de gam- me sur lequel cette entreprise est positionnée.

Michel Simon (à droite) directeur général et Philippe Bérard, P.D.G., sont à la tête de S.M.B., une entreprise qui a réalisé 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2003.

L a Presse Bisontine : La société S.M.B. Horlogerie existe depuis 20 ans. Sur quel segment d’activité êtes-vous posi- tionnés sur le marché de la montre ? Michel Simon : Nous sommes des spé- cialistes de la commercialisation de la montre d’entrée de gamme, un pro- duit de grande consommation. De fait, nous sommes positionnés sur des marchés de volumes. Ici à Châ- tillon-le-Duc, on imagine les produits

L.P.B. : Compte tenu de votre activité, on suppose que vous ne parlez pas de délo- calisation ? M.S. : À l’origine, notre activité est déjà délocalisée puisque nos produits sont fabriqués en Chine. Dans l’en- trée de gamme, le facteur prix est important. Nous n’aurions proba- blement pas existé si le prix de revient de nos montres n’avait pas été faible. L.P.B. : Quelle est la recette pour durer ? M.S. : Continuer à faire le mieux pos- sible. Ces dernières années, nous nous sommes beaucoup modernisés, dans la façon de livrer nos clients dans un concept de présentation de “prêt à

sommes tournés vers la consomma- tion de masse. C’est un choix. Une montre à 500 euros et une montre à 20 euros ont la même finalité, c’est- à-dire donner l’heure, mais l’acte d’achat qui en découle n’est pas le même. L.P.B. : Pour l’instant, vous vendez vos pro- duits en France pour l’essentiel. Quelles sont vos perspectives de développement ? M.S. : Nos axes de développement repo- sent sur la marque Certus qui est vendue aussi dans les D.O.M.-T.O.M. Nous avons commencé à pénétrer le marché allemand. Le but est de s’étendre petit à petit sur la zone euro.

4 000 qui vendent nos produits. Pour la grande distribution, nous sommes présents dans 700 magasins. L.P.B. : Vous évoquez la montre fabriquée sous licence. Mais avez-vous l’exclusivité pour un produit griffé Star’Academy par exemple ? M.S. : La licence est exclusive. À par- tir du moment où nous avons obte- nu une première licence avec TF1 pour la montre Ushuaia qui fonc- tionne bien, celle de la Star’Acade- my nous a été proposée. La ligne de montre est différente chaque saison, et elle est vendue pendant toute la durée de l’émission. Dans ce cadre, la télévision stimule l’acte d’achat. En plus, on fournit à nos revendeurs tout le matériel d’aide à la vente de ces produits. L.P.B. : Est-ce que TF1 assure une promo- tion directe de la montre ? M.S. : Non, il n’y a pas de publicité directe faite autour de la montre sur TF1. Néanmoins, chaque année, on vend plusieurs milliers de montres Star’Academy. C’est un plus par rap- port à notre activité habituelle. L.P.B. : Combien de personnes emploie le site de Châtillon-le-Duc ? M.S. : Nous sommes 115 dont 25 com- merciaux qui sillonnent toute la Fran- ce et 3 qui travaillent sur l’Allemagne. En fait, 80 personnes sont basées à Châtillon-le-Duc. Elles occupent des postes administratifs, au service après-vente, et à la préparation de commandes. L.P.B. : En 2003, combien de montres avez- vous vendu ? M.S. : En 2003, nous en avons vendu 2,2 millions. L.P.B. : C’est important. Mais n’êtes-vous pas taxés de vulgariser l’horlogerie par d’autres horlogers français qui tentent de tirer les produits vers le moyen ou haut de gamme ? M.S. : Il ne faut pas considérer que l’horlogerie est un ensemble homo- gène. Quand un produit en vente publique dépasse les 500 euros, il est évident que vous vendrez moins de montres qu’à 20 euros. Nous nous

L.P.B. : Par quels réseaux commercialisez- vous les montres en France ? M.S. : Nous fournissons plusieurs types de revendeurs. On sert les bureaux de tabac, avec lamarque “Inotime” et des marques quenous exploitons sous licen- ce comme la montre Star’Academy. Nous servons aussi la grande distri- bution d’une façon générale avec “Action”, notre marque propre et la licence Ushuaia.

