La Presse Bisontine 270 - Décembre 2024
20 Le dossier
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
l Majorité
Les Communistes, À gauche Citoyens, Génération.s
Ils sonnent le rassemblement de la gauche Les trois autres groupes qui composent la majorité municipale - le parti communiste, À gauche citoyens, et Génération.s - n’hésitent pas à sonner le rassemblement de toute la gauche en vue de l’élection municipale. Si pour les trois, la candidature d’Anne Vignot est légitime, et son bilan plutôt positif, chacun reste vigilant sur les sujets inscrits dans leur A.D.N. politique.
C e n’est pas la lutte finale, pas encore. Pour autant, le combat pour les muni cipales s’annonce ardu. La section bisontine du parti com muniste a invité tous les groupes de la majorité à se réunir le 26 novembre. L’objectif ? “Se mettre en ordre de marche pour la conquête de la ville.” Le vocabulaire volontairement emprunté au combat témoigne de
2020, les prétentions de L.F.I. étaient démesurées.” A.G.C. se voit volontiers comme un tampon entre le P.-S. et L.F.I. pour essayer de trouver des consensus qui per mettent de partir tous ensemble. Les élus d’A.G.C. soutiennent la candidature d’Anne Vignot. “Il n’y a pas d’alternative véritable à Anne Vignot, note Philippe Mar quis, on a un bilan positif.” “Sur 40 élus, il n’y a pas eu de démis sions, c’est un signe de cohésion” relève Pascale Billerey. Malgré tout, A.G.C. compte rester exigeant sur le rassemblement jusqu’à L.F.I. d’une part, mais aussi sur le pro gramme. L’un des axes pour la prochaine mandature est notam ment la réconciliation entre l’éco logie et le social. A.G.C. cite l’exem ple de la végétalisation de la place de la Révolution qui, pour eux, a modifié les relations sociales des gens. “On souhaite réfléchir davan tage sur le passage en régie au niveau du transport, la gratuité mais aussi développer l’offre, sur un pôle public de l’énergie. Surtout, on tient à notre indépendance. Je ne veux pas que L.F.I. ou n’importe quel autre parti soit hégémonique” ,
blement de toute la gauche… Sur ces points, les élus du groupe À Gauche Citoyens (A.G.C.) s’accor dent avec les communistes. “Nous allons tout mettre en œuvre pour que notre ville reste à gauche et écologiste, appuie Pascale Billerey, élue sur le projet éducatif et pré sidente du groupe A.G.C. qui est composé, outre de Pascale Billerey, de Gilles Spicher et Olivier Gri maitre. Notre objectif n’est pas de se fondre les uns les autres ni d’écraser les spécificités, mais de devenir majoritaires tout en res pectant la diversité des expressions. Nous sommes toujours là pour essayer de fédérer, de trouver des consensus dans le débat.” Olivier Grimaitre abonde : “Dès 2020, on a prôné le rassemblement de toute la gauche, du P.-S. à La France Insoumise. Nous avons regretté qu’on n’aille pas jusqu’à L.F.I. Nous pensons qu’en 2026, il faut continuer à rassembler.” Il faut dire que la situation a changé depuis 2020, la Nupes puis le N.F.P. ont émergé. “Aujourd’hui, la porte est ouverte avec le N.F.P., souligne Philippe Marquis, pré sident d’À Gauche Citoyens. En
Alem. S’ils sont ouverts à toute candi dature, ils trouvent celle d’Anne Vignot légitime et précisent qu’ils n’ont pas la volonté de porter un maire communiste. “Depuis 4 ans et demi, le bilan va dans le bon sens, note Hasni Alem. La gestion de l’eau, la culture, les quartiers populaires… Le bilan est globa lement positif, même si nous sommes déçus sur certains points : la question de la gratuité du trans port est un gros échec, on n’a pas assez insisté sur les énergies renou velables, on n’a pas réussi à remet tre un coup de pompe sur les loge ments sociaux.” Parce que le logement en particulier est un enjeu au niveau du Grand Besan çon, les communistes souhaitent élaborer le programme municipal en lien avec les élus et citoyens du Grand Besançon. “Le pro gramme est pour Besançon mais 70 à 80 % des actions proposées ne sont pas à la main seule des Bisontins” , observe Christophe Lime. Gratuité des transports en com mun, création du ticket culture mais aussi nécessité du rassem
