La Presse Bisontine 271 - Décembre 2024 - Janvier 2025
28 Le Grand Besançon
La Presse Bisontine n°271 - Décembre 2024 - Janvier 2025
CHÂTILLON-LE-DUC Élu maire le 29 novembre “Nous souhaitons donner de la cohésion entre tous les habitants” La liste menée par le chef d’entreprise de 61 ans
taine frustration de certains habitants qui se sentaient en manque d’informations. L.P.B. : Quels sont vos dossiers prio ritaires pour Châtillon ? M.D. : Le gros dossier prioritaire, c’est bien sûr l’école dont les tra vaux sont en cours et pour les quels je ne cache pas une cer taine inquiétude concernant le respect des délais prévus début mars pour la finition de la mater nelle. Cette partie devait déjà être livrée l’été dernier. C’est une opération à tiroirs qui concerne aussi la primaire, le chauffage du bâtiment avec un projet de chaudière bois, et ensuite, le projet de médiathèque qui nécessitera de faire une extension de 80 m² au bout de l’actuel bâtiment. Mon autre Zoom La liste de ses adjoints l Daniel Allemandet, 1er adjoint l Audrey Rocault l Christian Combe l Aykna Salins-Girardot l Gilbert Canillo
est arrivée largement en tête des élections municipales. Après une longue période de turbulences, Martial Devaux le nouveau maire de la commune souhaite apporter de l’apaisement et de la transparence.
Martial Devaux est le nouveau maire de Châtillon-le-Duc. Au moins jusqu’aux prochaines municipales de 2026.
L a Presse Bisontine : Vous avez enfilé l’écharpe tricolore, élu par votre conseil municipal maire de Châtillon-le-Duc, 2 100 habitants, le 29 novembre. Qu’est-ce qui avait motivé votre candidature ? Martial Devaux : J’avais récemment quitté mes fonctions de diri geants du groupe Mantion à Besançon et me suis mis à mon compte en tant que consultant en entreprises, avec un emploi du temps plus souple. J’avais au départ prévu de m’engager aux élections de 2026 mais comme les choses se sont pré cipitées et que j’avais plus de temps à y consacrer, j’ai décidé de saisir cette opportunité et de monter une liste. Élue avec 58 % des voix, cette liste a visiblement été convaincante. L.P.B. : Qu’est-ce qui a fait la différence selon vous ? Le fait que votre liste soit 100 % nouvelle, sans anciens élus ? M.D. : Sans doute que ça a joué.
Je pense aussi que, même si elle était très courte, , nous avons fait une bonne campagne de ter rain, en allant à la rencontre d’un maximum d’habitants avec mes co-listiers et c’est d’ailleurs la méthode que je veux continuer à employer. Une de nos pre mières mesures sera de nommer un élu par quartier et nous nous sommes engagés à organiser des réunions
sujet prioritaire, ce sont les ques tions de sécurité et de tranquil lité publique. Même si Châtillon est un village paisible, c’est une question qui intéresse les habi tants et un sujet pour lequel je nommerai rapidement un élu référent. L.P.B. : Les finances de la commune sont-elles saines ? M.D. : Sur ce point, rapidement je souhaiterais demander un audit financier pour savoir pré cisément où on en est. Je ne pense pas qu’il y ait de réelles difficultés mais je voudrais en être sûr avant d’engager d’autres projets. Car l’avenir s’annonce un peu plus complexe avec des subventions qui sans doute vont se raréfier.
L.P.B. : Vous allez également faire votre entrée à Grand Besançon Métropole en tant que conseiller communautaire. Dans quel état d’esprit ? M.D. : Le renforcement des liens avec les communes voisines de Châtillon est aussi un de mes objectifs, ils n’ont pas été assez travaillés selon moi. Ensuite, au niveau de l’agglo, le gros dos sier sera celui du P.L.U.I. et les questions foncières. Il faut trou ver un équilibre entre la sobriété en matière de consommation d’espaces et les valeurs écono miques qu’il faut qu’on continue à défendre pour notre territoire. Pour le reste, il faudra savoir finir les dossiers entamés comme la R.N. 57 par exemple. n Propos recueillis par J.-F.H.
