La Presse Bisontine 270 - Décembre 2024
22 Le dossier
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
l Centre-droit Le délégué départemental d’Horizons “En 2026, Besançon se prendra au centre” Éric Delabrousse n’a jamais caché son souhait de jouer un rôle de premier plan aux prochaines municipales. Il sera le chef de file de son parti Horizons pour 2026 et compte bien rassembler d’ici là. Interview.
L a Presse Bisontine : Anne Vignot a réaffirmé son souhait de rem piler pour un deuxième mandat de maire de Besançon. Quelle est votre réaction ? Éric Delabrousse : Sur le fond, elle a tout à fait le droit d’affirmer cette volonté, elle est complète ment légitime pour le faire en tant que maire sortante. Sur la forme, je pense que sa commu nication lui a un peu échappé, elle le dit sans avoir consulté ses actuels partenaires, ces derniers auraient de quoi être étonnés… D’autant qu’elle a clairement l’intention de s’affirmer à gauche de la gauche. C’est un éclaircis sement de son idéologie. L.P.B. : Et un élargissement qui lui per mettra peut-être de conforter sa majo rité ? E.D. : Rien n’est moins sûr. Son, objectif est clairement de faire de Besançon une ville écologiste et non plus simplement de gauche. Elle ne veut plus d’une ville rose comme Besançon l’était
didats de la N.U.P.E.S. aux légis latives avaient laissé penser que Besançon était devenue une ville de gauche radicale. Il n’en est rien. Je prétends ainsi que le centre-droit que je représente est bien plus proche de la socio logie de Besançon que la gauche radicale que la maire représente, une radicalité dont les Bisontins ne peuvent plus. Je ne me recon nais pas non plus dans l’actuelle opposition qui s’exprime tou jours de façon assez forte. En 2026, Besançon se prendra au centre. L.P.B. : Et dans ce contexte, comment vous positionnez-vous en tant que responsable local du parti d’Édouard Philippe Horizons ? E.D. : Ce parti est en pleine pro gression, il compte aujourd’hui 31 000 adhérents en France, une centaine dans le Doubs dont la bonne moitié à Besançon où j’organise régulièrement des “conversations politiques”, réu nions de brainstorming au cours
depuis plusieurs décennies, elle veut l’ancrer à gauche de la gauche en allant chercher L.F.I. Ce n’est donc pas un programme pour Besançon qu’elle présente, c’est un projet politique. La maire de Besançon est claire ment une maire partisane, contrairement à Robert Schwint et à Jean-Louis Fousseret qui était les maires des Bisontins. Une municipale ne doit pas être le temps d’un combat partisan, ce n’est pas une élection légis lative. Une municipale, c’est apporter un projet pour sa ville, autour de valeurs communes, un projet pour les Bisontins. L.P.B. : L’équilibre des forces politiques a-t-il changé depuis 2020 à Besan çon ? E.D. : La dernière référence fiable, ce sont les Européennes avec une social-démocratie qui est arrivée largement en tête à Besançon, bien loin devant L.F.I. et les Verts. Besançon reste une ville de centre-gauche. Les can
Le Bisontin Éric Delabrousse compte bien jouer un rôle majeur aux municipales de 2026.
desquelles une quarantaine de participants font remonter des sujets pour construire un projet pour cette ville. Personnellement et contrairement avec Anne Vignot qui veut définitivement rompre avec l’histoire de Besan çon, j’ai à cœur de m’appuyer sur l’histoire et l’A.D.N. de cette ville pour construire son avenir, avec deux axes forts : un bien vivre vertueux et une dyna mique économique qui est la grande absente du programme actuel appliqué depuis quatre ans. Je ne propose non pas une alternance, car il ne s’agit encore une fois pas de politique parti sane, mais une alternative pour Besançon.
