La Presse Bisontine 267 - Septembre 2024

20 Le dossier

La Presse Bisontine n°267 - Septembre 2024

l Figure Le Docteur Maître L’histoire presque oubliée du maire de Besançon libérée

Animations Prestations musicales et expositions De la musique et de la culture pour se souvenir

La Ville de Besançon a concocté un programme plus ambitieux cette année, et festif, pour marquer ce 80 ème anniversaire de la Libération de la Ville.

Son nom n’est pas resté dans l’histoire. C’est pourtant lui que le préfet du Doubs a nommé maire de Besançon le jour de la Libération de la ville. Le collectif Histoire des Chaprais réhabilite cet oublié de l’Histoire.

En septembre 1944, le comité local bisontin compte 14 mem bres. Et c’est à ce titre que le préfet Pierre Dumont l’installe à la mairie de Besançon, dès le 8 septembre, à la place d’Henri Bugnet. Le 23 septembre 1944, c’est lui qui reçoit à Besançon, le général De Gaulle qui vient rencontrer le général De Lattre de Tassigny. Après sa démission, et le retour d’Henri Bugnet aux affaires, le Docteur Maître disparaît de la vie politique. Toujours célibataire, il vit avec sa sœur et reprend ses consultations et ses visites médicales. Dans son quartier, le docteur Maître, qui était un végétarien avant l’heure, se remarque : il arbore comme il a toujours fait, un élégant nœud papillon et des gants blancs pour conduire sa voiture lorsqu’il se rend chez ses patients. Il décède le 15 septembre 1974 et ses obsèques se déroulent à l’église Saint-Claude le 18. “50 ans après son décès, rares

Histoire des Chaprais. Il se consacrera également à la cause des anciens combattants et des victimes de guerre. Il devient ainsi président de la Fédération des associations d’éprouvés de la guerre. For tement marqué par les drames et les horreurs qu’il a vécus, il s’engage alors dans un mou vement à la fois pacifiste et européen. En 1937, c’est lui qui avait organisé une rencon tre à Chamars, entre les anciens combattants français et allemands. Des rencontres organisées, entre autres, par le docteur Maître qui croit encore à une paix possible avec les Allemands, malgré l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler. Il dira notamment : “La paix ou la guerre, c’est une question de responsabilité des hommes. Les peuples sont capables d’em pêcher la guerre s’ils compren nent à temps leur puissance et leur responsabilité. Ce que les diplomates sont incapables de faire, les anciens combattants unis pourraient le réaliser.”

l Dimanche 8 septembre n 9h45 - place du 8 septembre Orchestre d’Harmonie municipal de Besançon Batterie-fanfare des Sapeurs-pompiers de Besançon n 11h30 - parc micaud Batterie-fanfare des Sapeurs-pompiers de Besançon ou Orchestre d’Harmonie muni n 12 heures - parc micaud

“L e Docteur Maî tre a été le très éphémère maire de Besançon à la Libération. Étonnamment, tout le monde ou presque a oublié cet épisode” note Jean Claude Goudot, le président du collectif Histoire des Cha prais qui s’est attelé à la réha bilitation de cet homme que l’Histoire a injustement oublié. Seule une allée dans le quar tier de Saint-Claude rappelle aux Bisontins son existence. Quand le préfet le nomme maire de Besançon, il est le président du comité local de la Libération. “Mais il démis sionnera bien vite, en désaccord qu’il était avec la composition du conseil municipal qui comp tait de nombreux membres de

l’ancienne équipe du maire Henri Bugnet qui était consi déré par le Docteur Maître comme le maire de l’époque Vichy” souligne le collectif. L’ancien soldat de la guerre de 14-18 qu’avait été le Docteur Maître avait été traumatisé par le premier conflit mondial. Il y sera rapidement médecin militaire auxiliaire. En 1922, il revient à Besançon et installe un cabinet au 49, rue de Vesoul où il reçoit de 13 heures à 15 heures, l’essentiel de son emploi du temps, fort chargé, étant consacré aux visites à domicile. “Du fait de ses qua lités soulignées par tous, la bonté et la générosité, il acquiert très vite auprès des habitants la réputation de “médecin des pauvres” ajoute

