La Presse Bisontine 270 - Décembre 2024
18 Le dossier
La Presse Bisontine n°269 - Novembre 2024
l Parti socialiste La secrétaire fédérale du parti Les élus P.-S. ne veulent pas être les “idiots utiles” d’Anne Vignot
la gauche socialiste répète à l’envi son aversion pour la gauche insoumise, mettant en avant que la gauche, “c’est aussi Place publique, le P.R.G., les soutiens de Bernard Cazeneuve, les non encartés… On appelle à un peu plus de nuances et de hauteur de la part de M me Vignot, d’autant que l’électorat bisontin est beaucoup plus modéré qu’elle ne le croit” ajoute M me El Yassa. Déplorant qu’au sein du conseil municipal actuel, certains élus passent de plus en plus “pour les idiots utiles de la maire.” Si elle considère qu’une candi dature Vignot pour 2026 est “légitime” , la première secrétaire du P.-S. ajoute qu’il n’y a “rien d’exclu de notre côté pour le pre mier tour. Une alliance n’est pas automatique.” Le P.-S. compte bien sûr sur les près de 19 % engrangés lors des dernières européennes à Besançon, devant nouvelles et un nouveau projet. C’est à cela que le parti socialiste commence à travailler. Et c’est sur ces bases-là qu’on fera alliance ou pas” ajoute Abdel Ghezali, convaincu que “Besançon reste une terre de gauche, une ville socialiste. C’est à nous désormais de nous imposer, de nous affirmer par nos idées et nos actions.” Au sujet de “l’épouvantail” L.F.I., Abdel Ghezali estime que c’est aussi une composante de la gauche. “On ne peut pas faire le N.F.P. quand ça nous arrange au niveau national et ne pas vou loir de L.F.I. au niveau local.” Mais c’est en fonction des pro positions que les Insoumis for muleront que le premier adjoint prendra position. “Je me posi tionnerai en fonction de leur vision de la ville : il est clair que s’ils sont contre l’aménagement des Vaîtes ou les finitions de la R.N. 57, on n’en voudra pas. La ligne rouge, ce n’est pas le parti, ce sont les projets qu’ils défen dront.” Partisan d’une certaine ouver ture, Abdel Ghezali se dit aussi favorable, pour faire une union la plus large possible, à aller cher cher des gens de la société civile, “y compris de ceux qui ont des affinités à droite” , excluant juste une alliance avec ses dirigeants, qu’ils se nomment Ludovic Fagaut, Laurent Croizier ou Éric Delabrousse. n J.-F.H.
L.F.I. et surtout loin devant les Verts, pour peser. Abdel Ghezali, Nicolas Bodin, Jean-Sébastien Leuba ou Myriam El Yassa pour raient, au nom du P.-S., avoir aussi des velléités en cas de per sistance des désaccords entre Anne Vignot et certains mem bres de sa majorité. “Il faut savoir prendre des risques par fois !” estime la première fédérale, lâchant mê me déjà un nom de liste potentielle : “Besançon en commun”. n J.-F.H.
La Bisontine Myriam El Yassa, à la tête du parti socialiste du Doubs, n’exclut surtout pas la possibilité que la gauche modérée fasse liste à part aux municipales de 2026. Elle s’en explique.
E n laissant entendre qu’elle n’était pas oppo sée à ouvrir les bras aux Insoumis de L.F.I., Anne Vignot a franchi la ligne rouge aux yeux du Parti socia liste qui n’exclut pas, de fait, de monter une liste de gauche sans les Verts et bien sûr sans La France insoumise. Sans compter tous les points de désaccords qui apparaissent au grand jour entre les socialistes et les posi tions d’Anne Vignot : R.N. 57, grande bibliothèque, zones d’ac tivités économiques, construction de logements, etc. Les dernières législatives pour lesquelles Anne Vignot n’avait
pas souhaité de candidats P.-S. à Besançon, Myriam El Yassa les a aussi en travers de la gorge. “En termes de respect de ses par tenaires, j’ai connu mieux” iro nise la secrétaire fédérale qui compte bien, revenue à Besan çon, s’impliquer pleinement dans les prochaines échéances muni cipales. Une union de la gauche dès le premier tour semble donc mal partie à 16 mois des élec tions… Une réunion des forces de gauche le 26 novembre devrait permettre d’y voir - un peu - plus clair sur les rapports de force entre ces partenaires un peu particuliers. En attendant,
Myriam El Yassa est la cheffe de file des socialistes du Doubs depuis 2021.
l Parti socialiste Nicolas Bodin “Une liste avec LF.I. ? Ce sera sans moi !”
l Parti socialiste Le premier adjoint à la maire “Besançon reste une terre de gauche, une ville socialiste” Abdel Ghezali, le loyal premier adjoint d’Anne Vignot se garde bien de tirer à boulets rouges contre les autres composantes de la majorité.