Enplus de ces deux réseaux, nous travaillons avec les horlogers-bijoutiers aux- quels nous proposons des produits plus élaborés et commercialisés sous les marques Certus, Tek Day et Go qui nous appartien- nent. Enfin, nous sommes posi- tionnés sur le créneau de la

fabriqués ensuite à Hong- Kong dans une société qui a été créée par des anciens salariés de S.M.B. Nous réceptionnons les produits finis, on les stocke avant de les commercialiser et nous assurons le service après- vente.

“En 2003, nous avons vendu 2,2 millions de montres.”

vendre.” Par exemple, on fournit avec les montres des présentoirs tournants. Nous disposons d’un sys- tème de gestion des stocks amélioré, même chose pour le processus de prise de commande via portable et téléphone mobile dont sont

L.P.B. : Dans le détail, que repré- sente la France dans votre chiffre d’affaires ? M.S. : La France représen- te plus de 94 % de notre C.A. Le chiffre réalisé en Allemagne est peu signifi- catif car on vient de s’ins-

“Nous nous sommes beaucoup modernisés.”

L.P.B. : Mais travailler sur l’en- trée de gamme, n’est-ce pas faire une conces- sion sur la qualité des produits ? M.S. : Nous ne vendons pas desmontres de mauvaise facture au premier prix et sans aucun service. Notre travail est de commercialiser des produits d’excellente présentation et de qua- lité, à des prix qui sont accessibles au plus grand nombre des consom- mateurs. Le produit est esthétique, fiable, et nous assurons un service après-vente rapide en cas de problè- me.

montre publicitaire. Que l’on produit sur commande de banques par exemple ou de collectivités. C’est de la montre événementielle. Seules cesmontres ne sont pas assemblées àHong-Kongmais à Châtillon, car elles imposent cer- taines spécificités auniveau du cadran griffé au nom du client. L.P.B. : Au total, cela représente combien de points de vente ? M.S. : En ce qui concerne les bureaux de tabac, il y en a en France 3 000 à

équipés tous nos commerciaux. Dans l’absolu, un client peut être livré dans les 24 heures après avoir passé com- mande. La réactivité est un point fort. Maintenant, nous devons travailler sur le service après-vente pour avoir le taux de S.A.V. le plus bas possible. L.P.B. : S.M.B. propose également de la for- mation à ses clients ? M.S. : Il ne faut pas perdre de vue que nos revendeurs ne sont pas forcément des horlogers-bijoutiers. On leur montre quelques règles de base, pour changer un bracelet, ou une pile. Plus une personne est sensible au produit et mieux elle le vend. L.P.B. Vous avez l’intention de vous agran- dir à Châtillon-le-Duc ? M.S. : Pas pour l’instant. Depuis 1988, date à laquelle nous sommes arrivés dans ces locaux, nous avons investi dans un bâtiment annexe simulta- nément à la création de Certus. En 2000, nous avons encore étendu la structure. Pour le moment, nous n’avons pas de projet d’extension. Par contre, nous avons prévu de rénover le bâtiment où se trouve le service après-vente. ! Propos recueillis par T.C.

taller dans ce pays. En 2003, notre C.A. global était de 25 millions d’eu- ros avec plus de 2 000 références de montres. Certaines meurent, d’autres naissent. L.P.B. : Comment se découpe votre chiffre d’affaires si on le rapporte à vos différents segments de distribution ? M.S. : On réalise 16 % du chiffre avec les bureaux de tabac, 48 % avec la grande distribution, 30 % avec les horlogers-bijoutiers, et 6% enmontres publicitaires. L.P.B. : Par rapport à vos revendeurs, les- quels ont encore une marge de progres- sion ? M.S. : En bureau de tabac, c’est notre marché le plus ancien, nous avons une position de leader . Mais je dirais qu’il est difficile de progresser, d’au- tant que c’est une profession qui souffre en ce moment. En grande distribution, nous sommes référen- cés dans des centrales, ce qui nous permet d’être vendus dans les nou- veaux magasins. Notre plus forte marge de progression est avec la marque Certus vendue chez les hor- logers-bijoutiers et que l’on déve- loppe à l’export.

S.M.B. Horlogerie à Châtillon-le-Duc emploie 115 personnes dont une trentaine de commerciaux.

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