La Presse Bisontine 273 - Février 2025
Le dossier 27
Février 2025
La qualité du dispositif de secours du S.D.I.S. 25 tient également aux services de l’ombre, rouage essentiel au bon fonctionnement. On peut citer la sous-direction santé qui comprend des pharma ciens, des vétérinaires, des méde cins, infirmiers, kinésithérapeutes, la plupart volontaires, sollicités en cas de besoin, notamment pour des visites médicales, des secours d’urgence ou encore pour un sou tien sanitaire. Le service infor matique gère entre autres 3 000 comptes utilisateurs et 600 ordi nateurs. L’atelier mécanique pour les 620 véhicules et la plateforme logistique située à Mamirolle qui contrôle notamment 6 700 E.P.I. (équipement de protection indi
se retrouvent tétanisés à flanc de falaise. Pour ces derniers, l’opé ration de secours nécessite l’in tervention de Dragon 25 et de l’équipe spécialisée du G.R.I.M.P. (groupe de reconnaissance et d’in tervention en milieu périlleux). “Les pompiers qui interviennent prennent des risques pour des choses qui pourraient être évitées” , reprend le Colonel Potier. Par ailleurs, ces équipements et les professionnels ont un certain coût. Si Dragon 25 est géré par l’État via la sécurité civile, les huit équipes spécialisées que compte le Doubs engagent des coûts (formation, équipements… ) supportés par le S.D.I.S. “Au regard des services rendus à la population, le coût par habitant est faible pour le fonctionnement au quotidien quand on prend en compte les contraintes qui pèsent sur nous. C’est grâce notamment au volontariat” , souligne le pom pier. Or, le volontariat est en dif ficulté. Si le S.D.I.S. doit réduire son bud get, il ne peut pas jouer sur ses missions qui sont passées de 20 000 à 35 000 en 20 ans avec un nombre de personnels équi valent. “Pour 2025, le budget pas sera avec des ajustements, observe le Colonel Potier. L’inquiétude, c’est si ça perdure…” Le budget est financé à 56 % par le Dépar tement et le reste par les com munes et les E.P.C.I.
Zoom Le S.D.I.S. 25 en chiffres
l 400 sapeurs-pompiers professionnels l 2 500 sapeurs-pompiers volontaires l 110 personnels administratif et technique
l 35 000 interventions en moyenne dont 80 % pour du secours à la personne, 7 % pour des accidents de circulation, 7 % pour des incendies. Le reste concerne des pollutions, des risques technolo giques, des opérations diverses comme des sauvetages d’animaux, des orages de grêle qui arrachent les toitures… l 29 500 victimes secourues l 195 000 appels à l’année arrivent au C.O.D.I.S. l Huit équipes spécialisées (le G.R.I.M.P., les plongeurs, les risques chimiques et radiologiques, les sauveteurs animaliers, les sauveteurs aquatiques, le sauvetage déblaiement, les feux de forêts et les équipes cynotechniques.) l Coût d’investissement et de fonctionnement en 2023 : 75 millions d’euros. Soit 90 euros par habitant.
Les pompiers réalisent en moyenne 35 000 interventions (photo Pauline Graf S.D.I.S. 25).
viduelle) sont éga lement essentiels. À ces services s’ajoute également l’entretien bâti mentaire qui s’étend à 74 000 m 2 . Enfin le S.D.I.S. favorise l’engagement citoyen avec les Jeunes Sapeurs Pompiers, le ser vice national uni versel, l’accueil de jeunes issus de la protection judi ciaire (P.J.J.), l’ac cueil d’élèves et d’étudiants. “L’en
La question de faire payer le coût du S.D.I.S. n’est plus taboue.
Avec une ambulance entretenue, des pompiers formés et un délai court, il y a plus de chance qu’une personne se rétablisse. Quand il y a un incendie, si on intervient vite et bien, des emplois sont pré servés avec une reprise économique plus rapide. Dans les pays anglo saxons, cette valeur du sauvé est prise en compte. Ici, on est écouté, pas entendu.” En 2024, dans le Doubs, 29 500 victimes ont été secourues par les pompiers. n L.P.
