La Presse Bisontine 275 - Avril 2025
12 Économie
Avril 2025
EN BREF
SANTÉ
La directrice de l’I.F.P.S. “Les métiers de la santé attirent toujours” Fabienne Paulin est à la tête de l’institut de formation aux professions de santé, l’I.F.P.S.
Rougeole L’A.R.S. Bourgogne Franche-Comté en appelle à la vigilance face à la recrudescence de la rougeole. Sur les trois premiers mois de 2025, 12 cas de rougeole ont été enregistrés par l’A.R.S. régionale, quand 11 cas étaient recensés sur toute l’année 2024. Cette maladie peut entraîner de graves complications chez l’enfant, comme chez l’adulte, en particulier chez les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes (risque pour la mère et l’enfant à naître). L’A.R.S. recommande dès lors de vérifier son statut vaccinal pour procéder, si besoin, à un rattrapage. En cas de symptômes, contacter son médecin traitant pour prendre rendez-vous, réduire les contacts avec d’autres personnes, et activer les gestes barrières : port du masque, lavage régulier des mains… Pour en savoir plus : https://www.bourgog ne-franche comte.ars.sante.fr/
À quels métiers forme l’I.F.P.S. ? Fabienne Paulin : Nous proposons 9 formations paramédicales différentes : aides-soignantes, auxiliaires puéricultrices, ambulanciers, assistants de régulation médicale, trois spécialités infirmières (puéricultrice, de bloc opératoire et anesthésiste) et cadres de santé. Ce nouvel I.F.P.S. Paulette-Guin chard regroupe en plus la filière masseur kinésithérapeute, et régulièrement viennent aussi en formation ici les ergothérapeutes et psychomotriciens du département de sciences de la rééducation de l’université. Nous comptons 750 apprenants dans les 9 filières intégrées, plus environ 200 pour les masseurs-kinésithérapeutes, soit près d’un millier d’apprenants sur le site. Tous les ans, environ 400 diplômés sortent de l’I.F.P.S. En parallèle de la formation initiale, nous avons ici une activité de formation continue à destination des professionnels déjà diplômés. Au niveau du personnel, l’I.F.P.S. regroupe Paulette-Guinchard, à Besançon. Ou sont formés chaque année près d’un millier de futurs professionnels de santé. Interview.
70 professionnels, formateurs, personnel administratif, technique, logistique et docu mentaliste. Que signifie pour vous d’avoir choisi le nom de Pau lette Guinchard pour baptiser l’établissement ? F.P. : C’est évidemment un excellent choix et l’inauguration du 17 mars a été l’occasion de saluer la mémoire d’une personne très humaine, le choix de ce nom de baptême avait d’ailleurs immédiatement et unani mement été validé. C’est très symbolique d’autant que Paulette Guinchard, ex-infir mière en psychiatrie, a beaucoup fait pour
aussi un vrai sens par rapport à l’engage ment de Paulette Guinchard. Les métiers de la santé ont montré leur souffrance à l’occasion de la crise sanitaire. Est-ce que cette crise laisse encore des traces aujourd’hui concernant l’attractivité de ces métiers ? Tous les mouvements post-crise sanitaire ont mis en évidence ces problématiques là et après un certain creux, on fait le plein dans les formations infirmières, on a même augmenté nos quotas de formation de 5 places depuis la sélection 2024. Les métiers de la santé attirent toujours. La position géographique de l’I.F.P.S., à Besançon et au cœur du pôle santé, fait sans doute que son attractivité reste excellente. Nous avons juste quelques difficultés à remplir certaines formations comme infirmière en puéricul ture, en bloc opératoire, anesthésiste et cadre de santé car ce sont des formations payantes contrairement à la plupart des autres. On observe aussi une baisse des inscriptions au métier d’aide-soignante, mais on arrive quand même à être à l’équi libre avec 83 apprenants dans ce métier pour 85 places ouvertes. La raison, c’est qu’avec le Bac, les jeunes tentent sponta nément plus la formation d’infirmière, mieux valorisée, que celle d’aide-soignante.
améliorer le lien ville hôpital et avait le souci d’améliorer sans cesse la formation des profession nels, y compris ceux qui interviennent à domicile. C’est aujourd’hui cela la mission de l’I.F.P.S. : que les professionnels qu’on forme ici soient le plus compétent possible pour accompagner les per sonnes qu’elles prennent en charge. Que la minis tre de la Santé ait été là pour l’inauguration avait
“95 % de nos apprenants sont en emploi 6 mois après leur diplôme.”
Pourtant, en tant qu’aide-soignante, on peut aisément gravir les échelons, repasser des sélections et intégrer ensuite la forma tion d’infirmière. La progression est donc possible dans ces métiers là ? F.P. : Bien sûr ! Je connais aussi des directeurs de soins qui ont commencé comme agent des services hospitaliers. Ce genre de par cours est assez fréquent dans les métiers de la santé.
