La Presse Bisontine 273 - Février 2025
Le dossier 23
La Presse Bisontine - Février 2025
2 Es P 20h 2025 22 février ené Pourny space R ontarlier
l Besançon Nouveaux tarifs municipaux Chers services publics… En décembre dernier, le conseil municipal a voté les nouveaux tarifs pour 2025 qui augmentent de 2 % en moyenne. L’occasion de montrer que les services publics ont un coût réel bien plus important que le prix payé par l’usager. Et de redorer le blason des impôts et de leur utilité.
Ré
ti
M onument emblématique de Besançon veillant sur la ville et rayonnant sur tout le département, la Citadelle voit le prix de ses entrées en haute saison accuser une hausse en 2025 de 5 %, soit une aug mentation de 50 centimes pour un tarif plein à 13 euros. En basse saison, le prix s’établit à 9,50 euros. Mais ce joyau culturel a un coût réel pour la collectivité, bien plus important, soit 22,69 euros pour une visite. Cette augmentation n’a pas échappé à Ludovic Fagaut, envoyant une pique à François Bousso, élu en charge de Citadelle. “Une petite pensée pour Monsieur Bousso, comme quoi avec la Citadelle, on peut essayer de gagner de l’argent. 22 euros le coût du service public à la Citadelle, je rappelle quand même qu’elle est défi citaire de plus de 4,4 millions d’euros.” Une situation qui n’alerte pas Anthony Poulin, adjoint aux
progresser les recettes.” En 2025, l’objectif de recettes supplémentaires est de 25000 euros grâce aux nouveaux tarifs et à une bonne fré quentation. De manière générale, les tarifs municipaux 2025 subissent une augmentation de 2 % suivant le cours de l’inflation. “Au-delà de l’inflation, on ne va pas profiter de la période, certains estiment que les usagers doivent payer plus pour les services publics, mais c’est foncièrement injuste” , poursuit Anthony Poulin. Tarification sociale, choix de la solidarité, accessibilité des services publics et réhabilitation de l’impôt… L’argumentaire de la municipalité repose sur ces axes pour justifier ses tarifs. Illustrant cette volonté politique, les tarifs du périscolaire sont relativement faibles, avec notam
par la fiscalité locale. Seul petit bémol: depuis plusieurs années, les leviers fiscaux des communes se réduisent à peau de chagrin notamment avec la suppression de la taxe d’habitation sur les rési dences principales et de la part régionale de la C.V.A.E. (contribution sur la valeur ajoutée des entreprises). n L.P.
ment le tarif d’1 euro le repas du midi pour les revenus les plus faibles. Cela peut aller jusqu’à 8,71 euros par repas alors que le coût réel du repas revient à 15,26 euros pour la Ville. En 2023, les services publics bisontins ont généré 11,2 millions d’euros de recettes. Une somme qui ne couvre qu’une partie des “services rendus” par la Ville. La part non couverte est prise en charge
finances de la Ville. “Nous avons un objectif global d’augmentation des recettes de 2 % sur l’ensemble des activités. Ces tarifs doivent per mettre plus de fréquentation. L’en jeu est de rendre la Citadelle encore plus accessible. On est en deçà de certains établissements culturels. Le bilan 2024 est satisfaisant en termes de fréquentation.” 261000 visiteurs ont découvert la Citadelle en 2024. “C’est un chiffre important et en augmentation en journée et en nocturne. Il n’y a pas de désaf fection de la Citadelle. On est dans une dynamique positive. La gestion municipale est d’ailleurs plus ver tueuse qu’en établissement culturel séparé. La gestion municipale fait
11,2 millions de recettes des services publics.
La municipalité souhaite booster la fréquentation de la Citadelle tout au long de l’année.
100%
l L’opposition Ludovic Fagaut et son groupe Besançon Maintenant “Une augmentation plutôt à 8% sur les entrées culturelles”
Mais ce qui a surtout irrité le conseiller municipal d’opposi tion concerne le stationnement. “Quand les artisans travaillent pour le compte de la Ville ou de G.B.M., ils ont droit à la gratuité. Comme quoi on est capable d’accompagner les arti sans et je peux y mêler les pro fessions libérales. Je ne dis pas que les artisans ne doivent pas payer mais il faut trouver des solutions facilitantes et vous le faites quand ça concerne la ville.” n
“La Région finance entre 90 et 93 % du service Mobigo”, souligne Michel Neugnot, vice-président de la Région en charge des transports.
L ors du conseil municipal du 12 décembre dernier, consacré notamment aux nouveaux tarifs municipaux, Ludovic Fagaut et son groupe Besançon Maintenant se sont abstenus lors du vote. “Certes, les tarifs subissent une légère augmentation de 2 %. Sur le fond, je suis plutôt favorable à
une évolution légère, régulière plutôt qu’une évolution trop forte. Sauf que, quand on rentre ligne par ligne dans les nou veaux tarifs, sur beaucoup de sujets, on n’est pas à 2 % d’aug mentation mais plutôt à 8 %. Notamment les entrées cultu relles comme celles de la Cita delle et des musées.”
Bourgogne-Franche-Comté en charge des trans ports. Toujours en 2024, la gestion des deux lignes représente un coût d’1,620 millions d’euros. L’at trait de ces lignes repose évidemment sur des tarifs défiant toute concurrence. Prix unitaire du voyage à 2 euros, abonnement mensuel à 50 euros et carnet de 10 tickets à 18 euros. À ce prix-là, mieux vaut laisser la voiture au garage. “Sur les deux lignes, les recettes couvrent seulement 23 % des dépenses, alors que la moyenne des autres lignes Mobigo est inférieure à 10 %. La Région finance entre 90 et 93 % du service Mobigo, complète Michel Neugnot. À 23 % on se rapproche du taux de couverture recettes-dépenses du trans port ferroviaire. On est donc très proche du train avec des prix dix fois moins élevés.” Alors vive le bus ! n F.C.
La majorité - Christophe Lime (P.C.F.) “Une méconnaissance de l’utilisation de l’impôt”
en 2024. Soit une fréquentation en hausse de + 4,3 % sur la ligne express et de + 4,9 % sur la variante par la vallée. “Les deux points les plus fréquentés sur la ligne expresse se situent aux deux extrémités : le pôle multimodal de Pontarlier et la gare Viotte à Besançon. Sur la ligne L.R. 204, ce sont le rond-point de la Truite à Ornans et la gare Viotte qui arrivent en tête” , précise Michel Neugnot, vice-président de la Région
“I l y a une méconnaissance de l’utilisation de l’impôt. Ce sont des choix de société : faire payer l’impôt plutôt que les entrées. Le choix est de faire payer le contribuable, pas l’usager, et c’est un choix politique que nous
assumons. Et cela a toujours fait la fierté de Besançon depuis de nombreuses années, c’est dans nos gènes. Et ce choix s’est plutôt amplifié ces dernières années, malgré les difficultés finan cières.” n
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