La Presse Bisontine 266 - Août 2024

14 Le Grand Besançon

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2024

BESANÇON

Ouvrir les arcades de l’Arsenal

Le projet Saint-Jacques prend forme

S i on n’a pas encore idée de ce à quoi ressem blera le futur quartier Saint-Jacques-Arsenal en termes de nouveaux bâtiments, le futur visage de ce site de 7 hectares au cœur de la Boucle bisontine se dessine dés ormais clairement côté espaces extérieurs publics. La Ville a présenté les esquisses des aménagements extérieurs pensés par le cabinet d’études T.E.R., son partenaire en maî trise d’œuvre. Du vert, du vert et encore du vert, c’est bien le parti pris retenu dans les quatre principaux espaces. Au sein du bâtiment universitaire de l’Ar senal d’abord avec la création d’une agora centrale, futur lieu de rencontres pour les étudiants, “une agora qui permettra notam-

La transformation du quartier Saint-Jacques a démarré. L’opposition municipale, qui le réclame

depuis longtemps, devrait désormais être associée aux débats préparatoires.

La cour d’honneur de Saint-Jacques devrait être ouverte au public de 8 heures à 22 heures comme certains jardins publics de la ville (images agence T.E.R.).

la réhabilitation de l’ancien (gérée par le groupe Vinci), puis la construction de nouveaux logements. Une opération qui s’étalera sur une douzaine d’an nées encore. Les logements seront complétés par des com merces et une activité touris tique, notamment un hôtel, “mais pas que” avance Aurélien Laroppe. Pour répondre aux souhaits légi times de l’opposition municipale, une commission spéciale Saint Jacques devrait être créée pour associer ses élus au suivi de cet ambitieux projet d’urbanisme. Cette commission devrait d’ail leurs être étendue à toutes les questions d’urbanisme futur selon nos informations. n J.-F.H.

Arsenal seront rouvertes au pro fit de l’installation d’activités (bar, ou accueil touristique éven tuellement). La cour d’honneur de l’hôpital, elle, sera également végétalisée pour devenir un lieu de déam bulation ouvert au public en journée. Quatrième espace public : un grand parc aménagé

ment les discours, la tenue de pièces de théâtre, etc.” informe Aurélien Laroppe, l’adjoint bisontin à l’urbanisme. Deuxième niveau, la place Saint Jacques, avec un gros change ment : la suppression du parking public devant le bâtiment de l’Arsenal. “Cette poche de sta tionnement d’une cinquantaine de places où les voitures coha bitent difficilement avec les pié tons et les cyclistes sera en effet supprimée au profit d’un espace public plus agréable, mais les places de stationnement seront restituées un peu plus loin au niveau du parking extérieur de la mairie, où plusieurs niveaux seront construits” ajoute l’élu. Sur cette même place Saint Jacques, les arcades du bâtiment

À l’arrière du site, un grand parc sera aménagé avec une liaison vers le petit Chamars et le Doubs.

entre Saint Jacques et le petit Chamars, “avec continuité jusqu’au Doubs.” L’aménagement de cette partie sera terminé fin 2026. La partie bâti ment, elle, démarrera par

La suppression du parking devant le bâtiment de l’Arsenal.

Sur la place Saint Jacques, le parking disparaîtra au profit d’espaces verts, les arcades de l’Arsenal seront ouvertes.

BEURE

Autoentreprise

Ludinarium donne vie au jeu et à l’imaginaire À Beure, Fanny et Benjamin Hermetet ont lancé leur entreprise dédiée à la conception de jeux

immersifs, Ludinarium. Si la théorie est nourrie par leur imaginaire et créativité, les accessoires nécessaires aux jeux sont, eux, issus de l’économie circulaire.

