La Presse Bisontine 263 - Mai 2024

6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024

Contre l’homophobie, plus dure sera la lutte

Le 17 mai sera célébrée la Journée internationale contre l’homophobie. Nouvel Esprit, S.O.S. Homophobie… La Presse Bisontine a rencontré plusieurs acteurs du monde L.G.B.T. + bisontin. Mais aussi Charlie*, un homme trans ayant vécu la transphobie dans le milieu médical. Sans oublier les organisateurs de manifestations à Besançon, le festival Love for All et Amnesty International France.

l Besançon Journée contre les L.G.B.T.phobies La question essentielle des mineurs transsexuels La Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie le 17 mai est l’occasion de pointer des sujets précis. Stéphanie Barbot tient à en mettre deux en lumière à l’occasion de cette journée particulière, la prise en charge des mineurs transsexuels et les actes homophobes qui sont loin d’avoir disparu.

À Besançon, la journée du 17 mai est, comme par tout dans le monde, symboliquement la jour née de l’année pour la commu nauté L.G.B.T. Et si au fil des années les priorités ont changé, les combats restent importants et nombreux pour ses représen tants. “Dans les années quatre vingt, nous nous sommes battu(e)s pour faire reconnaître les droits des personnes gays et lesbiennes. Si 45 ans après ils ont bien évolué en France, il y a toujours des avan cées à obtenir” rappelle Stéphanie Barbot, la présidente de Nouvel Esprit, la plus importante asso ciation L.G.B.T. + de Franche Comté. “En 2024, une nouvelle fois une minorité est visée. Le sujet brûlant en ce moment est le fait

que l’État ne veuille plus prendre en charge les mineurs trans.” Une annonce de projet de loi a été pré sentée récemment. Elle est censée mieux les protéger mais, c’est le moins que l’on puisse écrire, elle ne fait pas l’unanimité. “C’est complètement faux tout simple ment car un mineur n’a pas le droit de décider de faire des pra

le suivi psychologique, et au niveau hormonal, du mineur qui ne serait plus pris en charge. “Les personnes prises en charge mineures pouvaient prendre des bloqueurs d’hormones” détaille Stéphanie Barbot. “Car il est dur de déconstruire tout cela après pour une personne qui voudrait officialiser son changement de genre à sa majorité. L’Allemagne vient de faciliter le changement de genre mais la France régresse par rapport à ça.” Autre sujet d’inquiétude pour Sté phanie Barbot et Nouvel Esprit, malheureusement plus récurrent et plus local aussi : la montée des guets-apens homophobes à Besan çon. “Il n’y a pas une journée sans qu’il y ait une agression homo phobe en France. Et nous l’avons

Stéphanie Barbot est la présidente

de la plus importante association LGBT + de Franche-Comté, Nouvel Esprit.

tiques médicales. L’État veut remet tre en place les théories de conver sion, ces lavages de cerveau faits très jeunes pour inciter à ne pas vouloir changer d’identité ou de genre.” Dans les faits, c’est

La crainte des actes homophobes persiste.

en plus méfiante et tout le monde l’est dans la ville. Quand on pense qu’un collectif d’ultra-droite comme Némésis a perturbé le Car naval, c’est inquiétant.” En réponse, Stéphanie Barbot prône, sans cesse, l’acte militant. Pour conserver les droits L.G.B.T. qui, rappelons-le, ne sont pas ins

vu avec les agressions au Parc Micaud, Besançon n’est pas épar gnée. Les personnes L.G.B.T. n’ont pas à vivre avec une épée de Damo clès au-dessus de la tête par peur de se faire agresser. Il y a une recrudescence de groupes fascistes à Besançon, tout le monde le sait. Personnellement, je suis de plus

crits dans la Constitution. Elle sait pouvoir compter, à Besançon, sur un collectif, celui baptisé du “17 mai”, toujours en action. n A.A.

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