La Presse Bisontine 265 - Juillet 2024

Le Grand Besançon 29

La Presse Bisontine n°265 - Juillet 2024

BEURE

Rue de la Cascade Suspendue à des travaux, une habitante voit sa facture d’eau exploser Installée dans le centre de Beure, au premier étage d’une grande copropriété, Christine Soressi subit d’importantes fuites d’eau depuis deux ans, suite à des travaux réalisés par la commune dans la cour. 19 000 euros de facture d’eau et trois expertises restent en suspens.

Pour cette habitante de Beure, la situation semble inextricable.

L e cadre de verdure, le charme ancien de la bâtisse et la proximité de la cascade l’avaient séduite. Aujourd’hui, Christine Soressi en vient presque à regretter d’avoir opté pour ce “quartier du bout du monde” , tel qu’il est surnommé. Ne rete nant plus que cette situation ubuesque dans laquelle elle se trouve. Une grosse partie des tensions se cristallise, ici, dans des pro blèmes de copropriété et surtout dans l’absence de syndic pour administrer les affaires com munes. Entretien des espaces verts, stationnement, accès à la fibre… Tout devient prétexte à friction entre les trois proprié taires. Arrivés en janvier 2021, Christine Soressi et ses voisins de palier ont acheté les deux appartements à l’étage. Tandis

l’origine du problème. S’ensuit depuis lors tout un travail de reconnaissance de responsabi lité. “La commune veut que je prenne la réparation de ces dégâts à ma charge, en arguant qu’on se trouve bien sur le terrain de la copropriété mais qu’il s’agit de mon réseau privatif d’alimen tation.” La dernière expertise, réalisée en juillet 2023, évalue le montant des travaux à 15 000 euros. Ce que Christine Soressi ne veut pas et “ne peut pas supporter financièrement.” Sa facture d’eau continuant parallèlement d’augmenter. “J’en suis à 19 200 euros avec une consommation de 3 500 m 3 . Heu reusement, j’ai pu faire suspen dre les prélèvements.” Un courrier de sa protection juridique a mis en demeure la commune de Beure d’intervenir il y a quasiment un an. Le dos

soit arrivé. Cela a duré six mois, on s’est retrouvé avec des toilettes mobiles pendant l’été et le chan tier n’était pas sécurisé. On nous a mis, en prime, de l’enrobé sur une partie de la cour et des bacs à fleur plus que discutables” , s’insurge Christine Soressi, qui n’avait pas idée à ce moment là des conséquences plus graves qui l’attendaient. Car ces travaux auraient aussi conduit à des dommages sur ses canalisations d’après les conclu sions de trois premières exper tises. Le résultat donne lieu à une surconsommation et d’im portantes fuites d’eau, sans par ler des désagréments pour la voisine du dessous, qui subit une partie des refoulements d’eaux usées.Christine Soressi ne s’en est pas rendu compte de suite. C’est en recevant une alerte qu’elle viendra à chercher

en cause dans le dysfonctionne ment, sachant qu’il y avait aussi de la vétusté” , souligne Philippe Chaney, maire de Beure, qui rap pelle au passage que chaque par tie de copropriété dispose bien de réseaux indépendants. Le premier édile ne s’explique pas non plus les réprobations “alors qu’on a pris à notre charge tous les abords du bâtiment et qu’on va refaire prochainement le che min d’accès, sans qu’ils aient à participer financièrement.” Quant au problème de syndic, trois organismes professionnels lui ont malheureusement déjà répondu qu’ils ne pourraient s’en charger au vu de la taille insuf fisante de cette copropriété. “On va donc essayer de se rapprocher d’un notaire, pour qu’une tierce personne gère tout cela” , précise t-il. n S.G.

que la commune de Beure a acquis l’autre moitié de la bâtisse (ancienne propriété familiale), ses dépendances et des terrains attenants. La mairie y loue trois logements au rez-de-chaussée, ainsi qu’une maisonnette annexe. Une mésentente globale s’est progressivement installée entre les copropriétaires. “On découvre les choses au fur et à mesure. On a l’impression que tout se passe au bon vouloir de la mai rie. Et le plus souvent, il est rare qu’on n’ait des réponses” , indique Christine Soressi.Outre le turn over et les problèmes ponctuels rencontrés avec les locataires du dessous, les travaux de ter rassement réalisés par la com mune, lors de l’aménagement de ses logements, ont mis le feu aux poudres. “Ils ont lancé cela en avril 2021, peu après qu’on

sier a depuis été transmis à un avocat pour que soit nommé un administrateur provisoire. “On a demandé dès notre arrivée à mettre en place un syndic béné vole. La commune a fini par nous proposer de passer par un syndic professionnel. Mais on juge ça coûteux et inutile.” En attendant, des relevés de charges leur arri vent par le biais du Trésor public, pour l’entretien des espaces verts et l’utilisation du parking voisin d’Âges & Vie. “On les a bien sûr contestés. On veut avoir le choix et décider de ce genre de choses comme dans n’importe quelle copropriété” , conclut Christine Soressi. La commune, elle, se défend de toute irrégularité et précise qu’un maître d’ouvrage pilotait les tra vaux. “C’est aux mains des experts, qui détermineront si l’en treprise intervenante est ou non

