La Presse Bisontine 277 - Juin 2025
Économie 35
Juin 2025
MOUTHE
Soins aux animaux et aux cultures
Le G.A.E.C. du Pré Bouillet sensible à la musique des plantes
interagit avec les ondes cérébrales des humains et des animaux. “On peut faire chanter n’importe quelle plante mais on utilise généralement des fou gères ou du lierre sur lesquelles on accroche des électrodes qui permettent de capter l’activité de la plante qui est transformée ensuite en musique grâce à un boîtier spécifique.” En 2022, Laurence Chays propose à cinq agriculteurs du Haut-Doubs de tester la musicothérapie botanique sur leurs troupeaux. “On fait ça en fonction de l’état sanitaire des bêtes. Un traite ment peut s’étaler sur trois semaines à raison de trois séances d’une heure par semaine. On obtient des résultats très intéressants avec globalement moins de pathologies du type pneumonie, panaris… C’est aussi très efficace en prévention” , confie Julien Letoublon. Depuis deux ans, l’association Aloha a étendu son champ thérapeutique aux soins aux cultures en préconisant l’uti lisation de l’eau informée en lieu et place des produits phytosanitaires. Le principe fondamental de l’eau informée est de remplacer l’action des molécules de synthèse par de l’information trans mise à la plante par l’eau d’irrigation ou en pulvérisation en lieu et place des traitements habituels. “On verse
Cinq éleveurs laitiers et deux maraîchers du Haut-Doubs travaillent depuis trois ans avec l’association Aloha basée à Montperreux pour tester des méthodes alternatives de soins aux animaux et aux cultures. Explications.
A vant même de tourner vers ces pratiques méconnues, Julien Letoublon qui est associé avec son épouse Alexandra au G.A.E.C. du Pré Bouillet à Mouthe était déjà engagé dans une démarche vertueuse. “On a investi dans des citernes ou dans la rénovation de citernes pour être pratiquement auto nome en eau sur les pâtures destinées aux jeunes bêtes. On est 100 % fumier et on n’utilise aucun intrant externe. On épand à la bonne lune et seulement à l’automne. Au printemps, on met juste un peu de purin à la pousse de l’herbe. On a arrêté le déparasitage chimique” , explique l’agriculteur qui soigne un troupeau de 75 vaches avec une réfé rence laitière de 500 000 litres. Tout le lait est transformé à la coopé rative de Mouthe avec une fabrication fromagère gérée par les Monts de Joux. Le G.A.E.C. du Pré Bouillet emploie aussi un salarié et un apprenti, sans oublier les coups de main du père de
Julien Letoublon. “J’ai rencontré Lau rence Chays par le biais d’un ami com mun. On cherchait des alternatives aux engrais et le lien s’est fait assez naturellement avec les activités qu’elle développe dans son association autour des soins du vivant.” Passionnée de nature et de projets à intérêt collectif, Laurence Chays s’in téresse au jardin et aux plantes sauvages
Laurence Chays de l’association Aloha à Montperreux expérimente depuis deux ans les bienfaits de l’eau informée sur les plantes auprès d’un groupe d’agriculteurs du Haut-Doubs dont fait partie Julien Letoublon.
citerne remplie d’eau naturelle. “On peut l’utiliser de deux façons, soit en faisant des déversements à différents endroits de la parcelle ou avec un pul vérisateur. L’eau informée permet de valoriser la matière organique et de développer le système racinaire, ce qui renforce la résistance aux aléas clima tiques. Cette année, on a fait deux pas sages sur toutes les parcelles.” Laurence Chays tient beaucoup à l’ap proche collective de cette expérimen tation. “Cela permet de partager, d’échanger des informations. c’est beau coup plus enrichissant.” n F.C.
de l’eau naturelle dans un récipient dans lequel on plonge différentes tiges à base de carbone, cuivre ou fer ou d’au tres éléments. Les besoins des plantes varient en fonction des saisons. Le réci pient est ensuite placé plusieurs heures au-dessus du Biodynamiseur botanique de Gaujacq. L’appareil est équipé d’une Led qui va donner une information à l’eau” , décrit Laurence Chays qui expé rimente depuis l’an dernier cette méthode de soins aux cultures chez les cinq agriculteurs auxquels s’ajoutent maraîchers. Sur l’exploitation, l’eau informée est transvasée dans une cuve ou une
“On peut faire chanter n’importe quelle plante.”
comestibles. “Je suis allée me former au plan tarium de Gaujacq auprès de Frédérique et Jean Thoby qui mènent des expériences sur la musique des plantes depuis 2012” , explique celle qui est aussi pré sidente d’Aloha. La musicothérapie bota nique repose sur le prin cipe que l’activité élec trique des plantes
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