gagement citoyen, on y tient mais s’il doit y avoir des coupes sombres dans le budget, il faudra revoir ces modalités” , énonce le Colonel Potier. Enfin, pour démontrer le faible coût du S.D.I.S. au regard de l’ef ficacité, ce dernier avance l’argu ment de la valeur du sauvé. “Si notre action est efficace ou pas du tout, les répercussions ne sont pas les mêmes. Le prix d’une ambu lance est de 140 000 euros. Le coût d’une vie humaine a été estimé à 3 millions d’euros par l’O.C.D.E.
gens considèrent que c’est gratuit, que c’est un droit.” Il appelle ainsi les habitants à mesurer leurs pra tiques, notamment de loisirs, de pratiques sportives qu’ils ne maî trisent pas. Dans le viseur, les personnes en V.T.T. de descente, qui s’aventurent sur la glace ou encore des marcheurs qui se lan cent à l’assaut de via ferrata et
coût du S.D.I.S., notamment en cas d’abus des secours, n’est plus taboue. “C’est en discussion, admet le Colonel Potier. Il y a 15 ans, cette question suscitait un tollé, plus aujourd’hui.” Le directeur adjoint, pompier depuis 40 ans, voit émerger depuis quelque temps un consumérisme des secours, qu’il déplore. “Les
l Bibliothèques, musées, salles Gratuité Le coût de la gratuité à Besançon
des arts & Musées C Bibliothè du temps
€ CULTURE 7 Prix public
de Victor Hugo. Le plein tarif passe de 8,60 à 9 euros soit une augmentation de 4,65 %. Le tarif réservé aux Bisontins subit une hausse de 7,70 % pour s’établir à 7 euros (contre 6,50 euros). À noter que le surplus de la visite en langue étrangère passe de 35 à 40 euros, soit une augmentation de 14,29 %. Pour autant, les musées continuent d’être gratuits le premier dimanche de chaque mois, lors d’événements natio naux comme les journées du
sont l’illustration parfaite de la maxime selon laquelle “la gra tuité a un coût.” Un emprunt, en effet, coûte en réalité 23 euros par an à la collectivité, quand il reste gratuit pour l’usager. Le reste à charge de la municipalité est donc au global de 3 726 000 euros… Quant aux musées de la ville, l’augmentation des tarifs concerne notamment le billet couplé Musées des Beaux-arts, musée du temps et maison natale
À Besançon, certains services publics sont gratuits pour les habitants. C’est le cas des bibliothèques, de l’entrée des musées sous certaines conditions, et dorénavant de la location des salles municipales pour les associations locales.
pour les bisontins ontins
UNT EMPR èques s 62 000 EMPRUN Prix public 0 Co 2 36, Coût réel pour lité € NTS oût réel 23 our €66 € la municipalité €
I Ils offrent un regard sur le monde et ça, ça n’a pas de prix. Reste que, passé le bienfait intellectuel de fré quenter les musées et les bibliothèques, ces structures
municipales génèrent un coût réel non négligeable. Avec 162000 emprunts en 2024, les Bisontins sont loin de bouder les bibliothèques et médiathèques de la ville. Mais ces dernières
COÛT PAR EMPR 16
EN 2024 :
patrimoine ou locaux comme les Samedis piétons. La gratuité s’applique aussi pour de nom breuses catégories comme les moins de 18 ans, les porteurs de la Carte jeune, les apprentis, les personnes handicapées, les écoles, etc. Autre service public municipal qui passe cette année sous la gra tuité concerne les locations de salles municipales. “Près de 60000m 2 de locaux sont mis à disposition de 300 associations. Pour plus de visibilité, de lisibi lité, et d’équité dans la mise à disposition de ces locaux, la col lectivité s’est engagée dans un dispositif d’harmonisation des conditions d’hébergement des associations” , précise la munici
palité. En l’espèce, plus aucune association bisontine d’intérêt général ne paie de loyer. En revanche, elle s’engage à payer les charges d’énergie. Une manière de responsabiliser dans la consommation d’énergie en vue d’une meilleure sobriété, jus tifie la Ville. En revanche, la tari fication de chaque salle s’applique aux autres associations et syn dicats, aux partis ou associations politiques à l’exception des périodes électorales et selon l’ar rêté municipal en vigueur à la date de la réservation, aux comi tés d’entreprise, syndics de copro priété, aux collectivités territo riales, organismes publics et administrations de l’État. n L.P.
162 000 emprunts ont été faits dans les biblio thèques bison tines en 2024.
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