La Presse Bisontine 268 - Octobre 2024
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon
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€
OCTOBRE 2024
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
www.presse-bisontine.fr
N° 268
Histoire, actualité et projets d’une des sociétés les plus emblématiques de la ville Maty, une histoire bisontine
L’événement en pages 6 à 9
dossier P. 18 À 22 De Besançon à Novillars Santé mentale : la grande oubliée
sécurité P. 14 Des chiffres en hausse Violences à l’hôpital : ils disent stop
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2 Retour sur info - Besançon
La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
Le bureau de Poste Demangel doit fermer le 2 décembre
L a première mobilisation en mai der nier n’a pas eu l’effet escompté et les syndicats craignent que la seconde organisée le 10 septembre devant le bureau de Poste de la rue Demangel n’ait pas plus d’impact. Il sem ble que la direction de La Poste soit bien décidée à fermer définitivement dès le 2 décembre ce bureau de Poste que défendent pourtant agents et usagers. La pétition qui a recueilli plus de 1 200
çon, où la fréquentation des bureaux de poste a chuté de 42 % en cinq ans. Cette baisse s’explique par les changements d’usage et de consommation de nos clients, notamment avec le développement des services numériques, la diminution des transactions en espèces (paiement sans contact jusqu’à 50 euros) et la baisse significative de l’utilisation du courrier, non compensée par l’augmentation du trafic colis. Au bureau de poste de Demangel, la fré quentation a chuté de plus de la moitié (-51 %) depuis 2019. Malgré les travaux effectués il y a deux ans pour rendre le lieu plus accueillant et tenter de relancer la fréquentation, le bâtiment, qui n’est pas un bien postal, reste en mauvais état à l’extérieur. La fermeture du bureau de poste de Demangel ne signifie pas quitter le quartier, mais repenser notre présence : être présents au bon endroit, au bon moment et sous des formes adaptées. Il s’agit de créer une présence postale per tinente et utile, multiple, qui couvre tous les besoins et usages de nos clients avec des formats complémentaires : bureaux
de poste, partenaires (commerces, bureaux de tabac), consignes colis, espaces pour les clients professionnels. Notre présence postale a très peu évolué en milieu urbain en 20 ans, alors que les villes ont changé. Il est temps de passer d’une logique de lieux à une logique de besoins de nos clients, de tous nos clients, et de permettre une accessibilité renforcée là où La Poste n’a jamais été présente : dans les quartiers en développement de la ville, dans les quartiers prioritaires, avec des formats proposant des horaires élargis qui répondent aux nouveaux rythmes de vie des Bisontins, mais aussi à leurs contraintes. C’est dans ce contexte que sera repensée la présence postale à Besançon, avec l’ouverture de nouveaux points de contact au sein des bureaux de tabac Le Joker, Le Bookmaker et Le Petit Dépanneur. D’autres ouvertures sont à venir. En parallèle, des travaux de rénovation de bureaux de poste sont en cours ou à venir, comme à Saint-Ferjeux et, en sep tembre, au bureau de poste d’Île-de France.” ■
signatures n’a pas dissuadé La Poste. “La Poste n’entend rien et ne nous écoute pas, pas plus qu’elle écoute les usagers” se désole Samia Yazid, la secrétaire géné rale du syndicat C.G.T. F.A.P.T. 25 qui espère que se créera dans les semaines à venir un collectif d’associations et d’usa gers pour tenter de faire pression sur la direction de La Poste. Depuis plusieurs années, La Poste, dans son opération de “modernisation” des
points de contacts transforme les bureaux de Poste en relais postaux commerçants (R.P.C.) ou urbains (R.P.U.), en facteurs guichetiers agents du courrier qui effec tuent le guichet le matin et la distribution de courrier l’après-midi, ou en Agences Postales Communales (A.P.C.). “Elle met en avant la baisse de la fréquentation en bureau de Poste qu’elle organise elle même poursuit la C.G.T. : avec des sous effectifs permanents, et la multiplication des démarches accessibles depuis son site dédié laposte.fr pour justifier la fer meture des bureaux. Ceci est vrai en milieu rural mais aussi en milieu urbain.” La fermeture annoncée du bureau Deman gel fait suite à celle du bureau de Poste de Justice à Besançon. Pour les usagers, les bureaux les plus proches sont ceux de Saint-Ferjeux rue de Dole, ou le centre de tri du courrier avenue Clemenceau, mais dont l’accès pourrait lui aussi être fermé aux particuliers pour ne plus servir que les professionnels. De son côté, la direction justifie cette fer meture avec les arguments suivants : “La Poste revoit sa présence postale à Besan
Les agents de La Poste se sont à nouveau mobilisés le 10 septembre pour défendre le bureau Demangel.
Livres dans le Boucle: plus de 30000 visiteurs et 13 500 livres vendus
L’ édition 2024 ne battra sans doute pas la précédente qui avait vu affluer 35 000 visiteurs. Mais pour cette première à Chamars, les sourires sont de mise. “Nous enregistrons plus de 30 000 entrées, ce qui est vraiment bien pour cette première à Cha mars” note Christine Bresson, la coordinatrice de l’événement à G.B.M. La manifestation continue à attirer un public de plus en plus large. “Les réservations aux dif férentes rencontres montrent que Éditorial Destin
16 % du public n’était jamais venu. Certains sont venus de loin, jusque de Nancy pour des auteurs qu’ils n’avaient pas pu voir au salon du livre de Nancy” ajoute la coordi natrice. Livres dans la Boucle 2024 bat en revanche un autre record : celui du nombre de livres vendus sur le week-end. “On atteint les 13500 livres vendus, c’est en effet du jamais vu. Les libraires feront un chiffre d’affaires d’en viron 200 000 euros.” Trois auteurs
ont cartonné: Gaël Faye (qui a écoulé à lui seul près de 450 livres), Bernard Minier (plus de 300) et Olivier Norek (plus de 300 également). Pour les libraires, la réunion sur un même site sem ble également être la bonne for mule. Seul le café littéraire posté dans un chapiteau un peu excen tré gagnerait sans doute à être rapproché du chapiteau princi pal. Si Livres dans la Boucle est un gros investissement pour G.B.M.
et ses partenaires (524 000 euros de budget), ce sont aussi des retombées économiques pour le territoire. Plus de 370 nuits d’hôtel pour les auteurs et plus de 1 000 repas préparés dans les restau rants de la ville ou par les traiteurs. Sans parler des fournisseurs (sonorisation, technique, sécurité, gardiennage…). “C’est un élément d’attractivité pour tout un territoire” notent les organisateurs. Les Livres dans la Boucle fêteront l’an prochain leurs 10 ans. ■
Durant 3 jours, le grand chapiteau de Chamars a fait le plein.
