La Presse Bisontine 273 - Février 2025

26 Le dossier

Février 2025

l S.D.I.S. 25 Le coût des secours L’appel aux pompiers est loin d’être gratuit En 2023, le coût de fonctionnement et d’investissement du S.D.I.S. 25 (service départemental d’incendie et de secours) s’élevait à 75 millions d’euros. Soit 90 euros par habitant et par année. Un montant faible au regard des services rendus à la population.

N on, les secours ne sont pas gratuits. Le Colonel Jean-Luc Potier, directeur départemental adjoint du S.D.I.S. 25 souhaite une bonne fois pour toutes tordre le cou à ce stéréotype. Faire appel aux presque 3 000 pompiers du Doubs pour une intervention a un coût non négligeable. En l’espèce, le coût de fonctionnement et d’in vestissement en 2023 était de 75 millions d’euros, soit un coût annuel par habitant de 90 euros. Le S.D.I.S. 25 compte 400 pompiers professionnels, 2 500 volontaires et 110 personnels administratifs et techniques, comme le service informatique, les ateliers de méca nique ou le service d’informations géographiques. Les pompiers du Doubs réalisent en moyenne 35 000 interventions dont 80 % pour du secours aux victimes. De plus, le département témoigne d’un maillage territorial serré favo risant l’efficacité des secours et leur rapidité d’intervention. Grâce aux 70 centres de secours répartis sur le territoire et à un centre d’appels (le C.O.D.I.S.), les secours arrivent en moyenne sur les lieux en moins de 20 minutes, un délai qui se réduit à 10 minutes dans les zones urbaines. “Derrière, il y a des réalités différentes, pré vient le Colonel Potier. Le délai peut varier si les pompiers sont en garde postés ou en astreinte. Dans

minutes” , souligne le directeur adjoint. Si pour l’instant, l’habitant n’a pas à sortir son portefeuille pour régler la facture après avoir été secouru par le S.D.I.S. 25, à l’heure où des contraintes budgétaires de plus en plus lourdes pèsent sur ce service public (comme sur d’au tres), la question de faire payer le

ce cas, il faut donner le temps aux volontaires d’arriver à la caserne.” En journée en semaine, entre 250 et 300 pompiers sont mobilisables en moins de 10 minutes. Contre 600 à 800 pompiers la nuit et les week-ends. “Je ne connais pas de services publics dans le départe ment capables de mobiliser autant de personnes en moins de 10

Patrice Albert, chef du service du développement du volontariat et le Colonel Potier, directeur départemental adjoint du S.D.I.S. 25.

l Loisirs

Limiter les déficits en privilégiant le 4 saisons

La gestion des sites nordiques confrontée

“Un bilan sera fait en fin d’hiver pour prendre les bonnes décisions”, explique Ludovic Miroudot en charge du nordique à la C.C.L.M.H.D.

au réchauffement climatique Les déficits de fonctionnement se creusent sur toutes les com’com qui ont en charge l’exploitation d’un ou plusieurs sites nordiques. Au point de fermer les domaines les moins enneigés pour se concentrer sur des équipements 4 saisons. Exemple à la com’com des Lacs et montagnes du Haut-Doubs.

I l n’y a pas qu’à Métabief qu’on réduit la voilure. Le manque d’enneigement pèse aussi sur la gestion des domaines nordiques. La com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs (C.C.L.M.H.D.)

qui s’occupait de sept domaines nordiques a décidé en juillet der nier de fermer ceux de la Fuvelle au-dessus de Malbuisson et des Combes Derniers. Un choix avant tout économique privilégiant la volonté de développer le tourisme

4 saisons. Les recettes régressent et les défi cits progressent. L’hiver 2023 2024 est assez symptomatique avec des recettes qui plafonnent à 180 000 euros et un déficit de 300 000 euros. “La situation était toute autre après le Covid marquée par un retour en grâce du ski de fond avec de bonnes conditions d’enneigement. On arrivait à 600 000 euros de recettes, ce qui correspond plus ou moins au petit équilibre” , rappelle Sébastien Donzelot, responsable du service tourisme. Les recettes proviennent unique ment de la vente des forfaits avec une répartition à peu près équi librée entre les forfaits saison, hebdo et à la journée. Le mauvais hiver 2023-2024 a laissé des traces chez les skieurs locaux qui ont été beaucoup moins enclins à prendre des forfaits saison. Si les

plus adaptée à l’évolution de l’en neigement et de nos moyens. On a globalement réduit de 10 % le kilométrage de pistes sur les sites encore en activité. Un bilan sera fait en fin d’hiver pour prendre les bonnes décisions.” Il faudra sans doute dans les hivers à venir s’attendre à un res serrement de l’offre aux sites les plus enneigés comme le Pré Pon cet ou Les Fourgs. Les économies induites sont investies dans des équipements en phase avec le tou risme 4 saisons, comme les pump tracks, de nouvelles pistes de V.T.T. “On va également engager un gros projet sur le site de la Seigne avec la réalisation de trois pistes de ski-roues dont une boucle de 3,3 km.” n F.C.

Miroudot, vice-président en charge du nordique, V.T.T. et pédestre. Le personnel saisonnier se fait rare avec ces saisons de plus en plus courtes même ils bénéficient de contrats de travail sur trois mois. “On tente bien de les occuper avec des travaux d’élagage, d’en tretien. Ils finissent peu à peu par nous quitter. La problématique du recrutement était aussi l’un des facteurs de fermeture des deux sites” , complète Sébastien Don zelot. À la différence de Piquemiette, il existait à la Fuvelle comme aux Combes Derniers une solution qui a pu être mise en place sous forme de gestion associative. Alter native dont se réjouit Ludovic Miroudot. “On a peut-être été trop parfait avec une offre qui n’était

recettes diminuent, les charges restent stables. “En tant que col lectivité et dès l’instant où l’on fait payer une redevance, on est tenu à une obligation de résultat. On doit proposer des pistes balisées et sécurisées. Cela sous-entend du matériel et du personnel. Sur un site, on trouve ainsi un pisteur secouriste, une personne à l’accueil et une autre pour baliser. À l’échelle des sept sites, cela repré

sentait 25 per sonnes en comp tant les permanents. Depuis la ferme ture des deux sites, l’effectif nor dique est redes cendu à 20” , explique Ludovic

Le personnel saisonnier se fait rare.

Les ventes de redevances ne couvrent plus, tant s’en faut, les charges fixes en personnel, matériel, carburant…

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online