La Presse Bisontine 277 - Juin 2025
Le dossier 27
Juin 2025
l Besançon Parti socialiste Le combat des chefs au sein du P.-S. Si un consensus est clair au sein du P.-S. concernant le refus d’une union avec L.F.I., des tensions internes agitent le parti à la rose entre les caciques bisontins.
Zoom Avec Place Publique pour une démocratie apaisée L es militants du P.-.S. ont réaffirmé à la mi-mai leur volonté de travailler main dans la main avec Place Publique. “On a une histoire commune, une proximité politique, nous sommes dans la démo cratie apaisée, dans la co-construction plutôt que la participation, relève Jean-Sébastien Leuba. À Besan çon, pour les Européennes, nous étions à 19 %, ce qui nous place comme la première force de gauche.” Pour l’heure, le parti de Raphaël Glucksmann s’or ganise localement depuis août dernier et compte déjà une dizaine de militants. “Les Européennes ont lancé notre groupe local, explique Gilles Vieille-Mar chiset, co-référent régional de Place Publique. Nous n’avons pas très bien vécu l’épisode du N.F.P. où l’on a été un peu marginalisé. On travaille à mettre en place un projet social-démocrate.” Face à la demande d’alliance du P.-.S. bisontin, Place publique répond positivement. “Nous sommes tout à fait en phase avec cette grande alliance sociale démocrate, c’est vraiment cet axe-là à gauche qu’il faut développer. Le but est d’élargir au maximum même si nous avons une crainte avec la majorité municipale vis-à-vis de L.F.I. Nous n’avons pas la même vision du monde, de la politique. On craint que le centre de gravité de l’union n’aille trop à gauche.” Le P.-.S. a demandé à ses partenaires de la majorité municipale de se positionner clairement en faveur d’une majorité avec Place publique ou L.F.I. Une réunion est programmée le 2 juillet. n
Quand la rose se déchire entre Nicolas Bodin et Jean-Sébas tien Leuba.
D epuis quelques semaines, le parti socialiste bisontin est en proie à des dissen sions, marquées notam ment par la candidature solo de Nicolas Bodin, alors même que Jean Sébastien Leuba a été désigné par les militants premier des socialistes pour les municipales. Si les deux s’accordent sur le refus de participer à une union de la gauche avec L.F.I., leur convergence s’arrête là. Au niveau national, le premier soutient Nicolas Mayer-Rossignol, quand le second milite pour Olivier Faure, les deux hommes politiques convoi tant la place de Premier secrétaire national. Le parti à la rose est-il en train de s’entre-déchirer ? “Aujourd’hui, on n’a pas de crispation au P.-.S., on est serein, réplique Jean-Sébastien Leuba. Il est légitime que quelqu’un comme Nicolas Bodin qui a été secré taire de section, premier secrétaire fédéral, ait des velléités de se pré senter. Mais il n’y aura qu’un can didat P.-.S. avec une tête de liste P.- .S. J’ai été élu à plus de 84 % des
Sébastien Leuba à la suite de plaintes de militantes. Ce qui a le don d’agacer le premier concerné: “Pour quels faits? Je ne connais même pas les faits qui me sont repro chés, on ne m’a jamais interrogé. Je n’ai rien à me reprocher. Je ne fais pas de la politique sur les on-dit.” Il déplore une petite musique insi dieuse qui peut faire mal, citant le cas de Julien Bayou, accusé pour harcèlement moral, puis mis hors de cause. Reste le lynchage média tique et politique qu’il a subi. “Il y a bien eu une commission d’enquête en janvier au niveau départemental sur des dysfonctionnements fédé raux, reprend Jean-Sébastien Leuba. Les conclusions de cette com mission ont permis d’organiser le vote du premier socialiste bisontin et d’organiser le congrès. ça se passe très bien dans notre fédération, il y a une sérénité retrouvée.” Si le P.- S. et son allié Place publique sou haitent une démocratie apaisée, les remous internes ne risquent ils pas de faire flétrir la rose bison tine ? n L.P.
tels sont les axes de travail de Nico las Bodin, en vue de créer un pro gramme. Jean-Sébastien Leuba, pour le P.- .S. bisontin, assure travailler sur des arêtes pré-programmatiques et réaffirme sa volonté de travailler main dans la main avec Place Publique (voir-ci contre). “Depuis le mois de novembre, on travaille sur le bilan municipal dans tous les quartiers et on recueille la parole des Bisontins. On travaille sur un projet municipal mais aussi d’ag glomération. Je veux un programme du bas vers le haut, les gens sont en attente de respiration démocratique.” Reste qu’au sein du Parti socialiste dans le Doubs, les tensions internes sont assez fortes, comme le témoigne un adhérent qui de ce fait a souhaité garder l’anonymat. “Si Nicolas Bodin, qui est adhérent depuis bien tôt 20 ans au P.-.S., fait ce pas de côté, c’est qu’il y a un vrai malaise.” Certains vont plus loin et soulignent la saisie de la commission de la lutte contre le harcèlement au sein du P.-.S. national, à l’encontre de Jean
voix par les militants comme le pre mier socialiste pour les municipales (Nicolas Bodin n’avait pas souhaité se présenter à l’investiture interne car il mettait en doute la progression “spectaculaire” du nombre d’adhé rents à la section bisontine, N.D.L.R.). Tout s’est passé dans les règles, cela a été vérifié au national. Factuellement, Nicolas Bodin est militant. Il ne sera pas dans les ins tances au conseil d’administration ni au conseil fédéral, il n’est plus président de groupe, plus manda taire de son texte d’orientation.” De son côté, Nicolas Bodin tient à tordre le cou aux rumeurs: “Je ne suis pas dissident, le P.-.S. au natio nal ne m’a rien demandé. Je regrette pour l’instant que personne ne parle de programme. Cela donne une triste image de la politique. Les autres partis sont ennuyés par la situation interne du P.-.S. qui est un point de blocage.” Sécurité, tranquillité, redonner une vraie place à l’écono mie, favoriser l’équilibre entre le social, l’écologique et l’économique, “pilier du développement durable” ,
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