La Presse Bisontine 275 - Avril 2025
4 Besançon
La Presse Bisontine - Avril 2025
CIRCULATION Étude Le vrai du faux
sur le trafic automobile La Ville a mené une étude sur la circulation et les flux entrants et sortant de la cité afin de disposer de données objectives. Si le nombre de voitures entrant à Besançon n’augmente pas, de gros points de congestion aux heures de pointe persistent. Notamment la place Leclerc.
L es mauvais esprits ou mauvaises langues seraient tentés de railler l’étude menée sur la circulation à Besançon et alentour. Nul besoin d’être grand clerc pour relever les bouchons et points de saturation dans l’agglomération. La fin d’année 2024 a exaspéré plus d’un automobiliste avec une place Leclerc encore plus encombrée (si c’était possible) que d’ha bitude. Et pourtant, cette étude permet “d’objectiver la question de la circulation et des bouchons, faire un bilan et voir comment agir pour réduire les satura tions, souligne en préambule la maire Anne Vignot. Cette étude permet de rétablir le décalage qu’il peut y avoir entre le ressenti et la réalité.” Premier point et non des moindres: non, il n’y a pas plus de trafic aujourd’hui qu’en 2019, la tendance est même plutôt à la baisse avec 3 350 véhicules par jour en moins, soit une baisse de 2 % entre ces deux périodes. À noter toutefois que le trafic à l’ouest est plus dense qu’à l’est de Besançon. L’étude se base sur les données de comptage du Département, de la D.I.R.- Est, des données de l’application Waze et des G.P.S. embarqués dans les voi
tion s’est améliorée début 2025. Certains travaux qui ont chargé la place, comme ceux rue du Polygone ou avenue Cle menceau, se sont terminés. Nous avons revu le système de priorité de bus qui provoquait encore plus d’embouteillages donc bloquait les bus au lieu de les favoriser. La place Leclerc est un car refour à feu très compliqué avec plus d’une centaine de capteurs qui règlent la circulation selon les flux. On a changé l’automate qui régule ces capteurs car il arrivait à la limite en termes de capa cités.” Malgré ces améliorations, la place Leclerc draine 50 000 véhicules par jour, 600 bus et des milliers de pié tons. “Il y a plus de dix ans, c’était 80000 véhicules par jour” , reprend Daniel Mourot. Une des raisons qui expliquent la congestion des flux entrants et sortants de la ville, est celle de grande centralité de Besançon. “Nous sommes un car refour qui bute sur un plateau. Dans l’agglomération, nous n’avons pas de centralités de 10 000 habitants en péri phérie. Nous avons une ville moyenne assez dense avec peu de grosses com munes autour. Mettre un bus toutes les 5 minutes sur le territoire de G.B.M.
tures (Floating car data). Si la circu lation dans la côte de Morre a un peu baissé, elle a tendance à augmenter sur les Mercureaux. Pour autant, de gros points de conges tions persistent, voire s’intensifient: les boulevards, avenue Gaulard, la place Leclerc, le matin à 8 heures, Micropolis, rue de Dole et place Leclerc le soir à 18 heures. Ces deux heures de pointe concentrent à elles seules 40 % du trafic journalier. De manière générale, le temps de parcours moyen pour traverser la ville d’est en ouest ou nord et sud se situe entre 18 et 20
Clément Marchal, chef de projet au service Déplacements a présenté fin mars l’étude sur la circulation à Besançon.
n’aurait pas de sens car il est trop faible en densité” , illustre le directeur des mobilités. Autre explication inhérente à la ville : des rues peu larges, ce qui réduit la latitude pour aménager et favoriser différents types de déplace ments. Enfin, le stationnement payant en cen tre-ville a baissé (- 180000 tickets entre 2019 et 2024) quand celui dans les parkings-relais a augmenté de 25 %. “De nouveaux usages apparaissent, note Clément Marchal, chef de projet au service Déplacements. En cinq ans, la fréquentation des bus et tram a aug menté de 5 %, soit 1 million de voyages en plus.” L’usage de Vélocité a augmenté de 32 % en cinq ans, soit 60 000 dépla
cements en plus. Anne Vignot prend le soin de préciser que sur 800 km de voies routières, seuls 4 km ont été pris pour aménager des pistes cyclables. Conclusion: si le trafic automobile n’augmente pas, le surplus de dépla cements est effectué par des modes alternatifs comme le transport en com mun ou le vélo. Retravailler la multi modalité, continuer à étendre les par kings de covoiturage, améliorer une desserte bus entre le val Marnaysien et G.B.M., sont autant de solutions avancées par la maire. Cette dernière milite pour la possibilité de traverser gratuitement la ville d’Est en Ouest par l’autoroute. n L.P.