Graal politique. Mais à peine installée dans la belle demeure du ministère de l’Agriculture rue de Varenne, elle voit s’empiler depuis quelques jours les lourds dossiers qu’elle aura à gérer dès son ins tallation : fièvre catarrhale ovine, colère sourde des agriculteurs dont bon nombre des revendications qu’ils avaient brandies en janvier n’ont pas été satisfaites, lutte contre le réchauffement et ses consé quences dans les cultures et sur les forêts, souveraineté alimentaire de la France à l’heure des accords de libre-échange, ques tion épidermique du loup dans le massif jurassien notamment… Autant de ques tions brûlantes pour lesquels le monde agricole attend des réponses. La stature nationale d’Annie Genevard sera jugée à l’aune de ces multiples défis. Si elle par vient à les relever, le destin politique auquel la jeune élue mortuacienne se pre nait à rêver à l’époque connaîtra peut être alors d’autres étapes. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
ensuite la tribune pour gagner en notoriété jusqu’à s’imposer comme la candidate légitime de son parti pour occuper une place de vice-présidente, puis première vice-présidente. Depuis longtemps can didate sans l’être à un portefeuille minis tériel, elle a eu la malchance de passer dès son arrivée au Palais Bourbon en 2012, l’intégralité de ses mandats de dépu tée dans l’opposition. Elle passera donc son tour, une fois en 2012, encore une fois en 2017, puis à nouveau en 2022 où sa famille de droite passée tout près de la disparition n’était plus que l’ombre d’elle même. La dissolution de juin dernier n’au gurait pour elle rien de plus favorable, la droite parlementaire étant presque effacée des bancs du Parlement. Et pourtant son heure, qu’elle attendait sans doute encore secrètement, est arrivée, à la faveur d’un improbable concours de circonstances dont seule la politique française a le secret. Annie Genevard a peut-être atteint son
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. équipe commerciale : Virginie Girardot, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité: 0381679080 E-mail: redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Besançon Mémoire Vive, E. Faivre, Grand Besançon Métro pole, P. Hauger, JoLi, S.N.C.F. Réseau-Arche pro duction. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2024 Commission paritaire : 0225 D 80130
N ous l’avons connue jeune ensei gnante de français et de latin au lycée de Morteau. Puis adjointe aux affaires culturelles aux côtés de l’ancien maire de Morteau Jean-Marie Binétruy. Avant de rapidement s’imposer comme l’élue en mesure de prendre la relève à la tête de la Ville. La députation était logiquement pour elle l’étape sui vante. Elle succédera là encore à l’ancien maire de Morteau sur les bancs de l’As semblée où son tempérament a rapidement pu s’épanouir. Il faut dire qu’elle a été biberonnée à la politique avec une mère, d’un côté, qui fut la députée ayant eu la peau de Pierre Moscovici dans le Pays de Montbéliard, de son beau-père également, lui-même ancien maire de Morteau et député quand il était le suppléant d’Edgar Faure. Ce Palais Bourbon, elle en fera
4 L’interview du mois
La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
C.H.U. DE BESANÇON
Thierry Gamond-Rius
“Nous sommes complémentaires des autres hôpitaux, pas concurrents” Arrivé il y a dix-huit mois à la tête du C.H.U. de Besançon, Thierry Gamond-Rius veut mettre en lumière les projets en cours qui dynamisent l’hôpital public, notamment les postes partagés. Il n’esquive pas moins les difficultés de recrutement qui tendent pourtant à s’alléger. Entretien.
L a Presse Bisontine : Thierry Gamond Rius, lors de votre prise de poste en février 2023, les équipes étaient épui sées par la crise sanitaire et des sous effectifs. Dix-huit mois plus tard, quelle est la situation au niveau des recrutements ? Thierry Gamond-Rius : Lors de ma prise de fonction, l’hôpital était en phase de tran
200 nouveaux professionnels en plus. De quoi développer des activités nou velles. Nous avons également une poli tique de résorption de l’emploi précaire. D’ici la fin de l’année prochaine, 300 professionnels seront titularisés, y com pris sur des métiers spécifiques comme les psychologues qui sont souvent contractuels. En 2026, nous allons pro poser la titularisation d’un professionnel dans un délai de 6 mois après l’em bauche. Nous visons notamment les emplois les moins bien rémunérés pour qu’ils puissent bénéficier de mesures d’intégration rapides comme éviter ou simplifier le concours, quand c’est pos sible. Et nous mettons un accent par ticulier sur les internes, nous avons intérêt à les inciter à venir travailler chez nous et à rester. Nous insistons sur l’intérêt géographique du C.H.U., central en Franche-Comté. L.P.B. : Dans quelle mesure l’inquiétude nationale autour du manque de médecins internes concerne-t-elle le C.H.U. ? T.G.-R. : Nous aurons cette année une quarantaine de postes d’internes en moins. Cela est dû à une réforme des études médicales qui est en cours. Cer tains ont fait le choix de redoubler a vu des incertitudes. Il y aura un trou d’air pendant un an. Mais dans un an, nous aurons une quarantaine d’internes de plus qu’habituellement. En atten dant, nous allons répartir les internes entre les différents services. À Besançon, nous comptons 700 internes, pour 700 médecins, sur 7300 salariés. Attirer des internes qui resteront en Franche Comté est un enjeu majeur. L.P.B. : L’une des réponses à la problématique de recrutement, notamment de professionnels ultra-spécialisés, est le recours aux postes partagés. Quel en est le principe ? T.G.-R. : C’est une conviction profonde chez moi. Le principe est d’aider les autres plateaux techniques (Pontarlier, Dole, Lons-le-Saunier, etc.) en permet tant aux professionnels de santé, notam ment ceux ultra-spécialisés, d’exercer dans les autres hôpitaux, plus petits. Nous sommes dans la complémentarité, pas la concurrence. On aurait pu faire le choix de tout centraliser. Mais les activités réalisées dans les autres hôpi taux permettent de soutenir l’établis sement, d’éviter le déplacement des patients et de laisser du temps au C.H.U.