Batterie-fanfare des Sapeurs-pompiers de Besançon ou Orchestre d’Harmonie municipal de Besançon Vin d’honneur offert par la Municipalité n 15 heures - cour d’honneur paulette Guinchard - saint-Jacques Orchestre universitaire de Besançon Franche-Comté n 16 heures - parc des chaprais Harmonie des Chaprais n 17 heures spectacle musical - Grand Kursaal “Swing Peace Maker” Orchestre d’Harmonie “La Concorde de Saint-Ferjeux” avec le groupe Krachta Valda, Naty Andria et le groupe de danseurs Carole et Fred Entrée libre à partir de 16 h 15 n Au Musée de la Résistance et de la Déportation, un an après, Germaine Tillion n accès gratuit de la citadelle À l’occasion du 80 ème anniversaire de la Libération de Besançon et pour fêter la première année d’ouverture du musée, il est proposé de redécouvrir l’histoire d’une de ses grandes figures, Germaine Tillion. Avec extraits musicaux de l’opérette-revue qu’elle a écrite au camp de Ravensbrück, joués par l’association Tetraktys, le Verfügbar aux Enfers et visiter le musée en suivant son parcours. n 11 heures : extraits du Verfügbar aux Enfers joués par l’association Tétraktys n 11 h 30, 14 h 30, 15 h 30 et 16 heures : visite du musée en suivant le parcours n besançon sous l’occupation - Association “Besançon Historique” Nouvelle exposition retraçant l’histoire à base de textes et de photographies - Du 3 au 28 septembre 2024 - Hôtel de Ville - Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 13h30 à 18h - Dimanche 22 septembre 2024 de 10h à 18h (Journées du Patrimoine) n La Libération de besançon L’O.N.A.C.V.G. (Office national des combattants et des victimes de guerre) du Doubs organise une exposition de photographies réalisée avec le Michel Marlin. - Du 3 au 28 septembre 2024 - Hôtel de Ville - Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 13h30 à 18h - Dimanche 22 septembre 2024 de 10h à 18h (Journées du Patrimoine) n Véhicules militaires d’époque - Samedi 7 septembre - Beure - 14h à 16h Association U.S. 44 Beure - Amicale Citroën 10 Hp, Commune de Beure - Samedi 7 septembre - École-Valentin - 14h à 18h de Germaine Tillion l expositions

l Patrimoine Rue Lecourbe L’hôtel de Clévans, là où s’est jouée une partie de la victoire

L e majestueux hôtel de Clévans et son superbe parc, rue Lecourbe, au cœur du Besançon historique, abrite aujourd’hui la résidence du général comandant la divi sion militaire de Besançon. Les Bisontins ont l’occasion de visiter la demeure his torique lors des journées du patrimoine. C’est ici que s’est nouée, quelques jours après la Libération de Besançon, une des stratégies qui amènera à la victoire complète que les Allemands. C’est dans ces salons, il y a 80 ans bientôt jour pour jour, que le général Jean de Lattre de Tassigny s’installe et y fondera la Pre mière Armée française. “La Gestapo avait déserté les lieux quelques jours avant. Le Général de Lattre de Tassigny y installe son poste de com mandement le 19 septembre 1944” rap pelle Gilles Champion, historien amateur Le 19 septembre 1944, il y a 80 ans, le général de Lattre de Tassigny installait son quartier général à Besançon et entamait “l’amalgame”, soit la réunion de toutes les forces françaises qui allait donner naissance à la Première Armée française. Le Bisontin Gilles Champion y a consacré un article pour l’association Renaissance du Vieux Besançon.

C’est dans ce bâtiment de la rue Lecourbe, aujourd’hui résidence du chef de l’armée locale, que De Lattre de Tassigny a préparé la constitution de la Première Armée française.

n De la provence aux Vosges en passant par besançon État-major de la 1 ère Division Scorpion de l’Armée de Terre - Samedi 21 et dimanche 22 septembre - Hôtel de Clévans

de la Première Armée française. Il écrira : “L’âme commune de l’armée Rhin et Danube est née de l’amalgame intime et fraternel des 250 000 soldats venus de l’Empire et des 137 000 F.F.I.” ajoute Gilles Champion. L’hôtel de Clévans héberge le cabinet civil et le cabinet militaire mais l’exiguïté des lieux nécessite l’installation de nom breux personnels de l’état-major dont le service de renseignements à l’hôtel de Courbouzon proche du quartier général et sis 20, rue Chifflet comme le rappelle la plaque apposée sur la façade de la demeure historique. n

et membre de l’association Renaissance du Vieux Besançon. Le 24 septembre 1944, le général de Gaulle, en présence du ministre de la Guerre André Diethelm et du préfet Pierre Dumont, remet à De Lattre la Croix de Compagnon de la Libération au château de Bournel près de Villersexel, propriété du marquis de Moustier, alors député du Doubs, l’un des parlementaires qui refusa de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. “Le lendemain, de Lattre réussit “l’amal game” des troupes d’Afrique avec les forces françaises de l’Intérieur, c’est la création

De 10h à 17h - Journées du Patrimoine Visites scolaires tout le mois de septembre n L’histoire de la famille Félix Lycée Louis Pasteur - Classes de défense n “À nos camarades de l’horlo disparus pendant la seconde Guerre mondiale”

Classes du Lycée Jules Haag - Résultats de leurs recherches Visite commentée du Lycée Jules Haag par A. Lescalier - Mercredi 11 septembre à 14h Inscriptions obligatoires : a.lescalier@laposte.net À noter que trois nouvelles rames du tram porteront les noms de Germaine Tillion, Denise Lorach et Odile Selb-Bogé.