Ce pilier de la majorité ne conçoit pas une seule seconde une ouverture aux partisans de Jean-Luc Mélenchon. Après bien des camouflets, ce serait pour lui la ligne rouge de trop. B ien que membre de la majorité municipale avec dix autres de ses camarades socialistes, Nicolas Bodin n’entretient pas avec Anne Vignot les rapports les plus harmonieux du monde, c’est le moins que l’on puisse dire. Alors que la maire-candi date entrevoie d’ouvrir les dis cussions avec son aile gauche, c’est pour lui un scénario rédhi bitoire. “Une liste de premier tour avec L.F.I. ? Ce sera ans moi ! Il n’y a aucune automa ticité à reproduire les alliances d’élections en élections” tranche le socialiste historique, convaincu lui aussi que le cœur battant de Besançon reste la social-démocratie. Nicolas Bodin se demande sincèrement de quelle rupture Anne Vignot veut désormais se revendiquer. “Avec nous les socialistes ? Avec le mandat actuel ?” s’interroge t-il. Avant de parler d’alliances, Nicolas Bodin veut s’attacher à lister les projets que son parti souhaitera défendre pour Besançon. Au chapitre sécurité, l’élu n’exclut pas de relancer la question du port d’armes létales pour les policiers muni cipaux, “comme le maire écolo
L e parti et ses militants : c’est aux yeux d’Abdel Ghezali, socialiste de tou jours, la règle cardinale qu’il se fixe avant tout position nement sur les prochaines muni cipales. “Il y a une seule chose qui m’importe, c’est la position de mon parti. C’est lui, par ses militants, qui décidera si on fait alliance ou pas” affirme ce pilier de la majorité municipale, élu pour la première fois en 2001 aux côtés de Jean-Louis Fousse ret. La priorité absolue selon lui, c’est d’abord de “maintenir l’union
de la majorité jusqu’à 2026. Je pense qu’avec Anne Vignot et les autres composantes, on est d’ac cord sur l’essentiel. Les points de divergence sont connus : déve loppement économique notam ment, la tranquillité publique, les différents modes de transport” énumère l’élu. S’il ne remet pas en cause les velléités d’Anne Vignot de briguer un second, il demande d’abord : “Pour quoi faire ? L’idée n’est pas de garder cette ville à gauche, ce n’est pas une fin en soi, mais d’avoir pour cette ville des idées
Nicolas Bodin, pilier de la majorité actuelle, s’estime peu écouté par la maire de Besançon.
Vignot sur le développement des zones d’activités écono miques. Nicolas Bodin estime aussi, comme les Verts l’avaient revendiqué en 2019 pour récla mer la tête de liste, que les résultats des dernières Euro péennes où cette fois les socia listes sont arrivés en tête devront être pris en compte cette fois-ci. L’issue du congrès national du P.-S., sans doute en mai pro chain, devrait aussi permettre d’y voir plus clair sur les alliances au niveau national. Besançon pourrait être un des enjeux des partis. Au sein de la majorité actuelle, la guerre des nerfs n’est donc pas termi née… n J.-F.H.
giste de Bordeaux vient de l’au toriser, ça mérite que le débat soit rouvert” pense-t-il. Sur la question des transports, pour quoi ne pas évaluer la perti nence du prolongement du tramway ? Sur la paupérisation de la ville, avec deux nouveaux quartiers prioritaires (Battant et Hauts de Saint-Claude), “comment répondre à ces nou
veaux enjeux ? Car si on veut avoir des poli tiques redistribu tives, il faudra une économie forte” ajoute l’élu en faisant réfé rence aux diver gences qui l’oppo sent à Anne
“Si on veut redistribuer, il faut une économie forte.”
Pour Abdel Ghezali, l’union à gauche, oui, mais pas à tout prix.
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