sition avec les équipes épuisées et des difficultés de recrutement. L’année der nière a été plutôt positive avec une belle attractivité. 200 professionnels ont été recrutés, 200 postes en plus pour accompagner des projets et remet tre à niveau certaines équipes. Cette tendance se confirme avec, cette année,
Puis, il nous faudrait dans les deux ans, être en capacité d’ouvrir une ving taine de lits de médecine polyvalente pour peu qu’on trouve des profession nels. L’idée est d’un service de médecine polyvalente en aval des urgences qui ferait le lien avec la médecine de ville, les établissements médico-sociaux pour accélérer les sorties. Il faut travailler la sortie d’hôpital car trop de patients qui ne nécessitent plus d’hospitalisation occupent un lit, faute de solution à la sortie. On a du mal à faire ressortir les personnes des urgences, notamment les personnes âgées. L.P.B. : Quelles solutions préconisez-vous pour pallier ce problème d’engorgement des urgences ? T.G.-R. : Chez nous comme ailleurs, il y a un problème d’effectifs, on ne fait pas le plein d’urgentistes. Et puis, il y a ce problème d’aval. Sur ce point, on par ticipe à l’organisation du territoire dans la réponse à apporter au vieillissement de la population. On travaille avec les autres structures comme les établisse ments médico-sociaux, la Ville, etc. Je rêve d’un pont avec le portage des repas, le C.C.A.S., notamment pour repérer des personnes âgées qui commencent à être en difficulté. Ceci afin d’aider à une prise en charge à domicile, une hos pitalisation quand c’est nécessaire, dans des conditions convenables et en pro grammant les soins. Les gériatres aujourd’hui passent plus de temps à courir pour trouver des places à leurs patients. Au C.H.U., on sait qu’on manque de lits de médecine, une ving taine. Nous ne sommes pas en capacité d’en ouvrir du fait des travaux dans la tour Minjoz. En 2026, nous aurons une vingtaine de lits en sorties d’urgence. Nous sommes également en train d’ef fectuer un rapprochement avec les éta blissements d’Avanne, Bellevaux, les
pour la recherche et ses missions de recours. En Franche Comté, nous avons le très bel exemple de l’I.R.F.C. (Institut régional fédératif du cancer). Ce modèle fonctionne depuis 15 ans. Il garantit d’avoir un praticien, une qualité de soins qu’on n’a pas tou jours du fait des pro blèmes de recrute ment, un délai de prise en charge plus rapide notamment
Thierry Gamond-Rius, directeur du C.H.U. de Besançon, et également directeur par intérim de l’hôpital de Pontarlier.
“Attirer des internes qui resteront en Franche-Comté est un enjeu majeur.”
entre la chirurgie et la chimiothérapie. Ce modèle montre une réactivité au plus près de la population. Aujourd’hui, nous étendons ce modèle à toutes les disciplines. La Franche-Comté compte 222 postes partagés. L.P.B. : Outre le recrutement qui tend à s’amé liorer, quelle est la situation au niveau de l’accueil des patients ? T.G.-R. : Aujourd’hui, on ne refuse pas de patients. Sur un an, nous avons rou vert une quarantaine de lits avec un focus sur la cancérologie et la gériatrie. Il y a eu une reprise de l’activité en chirurgie, le développement de l’am bulatoire. Idéalement, on devrait rouvrir une vingtaine de lits supplémentaires mais nous sommes confrontés à des problèmes de locaux. Le dispositif Ser vice d’accès aux soins (S.A.S.) de la médecine libérale permet en outre d’évi ter que des patients arrivent aux urgences faute de rendez-vous en ville. Le centre d’enseignement et de soins dentaires a ouvert en septembre. En 2026, le nouveau bâtiment de psychia trie sera opérationnel avec la remontée des services de Saint-Jacques.
L’interview du mois 5
La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
Zoom Les chiffres du C.H.U. en 2023
Tilleroyes, ce qui permettra d’améliorer la filière gériatrique. Grâce à ce rap prochement, tous nos postes de gériatres sont pourvus et le C.H.U. a une ouver ture médico-sociale. Enfin, concernant les urgences, nous menons une réflexion sur un projet médical pour adapter les locaux et porter un projet de rénovation. Par ailleurs, je rêve d’une maison médicale à proxi mité des urgences. L.P.B. : Quelle est la situation financière du C.H.U. ? T.G.-R. : Historiquement, l’établissement a toujours été à l’équilibre. Pour autant, l’année dernière, nous avons accusé un déficit de plus de 20 millions d’euros. Cette année, on s’oriente vers un déficit divisé par deux. Il est dû à l’inflation, aux effets du Ségur de la santé, une atonie de l’activité après le Covid et un sous-financement des activités. De plus, on sait qu’une partie de l’activité nous échappe avec la traçabilité. Du fait des délais d’attente au bureau des entrées pour les formalités administratives qui permettent la traçabilité, certains patients vont directement dans le ser vice. Plusieurs millions d’euros nous échappent. Sur cette question du bureau des entrées, nous allons simplifier les formalités, mieux tracer les activités, délocaliser un bureau dans le bâtiment d’oncologie (ce domaine représente 30 % au bureau des entrées), proposer des formalités en amont pour la chirurgie ambulatoire, développer les pré-admis sions à domicile avec les bornes auto matiques tout en préservant l’accueil physique. n Propos recueillis par L.P.
l 7300 personnels hospitaliers l 700 médecins - 700 internes l 1300 lits et places: 568 lits en médecine, 338 lits en chirurgie, 70 lits en gynécologie obstétrique, 33 lits en psychiatrie, 218 places en ambulatoire, 33 places en chirurgie ambulatoire. l 160000 séjours et séances l 700000 consultations et actes externes l 54574 patients hospitalisés l 87000 passages aux urgences l Trois missions: les soins, l’enseignement, la recherche
La direction souhaite améliorer les délais d’attente pour les formalités administratives au bureau des entrées.
Le C.H.U. de Besançon a pris en charge 700 000 consultations et actes externes en 2023.
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
L’entreprise Maty est sans doute la plus connue des Bison tins. Créé en 1951 par un homme visionnaire, Gérard Mantion, qui a fait de sa société le leader de la vente par correspondance de bijoux, Maty a fait travailler des généra tions de Bisontins. Après quelques soubresauts, la révolu tion de e-commerce et quelques opérations de restructura tion, la bijouterie-joaillerie bisontine a entamé une nouvelle page de sa longue histoire. Pour perpétuer la mémoire Maty, un des enfants du fondateur vient d’ouvrir le musée Maty, au siège du groupe, un lieu de mémoire qu’il espère bien voir ouvert au public le plus rapidement possible. Maty, une histoire bisontine
l Patrimoine Dans la tour Maty Un musée pour passer dans l’histoire
Il en rêvait depuis longtemps. Le fils du fondateur de l’enseigne, Frédéric Mantion, a inauguré ce 18 septembre le musée Maty au sein du siège bisontin. Le site retrace l’histoire horlogère de ces dernières années et l’héritage Maty, à travers une collection unique de montres et bijoux anciens.
“L es personnes qui l’ont déjà visité ont toutes retrouvé, avec nostalgie, la montre ou le médaillon de leur communion, la pendule de la grand-mère…” C’est cet héritage et ce lien affectif avec la marque
que Frédéric Mantion souhaitait justement mettre en avant, en ouvrant ce musée Maty. Un embryon de ce musée existait déjà, jalousement gardé dans les locaux du siège bisontin, boule vard Kennedy. Déménagé au rez de-chaussée, à côté du hall d’ac cueil, il veut désormais s’ouvrir au public. Il ne sera dans un premier temps accessible qu’aux familles et amis du personnel ou lors de visites organisées par l’Office de tou risme. Mais il devrait s’ouvrir très vite plus largement au public, “sans doute certains jours, comme le samedi après-midi” , indique Frédéric Mantion, en fonction du succès rencontré. Son ouverture semblait attendue. “Cela nous est très demandé” , assure-t-il. Ima giné avant tout pour “partager une passion” , il sera gratuit. De la maquette du tout premier catalogue, aux publicités d’époque en passant par ses modèles ico niques : le bijoutier Maty y par tage un bout de son histoire et riche patrimoine. “Beaucoup des bijoux anciens présentés ont été
Influenceurs et presse spécialisée étaient invités à l’inauguration du musée.