pas y avoir trois incarnations différentes. Le temps des can didatures viendra un peu plus tard. Pour l’instant, une chose est sûre : je suis le chef de file d’Horizons pour les prochaines municipales. Les accords de par tis viendront dans un second temps. n Propos recueillis par J.-F.H. N.D.L.R. : Christophe Béchu, ancien ministre, maire Horizons d’Angers, devrait venir à Besançon en début d’année pour investir Éric Delabrousse en tant que candidat Horizons pour 2026 à Besançon
L.P.B. : Vous vous positionnez donc clairement en tant qu’alternative pour Besançon ? E.D. : Je pense que dans la confi guration nationale avec l’actuelle majorité gouvernementale, il devra forcément y avoir des dis cussions pour les investitures des villes de plus de 100 000 habitants comme Besançon. Et je pense que la dynamique est plus pour nous, avec un mou vement en plein essor. Besançon n’est pas non plus une ville L.R. L.P.B. : Un rassemblement des forces de droite républicaines et du centre est-il souhaitable dès le premier tour ? E.D. : Dès le premier tour, pas forcément, mais il ne pourra
l MoDem
Laurent Croizier Pour un débat de fond, non à un affrontement d’ego Sans surprise, Laurent Croizier se positionne en vue de
de Grand Besançon Métropole. Pas un mètre carré dans les nouvelles zones d’activités à destination de nouvelles entreprises. Aucun dialogue avec les commerçants, ce n’est plus acceptable. Une politique de décroissance, c’est se tirer une balle dans le pied et ne pas se donner les moyens d’avoir des ambi tions sociales, culturelles, environne mentales, sportives…” Sur le sujet de la construction d’une salle de spectacle type aréna sur Besan çon, Laurent Croizier reste plus pondéré que Ludovic Fagaut. Si, sur le papier, il trouve le projet fondamental pour la ville, il sait les contraintes budgé taires et la période de disette de l’argent public qui s’annonce. “Je ne veux pas que cette élection soit un catalogue de propositions les plus coûteuses et les plus démagogiques.” Quant à la question de savoir s’il remet son mandat de député, en cas d’élection comme maire, Laurent Croizier botte en touche : “Je ne peux pas appeler au rassemblement et en même temps dire “Je suis candidat”, ramener l’élection vers une personnalité, ça ne marche pas. Je dis plutôt “Rassemblons-nous et travaillons ensemble sur un projet.” Laurent Croizier s’engage donc dans les municipales sans pour autant annoncer sa candidature comme maire. Pour l’instant. n L.P.
l’échéance électorale des municipales. Plus qu'une personne ou un parti, il défend un projet pour redonner plus d’ambitions à la ville et appelle à un large rassemblement.
À l’image de la gauche, le cen triste Laurent Croizier appelle à un rassemblement le plus large possible. “Besan çon doit avoir à sa tête, non une équipe avec des étiquettes politiques mais une équipe qui veut faire avancer la ville. Gauche, droite, même des personnes en dehors de tout clivage politique. J’aborde cette élection avec tous ceux qui ont envie de s’engager pour la ville, je ne veux pas me restreindre aux partis politiques.” Laurent Croizier espère que cette élec tion sera l’occasion d’un débat de fond et non un affrontement d’ego et d’éti quettes politiques. Le conseiller muni cipal l’a déjà dit et le répète : il veut plus d’ambitions pour Besançon. “Je m’engage en 2026 pour une vision ambi tieuse, pour un projet à la hauteur. Besançon a un potentiel humain, patri monial, historique, culturel, sportif, il suffit de lui permettre de rayonner davantage.” Faciliter plutôt que contraindre, rendre la ville aux Bison tins, et non pas au service d’une idéo logie politique… La rhétorique est connue, Laurent Croizier n’a de cesse
de le souligner lors de conseils muni cipaux. Plusieurs thématiques ressortent pour un futur programme comme la gou vernance qui est “politisée, idéologique et autoritaire” sous Anne Vignot, ou les questions de circulation. “Nous appelons à retravailler une carte des déplacements à l’échelle globale qui tienne compte de tous les modes de transport. La sécurité est un des plus gros échecs de la municipalité sortante, au regard de la police municipale, au regard du manque flagrant de relations
tissées avec la police nationale et au regard de la posture des élus sur l’insécurité. Il faut monter d’un ton en matière d’autorité et de sécurité.” Autre point important pour Laurent Croizier, le développement éco nomique et un “concept de décrois sance de la majorité qui signe le déclasse ment de Besançon et
“La sécurité est un des plus gros échecs de la municipalité.”
Laurent Croizier, conseiller municipal, député et bientôt candidat comme maire ?
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