La Presse Bisontine 268 - Octobre 2024

22 Le dossier

La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024

l C.C.A.S.

Conseil local en santé mentale Déstigmatiser la santé mentale, informer, orienter

formation en santé mentale (voir ci-contre). L’objectif affiché est de dédra matiser le recours à un psycho logue, d’expliquer ce qui existe, de promouvoir les ressources qui sont nombreuses. D’ailleurs, comme le souligne Alban Sou carros, directeur du C.C.A.S., depuis le Covid, un onglet Res source santé mentale a été ajouté sur le site de la Ville. “Il permet de donner des pistes, vers qui la personne peut s’adresser. Des phrases permettent de carac tériser le ressenti de la personne. Il existe aussi des points de repères qui peuvent alerter l’en tourage sur l’état d’un proche” , détaille le directeur du C.C.A.S. Une rubrique addictologie a été ajoutée, fléchant les lieux res sources vecteur de lien social et de rencontre. Créé en 2018, issu des ateliers santé Ville, le conseil local en santé mentale du Grand Besan çon est intégré dans les missions “non obligatoires du C.C.A.S.” , précise Sylvie Wanlin, élue en charge du C.C.A.S. “Il est même inscrit dans son projet social.” Piloté par le C.C.A.S., en étroite collaboration avec le centre hos pitalier de Novillars, il a donc pour but d’informer et de dés tigmatiser la santé mentale en impulsant ce qu’on appelle “Aller vers”. Le C.L.S.M. mise sur une implication très importante des personnes directement concer nées par les soins. “On fédère un réseau (travailleurs et bail leurs sociaux, France Travail, mandataires judiciaires, Police, maisons de quartiers, biblio thèques, etc) pour porter des pro jets, faire évoluer les politiques

Depuis la crise du Covid, le Conseil local en santé mentale du Grand Besançon, géré par le C.C.A.S., a inventé plusieurs outils pour déstigmatiser, informer et sensibiliser à la santé mentale. Lors des semaines d’informations sur la santé mentale du 7 au 20 octobre, plusieurs de ces actions ont lieu sur le territoire.

E n pleine rue de la ville, le stand du conseil local en santé mentale s’ins talle. Et pose cette sim ple question : Salut, comment vas-tu ? Cette phrase, si simple et anodine à exprimer, déclenche en réalité une myriade de réac tions. D’abord en instaurant le dialogue puis en faisant s’in terroger la personne sur ces émotions. Cette phrase est aussi le nom d’un outil à destination du grand public piloté par le conseil local en santé mentale du Grand Besançon. “On vient rencontrer les habitants pour parler de santé mentale, explique Gwénaëlle Laurent, coordinatrice du conseil local en santé mentale. On aborde les émotions en demandant à

tous les mois. Le conseil local en santé mentale dispose en outre de deux autres outils à destination du grand public. Le débat mouvant, en créant la dis cussion, permet de démonter les stéréotypes sur la santé men tale. L’intérêt réside dans la pré sence de personnes concernées par des troubles de la santé mentale. “On humanise la mala die, et l’on montre le rétablis sement en santé mentale”, pré cise Gwénaëlle Laurent. Le troisième outil et le plus récent, est un escape Game, Psy’Expe rience. S’il suit la même méca nique que les escape games tra ditionnels, celui-ci plonge les participants dans l’appartement d’une personne en souffrance psychique. Des énigmes doivent être résolues, ces dernières cor respondent à une activité dans la vie quotidienne, ouvrir un mail, boire un café, etc. “Après chaque énigme, on revient des sus. Chaque activité comporte des éléments compliqués qui sont la manifestation de troubles psychiques : T.O.C., paranoïa, phobie sociale. On ouvre ainsi une perspective positive de réta blissement en santé mentale” , observe Gwénaëlle Laurent. Si ces outils ont été imaginés et créés par le conseil local en santé mentale du Grand Besançon, ils sont déployés sur tout le ter ritoire départemental, notam ment pendant les semaines d’in

répondre à deux questions : que fait-on pour prendre soin de sa santé mentale ? Comment sait on si notre santé mentale est bousculée ? En fonction des réponses, on oriente vers cer taines choses. Attention, on ne fait pas de psychologie de trot toir, on réoriente. Une fois qu’on a parlé de santé mentale, on souhaite que les gens repartent avec des lieu (la maison de l’Ado lescent, les Groupe d’entraide mutuelle (G.E.M.), des outils comme le numéro 3114 (la ligne de Suicide Ecoute), des infor mations comme le fait que les séances avec un psychologue sont remboursées. On remet de l’information.” Le stand se pose dans les quartiers de Besançon, comme Planoise ou Battant,

Sylvie Wanlin, vice-présidente du C.C.A.S., Alban Soucarros, directeur, et Gwénaëlle Laurent, coordinatrice du conseil local en santé mentale.