La présentation chronologique donne un aperçu de l’évolution du secteur bijoutier et horloger.
publicitaire sur laquelle Frédéric Mantion avait lui-même posé enfant. “Je baigne dedans depuis que je suis tout petit, comme mes sœurs. Ma chambre se trouvait entre le bureau de la direction et des stocks” , s’amuse-t-il. Désireux de faire vivre ce musée, il nourrit déjà plein d’autres idées. “Des espaces pourront accueillir des événements. On pourra par exemple exposer des jeunes créa teurs.” Une partie atelier, visible depuis le musée, pourra égale ment s’animer et fonctionner à la demande. Une façon de parta ger et de faire perdurer l’histoire de Maty. n S.G.
restaurés dans nos ateliers. Tout ce qui est exposé, ici, a été porté et a du vécu” , précise le fils du fondateur, qui a signé lui-même la scénographie, en réutilisant jusque les anciennes vitrines des boutiques. L’endroit fourmille évidemment
Des visites avec l’Office de tourisme.
d’anecdotes. À l’image de cette médaille en or massif qui avait été offerte à l’un des dirigeants, et pour laquelle l’ensemble des collaborateurs s’étaient cotisés. Ou de cette affiche
Beaucoup de souvenirs sont associés à la marque.
L’événement 7
La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
l Commerce
Depuis plus de 70 ans
“Le secteur de la bijouterie-joaillerie est tiré par les jeunes” À l’occasion de l’inauguration de son musée à Besançon, la célèbre enseigne de bijouterie-joaillerie revient sur son histoire et partage ses projets de développement. Tour d’hori zon avec André Ségura, président-directeur général de Maty. Zoom
vente à distance, le e-commerce ou les bijoux de seconde main A.S. : À sa création, Maty était la pre mière entreprise française de vente directe d’horlogerie. Puis, elle s’est lan cée dans la vente de montres et de bijoux par correspondance en 1961. Ce qui a très vite eu du succès. En com plément, elle a créé en 1978 l’entreprise S.F.M. de fabrication de bijoux. Puis est arrivé le web. Maty, qui a souvent été pionnière dans le milieu, a lancé en 2000 le premier site français dédié au e-commerce de bijoux, et en 2018, la première marketplace de bijoux. En voyant l’émergence de la seconde main, elle a ensuite décidé en 2021 de le proposer sur son site, après l’avoir déjà implantée dans un quart de son réseau. Il y a eu, enfin, cette année le rachat de Crésus - entreprise spécialisée dans l’achat et la vente de montres de luxe d’occasion - (lire par ailleurs), qui nous fait revenir à nos premières amours et notre A.D.N. horloger. Le groupe, qui emploie aujourd’hui quelque 500 salariés, réalise environ 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il possède 50 millions d’euros de capi taux propres, pour un endettement très faible et donc une santé saine. L.P.B. : Quel est le positionnement de Maty aujourd’hui ? A.S. : Maty compte 1 million de clients actifs, avec une moyenne d’âge de 46
L a Presse Bisontine : Les bijoux Maty ont marqué des générations et on note, encore aujourd’hui, un vrai atta chement à la marque née à Besançon. Comment expliquez-vous cela ? André Ségura : Maty est une entreprise indépendante, familiale et française. La famille du fondateur, Gérard Man tion, est propriétaire à 100 % de la hol ding Gemafi - qui regroupe Maty, S.F.M. (Société française de manufacture) et E.B.S. - et a toujours eu à cœur de pour suivre son œuvre et cette proximité. On est aujourd’hui un des rares groupes de cette taille qui soit encore français, à l’inverse de nos concurrents. L.P.B. : Et l’histoire dure depuis 1951… Avec un rôle précurseur joué notamment dans la
Bientôt un corner pour les montres de luxe à Besançon ? S i elle veut évidemment rester posi tionnée sur le bijou, l’enseigne Maty a également des vues sur le marché de la montre. Une volonté appuyée, cet été, par le rachat de Crésus (spécialiste de la montre de luxe de seconde main qui était placé en redres sement judiciaire). La marque bisontine a repris deux des cinq magasins de Crésus (et transféré un troisième sur Paris), ainsi que son site de vente en ligne et son atelier horloger. “Nous étions déjà en partenariat avec eux depuis 2021” , précise André Ségura, P.D.G. de Maty. “Ils disposaient de “cor ners” dans six de nos magasins.” Des points de vente intégrés de montres de luxe d’occasion que la marque bisontine aimerait davantage déployer dans ses boutiques à l’avenir, avec de nouvelles ouvertures envisagées comme à Tours ou Dijon. Besançon pourrait aussi être concernée. André Ségura prévient tou tefois : “Crésus va garder son identité, nous voulons développer la marque avec son A.D.N.” Maty y trouvera, elle, l’occasion de renouer avec sa culture horlogère. Une montée en gamme assu mée, qui ne dénoterait finalement pas tant avec le positionnement populaire de la marque, qui s’attache “à rendre le précieux accessible” , comme le rap pelle son P.D.G. n
bien eu quelques fer metures, mais cela relève de la vie nor male d’un réseau. Après nous être cherchés pendant quelques années, on avance à nouveau avec notamment le relooking de nos bou tiques et de leurs façades.
ans. Les ventes se font via plusieurs canaux : par correspondance (avec 1,5 million de catalogues distribués), sur le web et en marketplace, dans des magasins propres et affiliés ou auprès de bijoutiers indépendants. On gère également le rachat de bijoux, le service après-vente et l’avant-vente (person nalisation, mise à taille, gravure…). 50 % du chiffre d’affaires est réalisé en magasin, 40 % sur le web et 10 % par catalogue et téléphone. L’enseigne a de nombreux atouts : une bonne connaissance client, un solide savoir faire et une logistique adaptée. Le web est également en progression avec près de 14 millions de visiteurs en 2023. Tout comme notre présence sur Ins tagram avec 60 000 abonnés. Ce n’est pas encore au niveau de l’audience du site, mais nous y travaillons. L.P.B. : Quid de la politique concernant les magasins, marquée un temps par des ferme tures ? A.S. : On veut continuer à développer notre parc. L’objectif est d’arriver à une soixantaine de magasins (aux deux tiers intégrés et un tiers affiliés). Maty en compte 40 à l’heure actuelle. Il y a
“L’objectif est d’arriver à une soixantaine de magasins.”