L.P.B. : D’autres priorités ? M.D. : Je souhaiterais renforcer les relations dans le tissu asso ciatif, notamment entre l’asso ciation A.C. 2000 et le comité des fêtes, pour trouver des occa sions de mieux travailler ensem ble. Je souhaite également ren forcer la communication de la commune au bénéfice de tous ses habitants, tout en valorisant le savoir-faire de nos artisans et commerçants présents sur la commune. Les gens ont besoin de liens, c’est aussi le sens de mon projet de proposer, par exemple pour les anciens d’avoir le choix entre recevoir un colis de Noël ou venir à un repas par tagé. Autant de choses destinées à renforcer la cohésion entre les habitants.
régulières dans les quartiers de cette commune qui est étendue avec une dizaine de quartiers qui n’ont pas forcé ment beaucoup de points communs entre eux. Nous souhaitons don ner de la cohésion entre tous les habitants, car on a senti une cer
“Le gros dossier
prioritaire, c’est bien sûr l’école.”
TRIBUNAL ADMINISTRATIF Contournement ouest de Besançon Le financement des travaux pose question au tribunal
Le collectif R.N. +5,7° a déposé un recours au tribunal administratif pour faire annuler l’arrêté préfectoral déclarant d’utilité publique la mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 entre le quartier de l’Amitié à Besançon et Beure. Parmi les nombreux arguments avancés par le collectif, la rappor teure publique a relevé un point qui mérite d’être éclairci : le financement de 139 millions d’euros.
à la sortie de l’audience le 3 décembre, les membres de Beure Respire, association qui fait partie du collectif R.N. +5,7°, sont mitigés. S’ils retiennent le point positif pour eux - le recours n’a pas été rejeté mais mis en délibéré - ils restent frustrés par l’exercice très formel du tribunal administratif. Soit examiner le fond juridique pur et dur. “On avait beaucoup plus bossé sur l’as pect territorial que financier” , soupire Sophie Montel. “On appelle ça le contournement ouest, mais on passe en plein dans la ville” , observe Cyril Amou rette. “Les habitants de Planoise ne se rendent pas compte qu’ils seront encore plus enclavés que maintenant” , ajoute Sophie. Les deux Beurots restent tota lement investis dans leur combat et se résignent donc à attendre le délibéré du tribunal administratif. “Au moins, on a forcé la partie adverse à se justifier” ,
relève pour sa part Patrick Bourque, de la F.N.E. Doubs (France nature envi ronnement). L’association fait aussi partie du collectif aux côtés d’Alterna tiba, Trottoirs libres et Association Vélo Besançon. Lors de l’audience, la rapporteure publique Fabienne Guitard a réfuté les principaux arguments du collectif, à savoir : lors de l’enquête d’utilité publique, le public a manqué d’infor
l’investissement des travaux a été estimé en 2020 à 130 millions d’euros, un coût sous-estimé au regard de la conjoncture économique. Le montant serait aujourd’hui de l’ordre de 139 mil lions d’euros. La rapporteure publique a souligné que la répartition des finan cements entre collectivités a été mal identifiée, nuisant ainsi à l’information complète de la population. Elle demande au tribunal de surseoir de 8 mois à sa décision, le temps que la pré fecture régularise la situation et en informe le public. L’avocat de la préfecture Maître Claude Grange avance l’argument de la conven tion signée le mois dernier entre l’État, la Région, le Département et G.B.M. qui “clarifie les choses, et concerne la totalité du projet, sur une durée fixée à 2033 Selon la loi, il suffit d’avoir des pistes de financement crédibles. Quoi de plus crédibles que les 50 % de l’État
LA F.N.E. Doubs, représentée par Patrick Bourque (à gauche) et l’association Beure respire au tribunal administratif le 3 décembre.
mations précises et détaillées, notamment sur le trafic induit, pol lution de l’air, impact sur les milieux natu rels… Seul point que la rap porteure publique relève : la question du financement et ses modalités qu’il faut préciser. En l’espèce,
Clarifier les modalités de financement.
n’est pas démontré, pour un coût exor bitant, avec un impact sur l’environ nement paysager important. Vous ne devez pas surseoir mais vous prononcer sur l’utilité publique.” Le tribunal a choisi de mettre en déli béré sa décision qui interviendra dans quelques semaines. n L.P.
pour les quelques kilomètres à finan cer.” Pour la défense du collectif, Maître Amandine Dravigny insiste sur l’an nulation de l’arrêté et non à surseoir à une décision “qui allonge inutilement la procédure.” “L’avantage de ces tra vaux (à savoir, fluidifier le trafic très encombré à certaines heures, N.D.L.R.)
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