La Presse Bisontine 264 - Juin 2024
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°264 - Juin 2024
Mendicité agressive :
ils disent stop !
Des commerçants, mais aussi des riverains, alertent la municipalité sur un problème qu’ils jugent de plus en plus préoccupant : la mendicité agressive. Ajoutée aux questions d’accessibilité ou encore de propreté, c’est un sentiment d’insécurité qui augmente. Quelle réponse la Ville apporte-t-elle pour apaiser le centre-ville ?
l Centre-ville Mendicité agressive Excédée, elle vend son appartement de la Grande rue La mendicité devenue agressive pourrit la vie de certains rive rains du centre-ville. Valérie a mis en vente son appartement après 17 ans de vie jusque-là paisible. Elle dénonce une dérive.
rente. “Avant, ils hurlaient de temps en temps, se battaient parfois, mais rien de méchant. La violence est désormais régulière. Récemment, un S.D.F. a mis un coup de pied dans la portière d’une voiture de la police municipale, elle ne s’est même pas arrêtée… Apparemment, ils n’interviennent que s’il y a des bagarres” ajoute Valérie désabusée. Les commerçants du centre-ville en sont à leur deuxième pétition sous l’ère Vignot. “Et il ne se passe rien.” Une petite délé gation de commerçants du bas de la Grande a bien été reçue par la maire de Besançon, mais “d’abord la maire est arrivée en retard à la réunion, et ensuite, elle n’a dit qu’elle ne ferait rien contre la mendicité agressive” note une personne concernée. Certains riverains excédés ont déjà tenté d’employer la méthode forte en jetant des seaux d’eau depuis leur fenêtre sur les S.D.F. agressifs, en vain. Pour qu’une pétition de riverains ou de commerçants puisse franchir la porte de la mairie et être soumise à l’examen des élus, il faudrait qu’elle recueille au moins 1 500 signatures. Une gageure. “Est-ce que notre maire est bien consciente de l’image que cette situation donne au centre-ville de Besan çon ? se demande encore Valérie qui a déjà accueilli les premières visites pour la vente de son logement. Peut-être faut il qu’il arrive un vrai drame pour qu’elle
“O n va quitter le centre ville… soupire Valérie*. Nous avons commencé les visites, dans moins de deux mois nous devrions avoir quitté notre appartement. Ça me donne envie de pleurer…” Pour elle, c’est un déchirement. Elle et sa famille auront vécu de très belles années dans cet appartement lumineux du bas de la Grande rue, au cœur du centre commerçant de Besançon. Mais depuis quelque temps, la situation devient infernale. “Nous sommes au 4 ème étage. Même fenêtres fermées, on se demande ce qui se passe : on entend hur
ler, s’insulter… Deux fois en sortant de chez moi, je me suis faite agresser par une dame visiblement toxicomane. J’ai porté plainte, il ne se passe rien.” Rési
gnée, elle s’apprête donc à quitter le centre-ville après y avoir passé 17 ans. Le phénomène de la men dicité n’est pas nouveau, il n’est pas non plus pro pre à Besançon. En revanche, la situation est montée d’un cran depuis quelque temps avec une violence devenue récur
En jetant des seaux d’eau depuis leur fenêtre…
réagisse ?” Cette situation de ras-le-bol est exacerbée au printemps et durant l’été avec les beaux jours. Car derrière cette mendicité, “il y a désormais une violence énorme qui est en train de gangrener le centre
ville” estime une autre riveraine, excédée elle aussi. Plus que la mendicité, c’est bien la violence et le sentiment d’insé curité que ces habitants du centre-ville dénoncent. n J.-F.H.
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