minutes, avec toutefois de grandes variabilités en fonction des jours. Point névralgique, noir et cauchemardesque de tout automobiliste, la place Leclerc a vu en 5 ans son temps de parcours moyen augmenter de 30 % le matin et de 50 % le soir. “Il y a eu une vraie dégrada tion des temps de parcours fin 2024 place Leclerc, resi tue Daniel Mourot, direc teur des mobilités. La situa
50 000 véhicules par jour place Leclerc.
EN BREF
CULTURE
Un artiste politiquement incorrect
Osez Sergent ! L’artiste Jean-Pierre Sergent expose actuellement à la galerie Keller à Besançon. À travers ses œuvres, l’artiste explose le plaisir, le désir, l’érotisme. Une rencontre qui ne laisse pas le visiteur indifférent.
Québec Antenne de l’association nationale France-Québec, Franche-Comté Québec organise le 15 avril une rencontre avec l’auteur québécois Éric Chacour, récipiendaire du Prix littéraire France-Québec, à la médiathèque de Pouilley-les-Vignes avec une animation littéraire assurée par une adhérente ancienne enseignante de Lettres puis une rencontre à 19 heures à la librairie Les Sandales d’Empédocle à Besançon. Plus d’infos en contactant fcquebec25@gmail.com ou au 0683368950. Tramway Grand Besançon Métropole a lancé une opération de réfection des pavés le long des rails du tramway. Ces travaux correspondent à un renouvellement nécessaire. Les interventions se dérouleront en journée, tout en maintenant l’exploitation des deux lignes du tramway. Le chantier se poursuivra progressivement le long des voies jusqu’à l’été.
vais dans l’intime, dans l’in conscient, le rêve et le fantasme.” Ainsi, l’image se révèle en sub tilité dans ses œuvres sur papier à l’acrylique sérigraphié avec des rehauts d’encre de Chine. Ses tableaux complexes, qui flir tent parfois avec le pop art, offrent au visiteur plusieurs niveaux de lecture. Certains, mal à l’aise, y verront une pro vocation, de l’obscénité, là où d’autres percevront immédia tement la quintessence de la sexualité. Il faut laisser la pre mière vague des émotions pour entrer dans un de ces tableaux. Tous les visiteurs s’accorderont sur un point : le travail de Jean Pierre Sergent ne laisse pas indifférent. N’est-ce pas là le rôle de l’artiste ? n T.C. Exposition “Érotica - œuvres sur papier” jusqu’à 19 avril 7, rue Proudhon à Besançon Contact : 06 73 44 94 86
U ne fois devant le 7, rue Proudhon à Besançon, il faut pousser la porte cochère bleue, et avancer jusqu’au bout du couloir pour trouver la galerie Keller ouverte par Heidi Suter. L’endroit discret est fréquenté par les amateurs d’art, curieux de rencontrer des artistes dont le travail rompt avec le conformisme et les propos convenus. Jean-Pierre Sergent est de ceux-là. Actuellement, l’artiste originaire de Morteau qui a vécu un temps à New-York avant de s’installer durablement à Besançon, y pré sente ses œuvres dans le cadre de l’exposition “Érotica - œuvres sur papier”. L’énoncé met le visi teur sur la voie, et le prépare à la confrontation avec les tableaux de Jean-Pierre Sergent dont l’engagement est une explo ration perpétuelle du désir, de l’érotisme, de l’extase, de la jouis
sance enfin, qui transcende le corps. “Il n’y a rien au-delà de l’orgasme” dit-il. L’artiste aborde cette quête du plaisir à travers un prisme presque exclusivement féminin. “Le corps de l’homme ne m’in téresse pas car je le connais. En revanche, il y a quelque chose
de mystérieux dans le corps nu de la femme. C’est fascinant. C’est ce qui m’intéresse.” Certains de ses tableaux ont un fond pornogra phique qu’il assume alors que l’époque impose la pornographie. “J’utilise l’image pornographique comme une base à mon travail. Je la transforme. Je
“Il n’y a rien au-delà de l’orgasme” dit-il.
Jean-Pierre Sergent expose une trentaine d’œuvres, grand et petit format.
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