L.P.B. : Comment se porte le secteur de la bijouterie-joaillerie ? A.S. : Assez stable d’année en année, le secteur est tiré par les jeunes qui mon trent une appétence plus forte, surtout sur la fantaisie et le contemporain. Il pesait 5,6 milliards en 2019, avec une répartition de 65 % pour les bijoux et 35 % pour les montres. La moitié du chiffre est réalisée par le luxe. On a vu le nombre de points de vente indé pendants fortement diminuer ces der nières années, passant de 14 000 en 1977 à 2 000 en 2020, tandis que les groupes multi-enseignes et les chaînes succursalistes se sont développés. n Propos recueillis par S.G.
André Ségura a été nommé à la direction de Maty fin 2020.
8 L’événement l Archives
La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
Les images d’époque Les heures glorieuses de Maty
Gérard Mantion a fondé la marque en 1951, et s’est fait connaître avec la vente par correspondance.
Et son épouse Élyane.
Maty a été un temps le plus gros employeur privé de Besançon.
l Zoom L’association des anciens va changer de président
Frédéric Mantion avait posé enfant pour une pub Maty.
C harles Metzger est l’un de ces anciens, qui ont passé une bonne trentaine d’an nées dans l’entreprise bisontine. Il a côtoyé le fondateur Gérard Mantion, “un homme avec beaucoup de charisme” se souvient-il encore. Retraité depuis 2002, Charles Metzger a pris l’initiative de créer l’année suivant l’association des anciens de Maty. “Nous sommes une centaine de membres. L’idée de cette association est de se retrouver au moins deux fois dans l’année. Nous faisons une sortie au printemps, et un plus grand voyage à l’automne. Grâce à l’association,
nous avons déjà du pays !” note le retraité qui se réjouit également chaque année de convoquer ses adhérentes pour l’assemblée générale de l’association. Il apprécie aussi le fait que la mai son-mère de Maty, le groupe Gemafi, “nous gratifie encore chaque année d’une subvention pour nous aider à financer nos actions” dit-il. Pour Charles Metzger, c’est la dernière année à la tête des anciens. Il a prévu de passer la main en mars prochain. Le nom de son succes seur, il l’a en tête, mais ne le dévoilera pas encore… n
Dans le musée Maty, toute une partie est consacrée aux ateliers d’époque.
10 Besançon
La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
ÉDITION
50 euros l’ensemble
L’Atlas historique de Besançon, un plongeon dans la ville Il aura fallu sept années de travail aux agents
de la direction du patrimoine historique de la Ville de Besançon pour aboutir à cette somme de plus de 1 000 pages.
C’ est un projet scienti fique et pédagogique à la fois. Puisque cet Atlas historique de Besançon sorti début septembre ne s’adresse pas qu’aux spécia listes ou aux chercheurs, mais peut évidemment intéresser tout Bisontin curieux d’en savoir plus sur sa ville.
Cette somme impressionnante éditée dans la collection des Atlas historiques des villes de France - Besançon est la 55 ème ville de France concernée -, est le fruit de plus de sept années de travail acharné des agents du service patrimoine historique de la Ville, sous la houlette de Marie-Laure Bassi, coordina trice historique, et Thomas Che nal, coordinateur cartogra phique. “Le résultat de ce travail tend vraiment vers l’exhaustivité. Il est le fruit d’une longue et dif ficile aventure” résume Juliette Sorlin, conseillère municipale déléguée aux bibliothèques. “Ce gros bébé qui vient de naître doit servir à penser la ville dans le fait urbain. C’est aussi un for midable outil de travail pour ceux qui sont amenés à imaginer la ville de demain” ajoute San drine Lavaud, directrice de la collection Atlas historique des villes de France (éditions Auso nius). Ce nouvel atlas vient rafraîchir et compléter les connaissances historiques sur le patrimoine bâti de Besançon, soixante ans après la sortie de Histoire de Besançon écrit sous la direction
Juliette Sorlin, l’élue bisontine aux bibliothèques, et Marie-Laure Bassi, une des deux coordinatrices de l’ouvrage, ont présenté la sortie de cet Atlas début septembre. Entre les deux volumes, deux magnifiques plans historiques de Besançon.
L’ouvrage est également destiné au grand public. Les deux volumes et la pochette de cartes sont vendus 50 euros l’ensemble.
nique de la ville, de ses origines au XIX ème siècle. Cet Atlas peut aussi bien intéresser les cher cheurs que les élus, les archi tectes, les urbanistes et bien sûr le grand public” ajoute Marie Laure Bassi qui n’a pas compté ses heures avec ses collègues pour achever ce travail de longue haleine démarré en 2017 et que le Covid avait bien failli inter rompre. Le résultat est à la hau teur des efforts consentis. n J.-F.H.
de l’universitaire bisontin Claude Fohlen en 1964, et du catalogue De Vesontio à Besan çon qui avait donné lieu à une grande exposition au musée de Besançon en 2006. “Ce sont les nouvelles techniques comme l’ar chéo-géographie, la géomorpho logie et les progrès fulgurants en matière de cartographie et de Systèmes d’information géo graphique ces dernières années qui nous ont permis de réaliser et cette véritable étude diachro
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Un aller-retour à Lyon
Percer les derniers secrets de la momie bisontine Une des œuvres majeures du musée de Besançon, la momie de Séramon, a fait l’objet début septembre d’un examen radio approfondi pour tenter de révéler ses derniers secrets.
S amuel Mérigeaud est radiologue libéral à Montpellier. Ce pro fessionnel passionné d’histoire ancienne a gardé un lien très fort avec Besançon parce que c’est là, en 2007, qu’il a passé sa thèse de doc torat en réalisant, à l’époque, le premier scanner de cette même momie de Séra mon, un des joyaux du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besan çon. Dix-sept ans plus tard, et grâce à des technologies qui ont bien évolué, il a procédé à un nouveau scanner de la momie, pour tenter de révéler ses der niers secrets enfouis depuis plus de 3000 ans sous les bandelettes qui entourent le corps de cet ancien notable datant d’environ 1 000 avant J.-C. Les Hospices civils de Lyon étant dotés d’un scanner à comptage photonique de toute dernière génération, c’est là que l’examen radiologique a eu lieu le 6 septembre. “Ce genre d’appareil a une encore meilleure définition et une
Ces récents travaux de radiographie menés par Samuel Mérigeaud serviront de support à un documentaire de France 5 diffusé l’an prochain, intitulé “Les momies, enquête d’immortalité”. Selon la qualité des images fournies par ce nouvel examen radio, le musée de Besançon pourra éventuellement organiser une exposition sur le sujet. Pour Samuel Mérigeaud, qui a déjà analysé une cinquantaine de momies humaines et animales en France et à l’étranger dans le cadre de son travail, “ce nouveau scanner de la momie de Séramon permet à ce personnage de perpétuer son désir d’immortalité parce que 3000 ans après sa mort, on cite encore son nom.” Séramon était un prêtre de Thèbes, la capitale religieuse de l’Égypte à cette époque de la XXI ème dynastie. Sa momie est à ce jour “une des mieux conservées et des plus intéressantes que l’on puisse avoir en France” assure le radiologue. n J.-F.H.
