La Presse Bisontine 263 - Mai 2024
Le dossier 23
La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024
l Expert Urbanisme “En ville, l’espace est compté” “Comment mieux se déplacer demain ? Quelles mobilités dans le Grand Besançon ?” La question est d’importance. Elle a été débattue le 2 avril dernier à l’occasion d’une conférence organisée par le Laboratoire ThéMA de l’Université de Franche-Comté, présentée par Frédéric Héran, éco nomiste des transports et urbaniste à l’Université de Lille, et Benoît Rauch, urbaniste à Besançon.
S avoir utiliser le bon “véhicule” en fonction du déplacement à effectuer et de la distance à parcourir. Cette idée simple, mais facile à mettre en place, était au cœur de la conférence sur les mobilités organisée à Besançon le 2 avril dernier. “La question est de bien distinguer les différents déplacements” analyse Benoît Rauch. “Les déplacements en transit ont vocation à être fluides pour ceux qui doivent contourner notre agglomé ration, tandis que les déplacements d’agglomération et urbains, avec leurs véhicules individuels, bus, vélos et mar cheurs, doivent chacun trouver leur place sur des voiries et des espaces publics enserrés dans le milieu urbain. L’idée de vouloir rendre fluide le trafic voiture au sein même de l’agglomération et de la ville est donc une absurdité. Celui-ci étant également contraint par la présence des autres modes de dépla cement urbains qui occupent et parta gent le même espace.” En revanche, pour mieux se déplacer en ville et en agglomération, l’urbaniste préconise de rendre plus attractifs le transport collectif (bus et tramway) et
fois le trafic routier de transit, le trafic d’agglomération et la circulation entre les quartiers.” De son côté, quand il intervient pour les collectivités sur des projets de requa lification de voirie et d’espace public en milieu urbain ou villageois, Benoît Rauch propose de mieux concilier entre eux les modes de déplacement. “Sinous voulons redonner de la place et de l’at tractivité aux bus, aux vélos et aux pié tons dans l’espace urbain, il faut for cément en enlever à la voiture. Il ne faut pas oublier que celle-ci consomme beaucoup d’espace, notamment pour le stationnement. Pour être utilisée nor malement, une voiture a besoin de trois places de stationnement, pour se garer chez soi, au travail et sur l’espace public. Soit 75 m² en tout, l’équivalent en sur face au sol d’un grand logement, pour une seule personne dans la plupart des cas ! Aussi, les commerçants pensent souvent, à tort, que leurs clients récla ment des places de stationnement pour se garer au plus près de leurs com merces. Une évaluation du Cerema (Centre d’études sur les risques, l’en vironnement, les mobilités et l’aména
les mobilités actives (marche et vélo notamment), en proposant des temps de parcours fiables, des horaires caden cés pour le transport collectif et des itinéraires continus et sécurisés pour les vélos et les piétons. Il faut aussi proposer une offre de déplacement plus diversifiée et mieux équilibrée. “Dans le Plan de mobilités de Grand Besançon Métropole, la part modale de la voiture doit passer entre 2018 et 2032 de 57,4 à 36 %, celle des transports collectifs de 10 à 14 %, celle du vélo d’1,8 % à 12 % et celle de
Benoît Rauch estime que le tram est “un grand succès. Il est bien visible dans l’espace public, il est fiable et cadencé.”
la marche de 29,7 à 37 %. Le Grand Besançon se fixe donc l’objectif de réduire considérablement la part de la voiture au profit des autres modes de déplace ment. Pourtant, son projet d’élargisse ment de la R.N. 57 entre Beure et les bou levards contredit cette idée, en voulant y rendre fluides à la
gement) relate plutôt de la part des clients une demande d’espace public désencombré, sécurisé et confortable à pratiquer à pied, quitte à devoir se garer plus loin.” Ainsi Benoît Rauch préconise de renouer davantage avec des déplace ments courts et de proximité à pied ou à vélo. Dans la plupart des agglomé rations, les trois-quarts des déplace ments de moins de 5 kilomètres sont réalisés en voiture individuelle alors qu’ils pourraient l’être facilement à vélo (et même à pied), surtout
aujourd’hui avec l’assistance électrique. “Mieux se déplacer demain, c’est dis poser d’une palette de possibilités de déplacement et de véhicules à utiliser en fonction de la distance à parcou rir… sans d’ailleurs être forcément pro priétaire de son véhicule” conclut Benoît Rauch. Histoire d’aller aussi vers plus de véhicules partagés (autopartage, covoiturage, bus, vélo en libre-service) moins consommateurs d’espace et donc moins encombrants sur l’espace public. n A.A.
“Renouer avec des
déplacements de proximité à vélo ou à pied.”
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