y a un travail de rassemblement à faire.” Lors de la réunion du 26 novembre, chaque groupe de la majorité exprime ses besoins, et ensemble, la réflexion sur un élargissement du rassemblement est lancée. Quant à l’inclusion de La France Insoumise, les communistes res tent prudents : “Il faut en débattre, y réfléchir. Nos électeurs souhaitent un rassemblement de la gauche, on sent que tout le monde est en train de partir dans son coin” , regrette Christophe Lime. “L’idée est d’anticiper les alliances, avant même le premier tour” , renchérit Aline Chassagne. À l’image de l’A.D.N. communiste, les membres de la section bisontine veulent “dépasser les questions d’ego, les questions de personnes et de partis et travailler sur le fond.” “La vie politique se person nalise de plus en plus. Au P.C.F., on a arrêté ça, ça nous a joué des tours dans le passé” , souligne mali cieusement Christophe Lime. “Les Bisontins ne parlent pas de qui va être maire mais de la régula risation des charges et comment ils vont payer” , souligne Hasni
l’inquiétude qui gagne les élus communistes. Christophe Lime ne cache pas sa crainte de voir la ville basculer à droite voire à l’ex trême droite. Celui qui porte comme bagage plus de deux décen nies de vie politique bisontine l’ad met : “Ce n’est pas gagné. Je suis plus inquiet qu’en 2020, il y a une droitisation de la société, des taux d’abstention très forts. Il faut se battre pour le rassemblement, il
Philippe Marquis, Olivier Grimaitre et Pascale Billerey d’À Gauche Citoyens.
l La France Insoumise Vers un rassemblement ? “Nous serons présents à cette élection d’une manière ou d’une autre” À la suite de la déclaration de candidature d’Anne Vignot et des prises de parole des différents partis politiques, notamment concernant un possible ralliement de La France Insoumise à la majorité, la section bisontine de L.F.I. a tenu à clarifier sa position.
S i les voix s’élèvent depuis quelques semaines sur l’intégration ou non de La France Insoumise à la majorité venant de différents bords politiques, les intéressés ont dû sortir du bois pour se pro noncer. “D’une manière ou d’une autre, L.F.I..sera présente, on représente des électeurs, souligne Séverine Véziès. Il faut qu’on se mette autour de la table (avec les
groupes de la majorité, N.D.L.R.) pour arriver à voir ce qu’on peut construire ensemble. Très rapi dement, il va falloir qu’on soit
pas la ville à la gauche.” Séverine Véziès ne manque pas de lancer une pique à destination du P.-S., le plus réticent à une intégration de L.F.I. dans la majo rité. “Il faut que le P.-S. comprenne que le projet qu’on a est moins radical qu’en 1981. Je ne crois pas qu’on disait à l’époque que le P.-S. était d’extrême gauche.” Elle s’appuie aussi sur le travail en commun réalisé depuis deux ans,
2020, depuis, beaucoup de choses ont changé. “La Macronie a fait plus de dégâts, les gens sont aux abois, les crises se succèdent, il n’y a pas grand-chose qui va. Il ne faut pas nier qu’on a une extrême droite qui se sent toute puissante, analyse l’Insoumise. En 2020, un risque a été pris. En 2026, on ne peut pas prendre ce risque. On appelle tous à ce que nos petites divergences ne coûtent
intégré au pro cessus. En tout état de cause, nous, on avance.” Si L.F.I. n’avait pas participé à la majorité en
“Il faut prendre ses responsabilités.”
montré que face à l’évolution de la situation politique, on était pré sents. On fait face à nos respon
sur les deux campagnes législa tives (Nupes puis Nouveau Front populaire). “Depuis 2022, on a
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