meilleure résolution spatiale. Il permet de visualiser et comprendre les hiéro glyphes inscrits sur une amulette-sca rabée que Séramon porte sur le cœur. Il doit aussi permettre de détecter de quel métal sont faites les autres amu lettes. Si c’est d l’or, on pourra le savoir” observe le D r Samuel Mérigeaud qui
La momie a été scannée le 6 septembre aux Hospices civils de Lyon. Le 11 septembre, elle était déjà de retour à Besançon (photo D.R.).
a fondé sa propre struc ture, Tridilogy, dédiée à ce genre de radiogra phies si spécifiques. Autre possibilité offerte par ce scanner dernier cri: la possibilité de détecter la présence supposée de calcium dans les artères du crâne qui permettra d’en savoir plus sur les causes du décès de ce notable égyptien, “dont l’âge du décès est estimé à au moins 60 ans” suppose le scientifique.
“Perpétuer le désir
d’immortalité de Séramon.”
Les Pépinières de Marnay vous ouvrent leurs portes L’automne est là. C’est le moment idéal pour embellir ses extérieurs et envisager de nouvelles plantations. Mais encore faut-il trouver les idées et bons conseils d’aménagement. À Marnay, où l’on cultive la passion du végétal depuis plus de 200 ans, des professionnels sont à votre écoute.
Des professionnels vous conseillent directement sur le site de production.
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Q ue ce soit pour aménager une haie, implanter un verger ou même créer un massif paysager autour de sa piscine, l’équipe des Pépinières de Marnay est en mesure de vous guider. “On s’attache, ici, à ren seigner au mieux les clients en fonction de leurs besoins. Car il n’est pas si évi dent que cela de savoir quels arbres ou arbustes planter et comment les entre tenir” , comme le rappelle Bernard Girard, le gérant.
Dans ce paradis des végétaux, situé non loin de Besançon, on vient ainsi souvent glaner une information, déni cher une nouvelle plante ou tout sim plement parfaire son extérieur. Il faut dire que le savoir-faire, ici, est ancien. Fondée en 1820, l’entreprise est l’un des plus vieux points de vente de plantes de la région. Une large sélection d’arbres et d’arbustes y est proposée pour tous les budgets, avec tout le néces saire pour une plantation réussie.
Rendez-vous les 19 et 20 octobre
On pourra avoir un aperçu de ses diverses productions lors de sa pro chaine opération “portes ouvertes”, organisée chaque année, au début de l’automne. Un millier de visi teurs sont habituellement accueillis aux Pépinières de Marnay, à cette occasion. Rendez-vous est pris, cette année, les 19 et 20 octobre. De nombreuses animations seront proposées en journée, dont des structures gonflables pour les enfants et un espace food truck le midi (à capacité limitée, réservation conseillée). L’accueil se fera de 9 heures à 18 heures le samedi et de 10 heures à 18 heures le dimanche. Des promotions s’appli queront durant ces deux jours. À découvrir sur place. Le vendredi, le site ouvrira également ses portes aux professionnels du paysage. n
notre large choix” , remarque le gérant. Toujours à l’affût de nouveautés, l’entreprise a su, en outre, s’adapter aux enjeux du réchauffement cli matique “avec des variétés moins consommatrices en eau.” Elle cherche aussi à répondre à la demande. “On voit arriver de nou velles variétés sur le marché, comme les lauriers roses et agrumes rus tiques, conçus pour être plus résis tants et éviter d’avoir à les rentrer l’hiver.” Depuis une dizaine d’an nées, elle pratique également la taille en topiaire sur une de ses parcelles, pour donner une forme géométrique aux arbres (cône, spi rale, nuages…). “Ce qui plaît beau coup.”
“Nous exploitons une centaine d’hec tares en pleine terre, plus 2 hectares en hors-sol dans et autour de Mar nay, et nous disposons également d’une serre couverte de 4000 m²” , précise Bernard Girard, qui a repris les Pépinières en 2005 avec son frère et son neveu. Son orientation généraliste l’amène à la fois à vendre des arbres pro duits sur place, des plantes de sai son ou encore des plantes méditer ranéennes négociées auprès de fournisseurs. Un parti pris qui séduit. Au point d’intervenir aujourd’hui aussi bien auprès des particuliers que des professionnels des espaces verts. “Les gens viennent chez nous pour avoir les conseils qu’ils n’ont pas ailleurs et pour
Bernard Girard, à la tête des Pépinières depuis 2005.
1, rue Léon Paget - 70150 MARNAY Tél. : 03 84 31 71 55 https://pepinieres-marnay.com/
Ouvert du lundi au samedi 9h à 12h et de 14h à 18h
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La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
Histoire
CENTRE-VILLE Les futurs travaux Les rues piétonnes ont 50 ans Que reste-t-il de l’héritage d’André Régani, l’élu bisontin qui avait fait de Besançon en 1974 une ville pionnière ? Depuis, il ne s’est pas passé grand-chose. L’heure est aujourd’hui à la cohabitation entre les modes de déplacement.
André Régani, l’homme qui avait révolutionné le centre-ville
D ans son appartement du quartier des Chaprais, André Régani conservait dans son bureau une partie de l’histoire de la ville. Car la piétonni sation du centre-ville ainsi que le déve loppement du réseau de bus, c’est à lui qu’on les doit. Quand son plan de cir culation a été adopté en 1974, Besançon était alors pionnière en la matière, citée en exemple à l’échelle nationale. Pour tant, le plan Régani n’a pas été simple à mettre en place, il a fallu d’abord sur monter une avalanche de contestations venues de tout bord. L’ancien élu nous racontait : “Il a fallu convaincre, et d’abord Jean Minjoz.” C’est au cours de ce deuxième mandat (1971-1977), qui fut le dernier pour Jean Minjoz arrivé aux commandes en 1953, qu’André Régani a déployé son plan de reconquête du centre-ville avec la piétonnisation des rues de l’hyper centre. Une révolution pour l’époque. Inspiré par ses visites à l’étranger, aux États-Unis et en Scandinavie notam Ancien adjoint sous l’ère Jean Minjoz, c’est lui qui est à l’ori gine de la piétonnisation du centre-ville de Besançon et du développement du réseau de transport en commun. Nous l’avions rencontré quelques mois seulement avant son décès en novembre 2020.