FRAUDE
Le bilan du Codaf La lutte anti-fraude continue de monter en puissance Le 13 mars dernier, le Codaf (Comité opérationnel départemental anti-fraude*) a signé deux nouvelles conventions. L’objectif : monter en puissance dans la coordination entre les services de l’État et les organismes de prestations sociales pour réduire toujours plus les fraudes.
Le Codaf, réuni en session plénière, a signé deux nouvelles conventions et dressé le bilan des actions
U ne force de frappe non négligeable. Les mots du Procureur Étienne Man teaux pour qualifier le Codaf revêtent bien l’importance et l’efficience du comité opéra tionnel départemental anti fraude. Ce dernier a en charge la lutte contre le travail illégal et la fraude aux finances publiques. Pour Rémi Bastille, préfet du Doubs, la lutte anti-fraude “s’ins crit dans le pacte républicain, en particulier dans un moment où on demande aux Français des efforts, notamment financiers.” Si, sur le papier, l’idée est simple - rassembler les services de l’État et les organismes de prestations sociales dans une instance pour partager les informations dans la lutte anti-fraude - la réalité se heurte parfois au mille-feuille administratif français. C’est donc bien pour “arrêter de travailler en silo qui peut conduire à une perte d’efficience” et “travailler ensemble avec un réel partage d’informations” , dixit Étienne Manteaux, qu’est né le Codaf. Et les chiffres 2024 sont éloquents.
83 opérations conjointes ont été menées sur le ressort de Besançon (37 sur celui de Montbéliard), près de 11 millions d’euros ont été recouvrés ou économisés à la suite de fraudes sociales détectées sur le département. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis 2023, soit une hausse de 25 % en cumulé. Concernant le travail illégal, 11 procès-verbaux ont été dressés, 10 fermetures administratives provisoires ont été prononcées dont 2 pour hébergement collectif de travailleurs “dans des condi tions indignes assimilables à de la traite d’être humains” , explique la Préfecture.
le R.S.A. n’échappent pas non plus à la fraude, comme le sou ligne Ludovic Fagaut, vice-pré sident au Département. “Sur 12300 allocataires du R.S.A., 200 dossiers en 2024 ont été consi dérés comme frauduleux. 1,4 mil lion d’euros ont été relevés comme indus.” Dans la même optique, les contrôles fiscaux sur les narco trafiquants vont se multiplier, précise Chantal Goubert, direc trice des finances publiques dans le Doubs. Si en termes de contrôles de billetterie ou de caisse, 7 500 euros d’amendes ont été assignés, les finances publiques actionnent, grâce au Codaf, un levier pour recouvrer des amendes non payées. Lors d’une garde à vue, si la personne en question est en dette d’amendes de quelque nature que ce soit (transport, Code de la route, pénale, stationnement, frais de justice, etc.), un “huissier des finances publiques peut saisir ses espèces dès lors qu’il dispose a minima de 300 euros et qu’il n’y ait pas de saisie pénale” , explique
2024, le 13mars
dernier en préfecture.
Chantal Goubert. “Il ne faut pas que les fonds soient rattachés à l’infraction” , précise le procureur de Besançon. En 2024, 40 saisies ont eu lieu pour 18 000 euros. Une nouvelle convention a été signée élargis sant le champ d’intervention. Il est dorénavant possible de saisir des petits biens meubles, maté riels et informatiques, tels des bijoux ou un smartphone. Seule condition : il faut que le matériel soit neuf en raison de la protection des données personnelles. Un véhicule de tourisme peut égale ment être saisi. Si le gardé à vue
contre le trafic de stupéfiants, le trafic et la contrebande de tabac, la lutte contre la traite des êtres humains (incluant la lutte contre l’hébergement indigne). n L.P. * Le Codaf réunit les services de l’État (police, gendarmerie, administrations préfectorales, fiscale, douanière, Dreets, D.D.E.T.S.P.P., D.R.E.AL., A.R.S.) et les organismes locaux de protection sociale (France Travail, Urssaf, C.A.F., assurance maladie et retraite, MS.A.)
ne s’acquitte pas de ses amendes, ses biens seront vendus pour rem bourser les indus. À noter qu’il est très fréquent que les gardés à vue aient des amendes impayées. Enfin, une autre convention a été signée, élargissant et intensifiant le partage d’informations entre tous les services, notamment la communication d’éléments judi ciaires au regard de l’aspect secret des enquêtes. En 2025, les priorités du Codaf continuent de se porter sur le tra vail illégal, les fraudes sociales, fiscales et douanières, la lutte
L’Urssaf précise qu’en Franche Comté, 173 actions ont été engagées pour un montant redressé de 6,3 millions d’eu ros (soit + 36 % en un an). Les prestations sociales comme
11 millions d’euros recouvrés ou économisés.
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