La Presse Bisontine 271 - Décembre 2024 - Janvier 2025
16 LE DOSSIER
La Presse Bisontine n°271 - Décembre 2024 - Janvier 2025
L’heure de vérité pour le commerce bisontin
Les fêtes de fin d’année constituent l’événement crucial
pour les commerçants. Dans un contexte tendu, les commerçants du centre-ville veulent se donner les moyens d’y croire. Des Halles beaux-arts aux rues du centre-ville, partons tâter le pouls du cœur commerçant de Besançon.
C’ est une des questions qui crispent les commerçants des Halles beaux-arts depuis quelques semaines : la demande formulée par les services de la Ville de Besançon d’un rattrapage des charges 2023, lié à l’augmentation des coûts de l’énergie. “La Ville nous informe que le prix du kWh est passé de 17 centimes en 2022 à 44 en 2023 et ils nous demandent aujourd’hui de régulariser. Pour moi, c’est une augmentation de 5 000 euros. Les charges représenteraient désormais la moitié du montant de mon loyer, ce n’est pas tolérable !” estime Jean-Jacques Pichon. Vice-président des commerçants des Halles, Fabrice André estime que cette inflation de charges est également à mettre sur le compte “de la mauvaise conception du bâtiment. En tant que locataires, ce n’est pas à nous d’assumer le manque d’entretien des Halles. Nous attendons que la Ville engage une vraie réflexion sur l’amélioration des performances énergétiques de ce bâtiment. On est en droit de l’attendre d’une ville écologiste.” “Si tous les bâtiments publics de Besançon sont concernés par de telles hausses de charges, ça risque de faire mal aux finances publiques” ajoute M. Pichon. Refusant d’être mis devant le fait accompli, les commerçants du marché couvert ont bloqué le versement des charges en attendant des explications plus crédibles de la mairie. Cette dernière, par la voix de Julie Chettouh, la conseillère municipale déléguée aux foires et marchés, fait savoir que “les commerçants bénéficieront d’un geste financier à titre exceptionnel. Une partie de ce rattrapage sera annulé, l’équivalent d’un mois de loyer.” Les commerçants attendaient un geste de la Ville. Et malgré l’in certitude du contexte, ils se refusent de répercuter ces hausses de charges sur les prix de leurs marchandises. n Zoom Un petit geste pour le rattrapage de charges
l Centre-ville Départs et arrivées Les Halles beaux-arts à la recherche d’un second souffle Les commerçants du marché couvert entament la fin de l’année entre enthousiasme et doutes, avec des cellules emblématiques qui ferment ou qui sont sur le point d’être vendues, et de nouvelles qui s’installent.
E n ce jeudi après-midi où les Halles beaux-arts sont fermées au public, il règne tout de même une inha bituelle agitation. Si les étals sont vides, attendant la réouverture du lendemain, les allées bourdonnent et les commerçants s’activent à installer les décorations de fin d’an née. Pour eux, décembre est évi demment capital, ils ne veulent pas passer à côté des fêtes. Leur moral est déjà quelque peu plombé par la question du rattra page de charges réclamé par la mairie (voir plus bas) et par la fer meture de quelques enseignes emblématiques, la Boucherie du Marché étant la dernière en date.
souffrent peut-être encore un peu trop de l’image élitiste qui colle à ce centre commercial ont connu ces derniers temps une vague de départs en retraite, de deux pri meurs et du poissonnier notam ment, ce dernier repris par l’en seigne Gobin. Dans ce contexte, Jean-Jacques Pichon veut rester optimiste. Il se dit “convaincu que ce genre de centre commercial de proximité représente l’avenir du commerce. Il faut aussi que tout le monde comprenne que bien souvent, nous ne sommes pas plus chers et nous sommes même moins chers que dans les grandes surfaces. J’en veux pour preuve le prix de nos charcuteries qui au kilo, sont
En cette fin d’année, six cellules des Halles restaient vides. “Deux d’entre elles viennent d’être reprises ou sont en passe de l’être : la pre mière par un rôtisseur, l’autre par un vendeur d’agrumes” tem père Jean “Un vrai lieu de vie, de
Jacques Pichon, Mais pour que le tableau soit par fait, “il nous fau drait un pâtis sier-chocolatier, et par exemple un fleuriste” ajoute le président. Les Halles beaux-arts, qui
rencontres et d’échanges.”
presque systématiquement moins chères que les charcuteries pré emballées de certaines enseignes” ajoute celui qui est à la tête de l’épicerie italienne Voyage à Rome
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