Fanny et Benjamin mettent en commun leur imagination et leurs talents pour concevoir

F anny et Benjamin Hermetet sont étonnants à plus d’un titre. Ima ginatifs et passionnés de jeux de société et jeux de rôles, les époux conçoivent des jeux immersifs : escape game, jeu d’enquête, de stratégie, jeux de rôle… Fanny a ainsi fondé depuis 2022 son autoentreprise Ludinarium. “On crée les jeux, on les anime aussi, explique-t-elle. Les participants ont un rôle plus ou moins poussé selon le jeu.” Pour l’heure, Ludinarium a encore en conception trois de ses jeux : un escape game autour de l’univers de la sorcel lerie, un jeu de stratégie dans lequel les participants sont des finalistes d’un concours de rap - “les gens vont raper, c’est un jeu d’ambiance, ludique” glisse Benjamin - et un grand jeu d’enquête sur une disparition. Si pour l’instant, ces deux derniers sont plutôt à desti nation des entreprises, collectivités, centres de loisirs… Ludinarium vise à terme tous les publics. La conception d’un jeu immersif passe par deux étapes essentielles : la théorie qui peut aller relativement vite pour peu que l’imagination et la créativité soient sans bornes, comme pour Fanny et Benjamin. La seconde étape, et non

des moindres, concerne les détails du jeu avec les accessoires, etc. Cette phase peut prendre jusqu’à 7 mois. “Il faut que ça tourne, que ce soit intuitif” , reprend Benjamin. C’est en refaisant encore et encore les jeux que le couple se rend compte de problèmes qui mettent un grain de sable dans les rouages. “Cela peut être un problème de caractères, une image, une mauvaise formulation… ” , précise Fanny. Attachés à l’économie circulaire, Fanny et Benjamin fabriquent leurs accessoires de jeu à partir d’objets récupérés et de bricolage. Ainsi, le jeu d’enquête conçu pour une trentaine de personnes, se développe autour de la disparition de Lira dans un monde un peu futuriste où l’I.A. est présente. Celle-ci a enfermé les souvenirs d’une personne dans une valise. Les participants doivent trouver les valises dans lesquelles un objet per met d’expliquer la disparition. “Par exemple, il y a une lyre, il faut suivre un code qui joue une mélodie. Cette der nière permet d’éliminer des suspects” , explique Fanny. Benjamin poursuit : “Dans une valise, il y a un morceau de dent qu’il faut analyser au microscope. L’idée du grand jeu est que les gens

manipulent, se déplacent.” Si l’entreprise a seulement deux ans, le couple est plongé dans le monde des jeux depuis très longtemps. Responsable scout pendant plusieurs années, il a animé et créé beaucoup de jeux, eux mêmes étant de gros joueurs. En 2011, Fanny, Benjamin et leur bande d’amis, alors qu’ils commencent à créer leurs propres jeux, fondent une association baptisée Kenzeyiel. Du nom d’une pla nète du monde que Fanny et Benjamin ont inventée. “C’est un nom inventé pour mettre en avant l’imaginaire, explique Benjamin. Chaque membre de l’asso ciation a créé un peuple. C’est un peu à l’image de la Boussole d’or (univers créé par l’écrivain Philip Pullman, N.D.L.R.).” L’objectif de l’association et de promou voir le jeu et l’imaginaire. Chaque année depuis 2017, l’association organise un bal folk sur le thème de leur monde imaginaire dans les jardins de leur mai son à Beure, achetée par les membres de l’association sous forme de S.C.I. Trois fois par an, des soirées jeux de société ont lieu. Kenzeyiel n’abrite pas moins de 400 jeux de tout type. Dans cette grande maison de caractère

et créer des jeux immersifs.

à refaire les installations électriques. Les deux structures ont poussé leur rêve jusqu’à imaginer un palier appelé Flânerie rêveuse destiné à sécuriser les jardins et les bassins et à construire une passerelle pour sortir de la salle d’activité en franchissant le ruisseau… Une chose est sûre : l’imagination ne manque pas pour transformer la maison, baptisée le Château du bout du monde, en un monde bercé par le jeu. Bien réel cette fois, et proche de Besançon. n L.P.

nichée au cœur de Beure, à proximité d’une cascade, l’association et Ludina rium aimeraient créer un E.R.P. (éta blissement recevant du public). L’objectif est de créer au rez-de-jardin deux salles pour les jeux immersifs sur environ 100 m 2 . Une campagne de financement participatif a été lancée afin d’aider à financer les travaux de rénovation et en premier lieu, la création de sanitaires P.M.R. Le premier palier fixé à 5 000 euros a été atteint, dépassé même. Le second palier de 6 000 euros servira

Pour découvrir le projet et le financement participatif www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ludinarium-kenzeyiel