“I l ne s’agit pas de chasser la voiture hors de la ville !” martèle Marie Zéhaf, l’élue bisontine en charge des voiries de proximité. “Mais de mieux faire cohabiter les différents modes de déplacement, notamment la voiture avec les piétons” complète son collègue Aurélien Laroppe, adjoint à l’urbanisme. Au moment où on célèbre les 50 ans des travaux de piétonnisation des rues du centre-ville, quelles sont les ambitions de Besançon en la matière pour les pro chaines années ? Aucune nouvelle rue ne deviendra 100 % piétonne mais la tendance est désormais au partage des usages entre la voiture, et les autres modes de déplacements doux. Derniers exemples en date : la rénovation des rues Gambetta (enfin terminée après plusieurs mois de retard liés, selon l’adjoint, à une mauvaise pla nification des partenaires gaz, électricité et fibre) et Proudhon “qui sera livrée en janvier.” “Ces rues ne deviennent pas pié tonnes mais nous supprimons les trottoirs classiques surélevés, car quand il existe des trottoirs, les voitures ont tendance à rouler plus vite. Quand tout le monde est au même niveau, la cohabitation se
passe de manière plus apaisée” assure Aurélien Laroppe. La végétalisation de ces rues requalifiées est également une nouvelle priorité, “tout en veillant à ne pas supprimer de places de stationnement, on est bien conscient qu’elles sont néces saires” ajoute l’élu. Deux places ont dis paru rue Gambetta. De nouveaux arbres vont faire leur apparition dans le bas de la rue Proudhon par exemple. D’autres rues vont faire l’objet d’une telle requalification, au-delà même de la Boucle. C’est le cas de la rue de Vignier à Battant. “Les travaux ont démarré. Notre esprit est toujours le même : apaiser ces rues” note Marie Zéhaf. La rue de l’École sera ensuite concernée, puis la place Bacchus, toujours côté Battant. Dans le même temps, plusieurs péné trantes de la ville comme la rue de Dole ou la route de Gray ont également com mencé une phase de travaux pour l’amé nagement de voies cyclables sécurisées. “L’accès à la ville sera toujours possible évidemment. Seulement, il faut désormais éviter autant qu’on peut la voiture solo” ajoute l’élue. Chaque année, la Ville de Besançon inves tit en moyenne 3,6 millions d’euros pour la requalification de ses voiries. n J.-F.H.
Avant André Régani, la Grande rue et le centre-ville de Besançon, c’était ça… (photos Besançon Mémoire Vive).
Marie Zéhaf, l’élue bisontine chargée des voiries de proximité, sous un des panneaux qui marque le 50 ème anniversaire de la piétonnisation du centre-ville.
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EN BREF
Quelques mois avant son décès fin 2020, André Régani regar dait avec circonspec tion la situation politique actuelle de Besançon (photo archive L.P.B.). Les travaux de piétonnisation ont duré plusieurs mois, ils ont été inaugurés en 1975 (photo Besançon Mémoire Vive).
Besac’Animal Pour la première fois, la Ville de Besançon organise une journée consacrée aux animaux citadins, “Besac’animal”. Elle est programmée le samedi 5 octobre entre 10 heures et 17h30 à l’Hôtel de Ville, place du 8 Septembre à Besançon. Plusieurs associations présenteront leurs actions et les visiteurs participeront aux conférences, débats et visites guidées gratuites organisées pour l’occasion. Une exposition photos sera proposée, basée sur un concours photos en partenariat avec “Besançon, j'aime ma ville”. Les 10 photos lauréates défileront sur les panneaux Decaux digitaux du 27 septembre au 5 octobre. Cinéma Le film “Fario”, réalisé par Lucie Prost, une jeune réalisatrice originaire de Besançon, sortira le 23 octobre. Ce film met en lumière le département du Doubs, il a été tourné à Besançon, et dans les paysages de la Vallée de la Loue. Une avant-première a eu lieu à Besançon le 18 septembre en présence de la réalisatrice. Plus d’infos sur www.paname distribution.com
plan de circulation et la piétonnisation seront inaugurés en 1975. Quarante cinq ans plus tard, qu’en reste-t-il ? “Pas grand-chose” déplorait André Régani. “Robert Schwint, le successeur de Jean Minjoz en 1977 a jugé qu’on en avait déjà assez fait pour les transports et la circulation. C’est sans doute sa principale erreur de jugement” estimait M. Régani avec le recul. “Quand on a dix ans d’avance comme c’était le cas pour Besan çon, il était nécessaire de revoir les choses tous les ans pour garder ces dix ans d’avance. Hélas, ça n’a pas été fait ainsi...” n J.-F.H.
ment (Göteborg en Suède a été une source d’inspiration pour lui), André Régani a su convaincre le conseil municipal de la pertinence de rendre aux piétons le cen tre-ville et de le débarrasser de ses voi tures. “Je me souviens que le plan a été présenté au conseil le 26 janvier 1973 et les premières réalisations ont été faites l’année suivante.” Non sans mal. Les oppositions ont fusé de toutes parts : de ses amis du M.R.P., des commerçants du centre-ville, de la population. “Pendant des mois, j’en ai pris “plein la gueule”, mais je n’ai pas lâché” se remémorait le nonagénaire lors de ce dernier entretien. Après des mois de travaux, le nouveau
Présent au
Espace Valentin / Besançon (face station-service Carrefour)
espace-du-dos.com
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SANTÉ
Appel au civisme Insultés, menacés, harcelés : le quotidien pas toujours rose des soignants
en place d’actions correctives et préventives, l’hôpital a simplifié la procédure de signalement en interne des actes de violence. “On veut les accompagner au mieux sachant que la loi ne per met pas pour le moment de porter plainte au nom du C.H.U. Un agent qui veut le faire, doit le faire à titre individuel.” Ce que peu font finalement. La même démarche accompagne aussi les violences internes avec la publi cation récente d’une charte de lutte contre les agissements sexistes.Rapportés au nombre de patients et visiteurs accueillis à l’année dans l’établissement bisontin, ces incivilités restent bien sûr limitées, “mais c’est toujours trop” , commente Jona than Debauve. Cette campagne de communi cation vise aussi à le rappeler, en ciblant les comportements inadaptés. “On tient compte bien sûr aussi du contexte et des amé liorations à apporter” , conclut le directeur de la communica tion. L’aménagement d’un deuxième bureau des entrées dans le bâtiment bleu, pour améliorer le parcours patient en oncologie, en serait un exem ple. n S.G.
l’hôpital, qui a tout de suite été suivi. On se sent soutenus et c’est bien” , souligne Hélène, qui s’in digne de ces débordements. “On est à fond pour les patients, on fait tout pour eux et on se prend cette violence en pleine figure, ce n’est pas normal !” Les affiches placardées dans le hall d’accueil et les services, réa lisées avec l’illustratrice Petit Tchoup, insistent justement sur ce point, en rappelant que “le respect et la patience n’existent pas encore sous forme de perfu sion.” Le ton de la campagne n’est volontairement pas culpa bilisateur. Il joue plutôt sur l’iro nie et le rappel des sanctions, qui se cantonnent généralement aux courriers de recadrage mais qui peuvent aller jusqu’à l’ex clusion du patient. “C’est raris sime mais cette pratique s’ap plique dans tous les hôpitaux” , rappelle le directeur de la com munication. Le Code pénal pré voit, en parallèle, jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Selon les années, entre 160 et 240 faits sont relevés au C.H.U. bisontin. En 2023, il y en aurait eu 157. Des chiffres probable ment sous-estimés. Pour aider à un meilleur suivi et la mise
Pour en finir avec les violences contre ses agents, le C.H.U. Minjoz a lancé une petite campagne d’affichage et rappelle, sur le ton de l’humour, que les incivilités peuvent être sanctionnées.