PELOUSEY

Habitat

De nouveaux logements sociaux en construction Bien que n’étant pas soumis à un pourcentage de construction dans la commune, Pelousey fait figure de bel exemple avec ses logements sociaux. 14 nouvelles habitations vont voir le jour prochainement.

Huit nouveaux logements sont en construction sur les hauteurs de la commune, gérés par Néolia.

A u début des années 2010, cer tains habitants faisaient la gri mace à l’idée de l’arrivée de loge ments sociaux. La crainte d’un mélange de population rendait fébriles des Pelouséens. “L’idée que logement social = grande pauvreté n’est pas vraie du tout , souligne Catherine Barthelet, maire de la commune depuis 2008. C’est

commune d’accueillir dans ses loge ments sociaux des familles en très grande difficulté, malgré le souhait d’une décentralisation des logements sociaux voulue par Grand Besançon Métropole dans son Plan local de l’Ha bitat. “Accueillir des personnes en très très grandes difficultés comme des per sonnes au R.S.A. sans voiture reste com pliqué pour nous, admet la maire. On ne peut pas rivaliser avec les services proposés, développés et plus présents en ville. C’est là la limite.” Aujourd’hui, l’élue n’entend plus de remarques déplaisantes sur les loge ments sociaux. “Les habitants se sont intégrés. C’est aussi notre responsabilité d’élu de faire en sorte d’offrir cette variété de typologie de population.” D’ici 2040, la commune doit réaliser 120 logements à étaler dans le temps, ce qui selon le maire, n’est pas un objectif énorme. Sur cette question du logement social, Pelousey fait figure de bon exemple. n L.P.

intégration paysagère et surplombent la zone de loisirs. Loge.G.B.M. a par ailleurs déposé un permis de construire pour 6 nouveaux logements qui se situe ront devant la zone de loisirs. En outre, huit autres habitations (sur les hauteurs de la commune, à côté de ceux réalisés en 2011) sont en cours de construction gérées par Néolia sur son propre terrain. La livraison est prévue pour la fin d’année. La commune reste attractive pour les familles notamment grâce aux services proposés autour des enfants : un bâti ment scolaire et une école maternelle neuve, le périscolaire, la cantine, la bibliothèque, le gymnase, tous acces sibles via des liaisons douces. Il faut ajouter un pôle petite enfance avec l’ou verture en septembre d’une micro crèche. “ Ce sont des petites choses qui facilitent la vie” , glisse Catherine Bar thelet. Sans compter un tissu associatif dense et dynamique. Pour autant, il reste difficile pour la

une partie du parcours résidentiel qui n’est plus linéaire comme avant.” Si lors de son premier mandat, elle a ren contré quelques objections, près de 15 ans plus tard, son programme de construction se poursuit. Sans plus aucune remarque. Au contraire, la com mune de plus de 1 500 habitants fait figure de bon élève, alors même qu’elle

n’est pas soumise à un pourcentage de logements sociaux comme l’impose la loi S.R.U. (solidarité et renouvellement urbain). “Nous avons une politique volontariste là-dessus, c’est important. Il n’y a aucune vacance dans ces loge ments, ce qui montre que nous répondons à un vrai besoin” , reprend Catherine Barthelet. En 2011, dix logements ont été construits par Habitat 25. Puis la mairie a porté un second projet, notam ment pour les seniors du village. “Nos aînés connaissent la décohabitation, ils sont souvent avec des petites retraites” , relève l’élue. 26 logements sociaux sont donc sortis de terre en partenariat avec Loge.G.B.M. Donc 8 intergénérationnels. “4 habitations sont en rez-de-chaussée pour les personnes âgées ou P.M.R. Les autres locataires à l’étage promettent entraide en contrepartie” , poursuit-elle. Les emménagements ont eu lieu en 2020. Situés à l’entrée du village en arrivant de Pouilley-les-Vignes, ces logements modernes témoignent d’une

Catherine Barthelet, maire depuis 2008, connaît bien les problématiques du logement et de l’habitation en tant que présidente de l’A.U.D.A.B., agence d’urbanisme

Besançon centre Franche-Comté.

Made with FlippingBook - Share PDF online