La Presse Bisontine 275 - Avril 2025
30 Le dossier l Pontarlier
Avril 2025
L’importance de l’abattoir du Haut-Doubs
Augustin le moutonnier de la ferme Simon-Pion
“L e modèle de la ferme de Simon Pion fonctionne grâce à l’existence de l’abattoir de Pontarlier. Par chance, il est labellisé bio, c’est obli gatoire pour commercialiser de la viande en bio” , rappelle Augustin Cairey-Remon nay, le nouveau moutonnier de Simon Pion. Il a pris la succession d’Antoine Viennet au 1 er janvier dernier. “Il ne res tait plus que 100 brebis sur l’exploitation. l’opportunité de s’installer en janvier dernier à la ferme de Simon-Pion pour y engraisser des moutons et des porcs en plein air valorisés en vente directe. Élevé lui aussi au grand air à la ferme des Jeantets, Augustin Cairey-Remonnay a longtemps tondu des moutons un peu partout en France et dans le monde avant de saisir
De mon côté, j’en avais 50 qui ont été intégrées au troupeau. Lequel comprend aussi 50 agnelles de renouvellement. Je projette de monter à 300 mères. C’est possible sur une ferme de 60 hectares comme la mienne.” En parallèle, Augustin poursuit l’élevage de porcs adossé à la moutonnerie. Étant juste engraisseur, il achète les porcelets à deux mois. “C’est un croisement entre les races duroc et piétrain. Ils restent
entre 6 et 8 mois sur la ferme avant de partir à l’abattoir. On en fait un ou deux
par semaine. La viande est valorisée en viande fraîche ou en salaison.” Plus moutonnier que porcher, Augustin Cai rey-Remonnay sait que dans le Haut-Doubs, on consomme traditionnel lement plus de bœuf et
“Trouver des débouchés pour la laine de mouton.”
À la ferme Sion-Pion, on engraisse des cochons issus du croisement duroc et piétrain.
l Arc-sous-Montenot Viande limousine Du bovin viande en système 100 % herbager Karl Schneuwly, 30 ans, vient tout juste de reprendre
Une partie des vaches limousines est valorisée en viande vendue aux particuliers ou aux artisans bouchers installés à Pontarlier et Champagnole.
L a ferme de Montenot est exploitée par la famille Schneuwly depuis quatre générations. “Quand mon père Jean-Marie s’est installé dans les années quatre-vingt-dix, il fai sait du lait à comté mais avec la mise en place des quotas, ce n’était plus viable. Il a alors choisi de s’orienter sur la viande” , explique son fils Karl qui vient de prendre officiellement la succession pater nelle le 22 mars dernier. Au pays du comté, la ferme de Montenot détonne. Elle intègre un atelier de naissance ovin avec des brebis charolaises. “J’aime bien l’agneau. Le mouton présente aussi un intérêt agricole quand il est intégré dans un système de co-pâturage avec les bovins. Il se nourrit volontiers des refus de pâture. Il est également à son aise sur les parcelles très pentues de l’exploitation. Aujourd’hui, j’élève une vingtaine de mères avec l’ob jectif de développer ce cheptel ovin.” Le jeune agriculteur conduit éga lement un atelier bovin en race limousine avec plusieurs objectifs. Il soigne un taureau reproducteur à destination des éleveurs mont béliards qui souhaitent faire du croisement. Il produit aussi des
la gestion de la ferme familiale avec la volonté de diversifier davantage encore des ateliers d’engraissement ou de naissance en bovin et ovin.
lement un jeune étalon de race Aztèque qui permet d’avoir des chevaux avec plus de noblesse.” Karl Schneuwly utilise ses che vaux pour aller voir ses vaches quand elles sont en pâture à quelques kilomètres de la ferme. “Je m’en sers aussi pour convoyer le troupeau qui est assez docile quand il est conduit par un cheval de tête. J’apprécie le cheval au travail car cela permet d’évoluer dans un cadre plus naturel. On approche plus facilement les bêtes et c’est tout aussi économique voire plus qu’un engin motorisé. J’essaie dans la mesure du possible de privilégier l’énergie animale plutôt que l’énergie fossile” , explique celui qui a suivi une formation à la traction animale à la ferme Cannelle à Villers-sous-Chala mont. n F.C.
génisses d’élevage pour d’autres éleveurs et engraisse le restant pour une valorisation bouchère. “Les bêtes sont abattues à Cham pagnole et Pontarlier. Tout dépend du lieu où vit le client. On peut utiliser la salle de découpe à Champagnole pour préparer des caissettes vendues aux particuliers
lui permet de répondre aux besoins des artisans bouchers avec qui il travaille dans les deux villes. “J’attache beaucoup d’im portance à la proximité avec le souci de travailler en circuit court sans intermédiaire, si ce n’est le boucher. Pour les particuliers, la viande est livrée en caissettes sous vide.” S’il est plutôt satisfait de son organisation de production, il espère quand même trouver du foncier pour conforter l’assiette de son exploitation. “Avant de m’installer sur la ferme, j’étais tailleur de pierre. Je continue à exercer ce métier qui représente aujourd’hui un tiers de mon temps de travail.” Passionné de chevaux de selle, il élève deux juments de race Quarter Horse. “C’est la race de chevaux de travail utilisée dans les ranchs américains. J’ai éga
tout comme la car casse peut être récu pérée directement par le boucher à l’abat toir.” Karl souligne que l’atelier bovin fonc tionne sur un système 100 % herbager en totale autonomie four ragère. Il apprécie également le fait d’être à mi-chemin entre Pontarlier et Champagnole, ce qui
C’est un système 100 % herbager.
À la ferme de Montenot, Karl, élève des vaches limousines, des brebis charolaises et des chevaux Quarter Horse.
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