S’ il est difficile de vrai ment quantifier les actes de violence à l’hôpital, un constat s’impose. Ils perdurent malheu reusement d’année en année. “C’est très fluctuant et cela peut prendre diverses formes : des injures aux intimidations, en passant par l’agressivité phy sique et les dégradations” , remarque Jonathan Debauve, directeur de la communication
en oncologie, en a fait l’amère expérience l’été dernier. “Depuis 2020, un système de circuit anti cipé a été ouvert. Nous validons le traitement de chimiothérapie à distance le matin et le patient vient le recevoir l’après-midi à l’hôpital. Ce qui permet d’atten dre beaucoup moins. Mais les places sont limitées et pas sys tématiques. Or, un jour, un patient mécontent est descendu de lui-même dans le service. Il s’est imposé alors qu’il était prévu ailleurs. Très énervé, il a litté ralement explosé quand une col lègue jeune diplômée n’a pas réussi à le perfuser.” La scène violente choquera toutes les personnes présentes. “Il était complètement hystérique. J’essayais de le calmer, il s’est levé et a bousculé le chariot, avant de partir en trombe.” Hélène, qui dit n’avoir jamais vu ça en 22 ans d’exercice, avoue avoir eu très peur. “J’en ai pleuré, j’ai cru qu’il allait me frapper.” Le patient est finalement revenu de lui-même, peu après, l’esprit moins échauffé. “J’ai fait un signalement à la direction de
Debauve. Les soignants ne seraient, de même, pas les seuls ciblés. “Aux bureaux d’accueil aussi, on essuie beaucoup d’incivilités.” Le temps d’attente nourrit une grande part des agacements. “C'est vrai, parfois, au C.H.U., on attend. Et ça peut être long. Mais rien ne justifie qu'on s’en prenne aux professionnels.” Hélène* (prénom d’emprunt), infirmière de pratique avancée
au C.H.U. Minjoz. Et contraire ment à ce que l’on peut penser, le pôle des urgences, du centre 15 et de la réanimation ne serait pas le plus touché, bien que parmi les plus concernés. Il est dépassé sur ce début 2024 (comme l’an dernier) par le pôle d’investigation et d’innovation chirurgicales. “Mais énormément de services y sont représentés. Ce qui explique en partie ce constat” , nuance Jonathan
Jonathan Debauve espère que les affiches feront leur effet.
PETITE ENFANCE Lieu ressource Bientôt un guichet unique pour les familles
L’association Coccinelle, créée par et pour des parents il y a 20 ans, aimerait ouvrir une “Maison des 1 000 premiers jours” sur Besançon avec le soutien de plusieurs partenaires. Ne lui manque plus qu’à trouver l’emplacement et le local.
“N ous avons déjà une mai son des seniors, pourquoi n’aurions-nous pas une maison des juniors ?” C’est par cette boutade que les membres de l’association Coccinelle résument leur projet de lieu d’accueil, lancé il y a maintenant deux ans. Connue pour accompagner les jeunes et futurs parents (via des temps d’échange, ateliers de portage, rencon tres allaitement, massages bébés…), l’association a développé au fil du temps son champ d’action, et tissé divers liens avec les professionnels et partenaires locaux, dont le C.H.U. Minjoz avec qui elle vient de signer une convention. Au point d’être devenue l’un des sou tiens clefs à la parentalité et périna talité. “Cela fait 20 ans que l’on accom pagne et sensibilise sur cette période cruciale des 1 000 premiers jours. Cette maison prolongera tout ce qui a pu être mis en place et permettra de regrouper nos bureaux, tout en proposant des per manences avec nos partenaires” , résume Samia Derrer, coordinatrice à l’asso ciation.
Libres d’être développées sur chaque territoire, ces Maisons des 1 000 pre miers jours font en fait partie des recom mandations fixées fin 2020 par la com mission Cyrulnik. Leur but est d’offrir un accompagnement adapté aux parents et à leur entourage depuis la grossesse jusqu’aux premières années de vie de leurs enfants. La ville voisine de Dijon a inauguré l’an dernier une petite structure. Le projet bisontin, qui sera plus impor tant, se co-construit avec les partenaires institutionnels et associatifs. Il projette de rassembler en un même lieu divers services pensés pour les familles, et veut donner davantage de visibilité sur l’offre de soins et d’accompagnement local. “Ce sera un espace ressource dédié à l’échange, à la fois entre parents mais aussi avec des professionnels” , explique Aurore Viard-Crétat, qui évoque un manque actuellement. “Trouver un lieu qui accueille les familles, en toute simplicité, reste com pliqué. Ici, on pourra venir avec son bébé, sans s’inquiéter de déranger s’il pleure, avec des espaces adaptés à
chaque âge et sans obligation de consom mer. Il y a aussi l’idée que quand on est parent, on n’ose pas toujours deman der de l’aide” , abonde Hélène Mori. Pour ces deux autres mamans investies dans l’association, disposer de ce genre d’espace de confiance et d’écoute par ticipe à rompre l’isolement et à prévenir des problèmes de santé (syndrome du bébé secoué, dépression périnatale, suicide…). En complémentarité de ce qui existe déjà sur Besançon, la future maison proposera ainsi des groupes de discus sion “pour partager des vécus et des solutions pratiques” , des ateliers thé matiques, des consultations indivi duelles avec des professionnels de santé et spécialistes de la petite enfance, une halte-garderie et un espace café convi vial. Elle pourrait ouvrir assez vite.Le dossier, bien avancé sur le fond et les engagements financiers, reste toutefois suspendu à la recherche d’un local. Ce qui ne permet pas pour l’instant de fixer de date d’ouverture. “Dans l’idéal, il faudrait un espace d’environ 300 m 2 en location dans Besançon, proche du
Hélène, Samia et Aurore (de gauche à droite) espèrent une ouverture prochaine.
chains au Scènacle à Besançon, autour d’un week-end festif. Une plongée humoristique dans le quotidien de parents est prévu le vendredi soir lors d’un one-woman-show. Elle sera suivie le samedi après-midi d’activités gra tuites, de jeux pour tous les âges et d’un bal familial. n S.G.
centre-ville et/ou d’accessibilité simple en transports en commun, à vélo ou en voiture, avec un petit extérieur” , indique Samia Derrer, qui s’appuie sur l’enquête de besoins et les conclusions remontées en groupes de travail. L’association poursuit ses recherches, et célébrera en attendant ses 20 ans d’existence les 18 et 19 octobre pro
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