en train de se professionnaliser pour aller partager, en binôme avec un travailleur social, leur savoir sur la maladie” , explique Alban Soucarros. Le C.L.S.M. gère également le dispositif “Chez soi d’abord.” “Il réinsère par le logement des personnes en difficultés psychiques qui sont dans la rue, précise Sylvie Wanlin. C’est un travail très dif ficile qui donne des résultats. Ce dispositif met en lumière le problème de logement pour accueillir ces personnes-là.” Disposant d’un budget de 150 000 euros, le C.L.S.M. est financé par le C.C.A.S., le Centre hos pitalier de Novillars, le Dépar tement, et l’A.R.S. n L.P.

locales en matière de santé men tale , relève Gwénaëlle Laurent. On informe sur les troubles psy chiques et on assure l’inclusion dans la cité : par exemple, com ment une personne bipolaire peut vivre en harmonie avec les autres ? On lève les tabous pour aller chercher plus rapidement de l’aide.” Outre les actions déve loppées pour le Grand public, car on observe toujours un mou vement de recul quand on évoque la santé mentale, le C.L.S.M. offre un soutien aux professionnels, la formation aux premiers secours en santé men tale, gère les situations dites complexes, développe la pair aidance. “Des personnes souf frant de troubles psychiques sont

Le C.L.S.M. a développé des outils pour le grand public pour sensibiliser sur la santé mentale comme le débat mouvant ou l’escape Game Psy’Experience.

l Les semaines d’information Du 7 au 20 octobre Changer le regard sur la santé mentale

Plus d’informations sur la page du collectif collectifsism25 Les événements dans le Grand Besançon

Cette année, les S.I.S.M. (semaines d'information en santé mentale) se tiennent du 7 au 20 octobre sur tout le territoire national. Dans le Grand Besançon, plusieurs manifestations ont lieu. Théâtre, jeu, tables-rondes thématiques, débats, conférences… Chaque action a pour but de sensibiliser, informer et faire connaître la santé mentale.

l Action Salut Comment vas-tu? sur les marchés : Le 5 octobre à l’association T.R.I. de Quingey. Le 16 octobre à la médiathèque de Quingey. l Tables thématiques sélection de livres et B.D. sur la santé mentale: tout au long de la quinzaine à la médiathèque Mandela de Besançon l Théâtre débat “Du soleil derrière les nuages” à l’Espace du Marais à Saône - Lundi 7 octobre, 14h l Moment de convivialité autour du jeu , Vendredi 11 octobre de 14h à 17h30 au Kursaal C’est l’occasion de découvrir les associations et les G.E.M., dont l’objectif est de rompre l’isolement. l Spectacle présence Défoul’Art 2.0 Vendredi 11 octobre au Kursaalà 18h30 spectacle musical créé avec des personnes hospitali sées au centre hospitalier de Novillars et/ou résidentes de la maison d’accueil spécialisée.

l Conférence sur les ruminations Vendredi 11 octobre à 20h au petit Kursaal l Action Salut Comment vas-tu et exposition Photo G.E.M. La Grange, maison de quartier de Planoise, le samedi 12 octobre de 9h à 12h l Théâtre débat “Du soleil derrière les nuages “ Lundi 14 octobre 14h30 à Ornans, au centre d’animation et de loisirs l Ciné débat “La vie de ma mère” Mardi 15 octobre au cinéma Victor Hugo, à Besançon à 19h l Sport et santé mentale Jeudi 17 octobre à Besançon de 10h à 16h L’occasion de plonger dans le sport adapté encadré par des professionnels et des adhérents.

E ncore aujourd’hui, la santé mentale est entourée de tabous, de stéréotypes et bien souvent de mésinformation. C’est bien pour lutter contre ça qu’existent les semaines d’information en santé men tale (S.I.S.M.). Dans le Doubs, il s’agit de la 13 ème édition qui se concrétise par de nombreuses actions sur tout le territoire. “Qu’est-ce que la santé mentale? De quoi parle-t-on quand on parle de dépression, d’anxiété, de troubles bipolaires, de schi zophrénie, de bien-être psychique ? Est-ce que cela concerne tout le monde? Les Semaines d’information en santé mentale sont l’occasion de répondre à toutes ces questions, d’aborder toutes les dimensions de la santé mentale et de mieux comprendre ses enjeux à travers le témoignage des

experts d’usage, de structures et des asso ciations locales. Il s’agit également d’amé liorer les connaissances et peut-être changer de regard parce que nous avons tous une santé mentale et que nous sommes tous concernés” , explique ainsi le collectif dépar temental chargé d’élaborer ces S.I.S.M. Le collectif regroupe de nombreuses structures différentes, telles que, entre autres, le C.C.A.S., l’U.N.A.F.A.M., les G.E.M. (groupe d’entraide), le centre hospitalier de Novil lars, le C.H.U., les contrats locaux de santé du territoire, les associations L’Escale, les Invités au festin ou encore l’Association d’Hygiène sociale de Franche-Comté. Les personnes concernées par un parcours en santé mentale apportent également leur témoignage lors de ces S.I.S.M. n L.P.

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