La Presse Bisontine 259 - Janvier 2024
26 Le Grand Besançon
La Presse Bisontine n°259 - Janvier 2024
CHALEZEULE
Aide alimentaire Les Restos plus que jamais au cœur de la crise
sonne. “Pour les bénéficiaires, c’est mal heureux et pour les bénévoles, aussi” , relève Catherine, responsable du centre de distribution de Besançon Chalezeule. “On se retrouve en gestion de crise et beaucoup ne se satisfont pas de ces res trictions. Il y a pas mal d’incertitudes.” En cette matinée de fin novembre, juste avant la distribution, la responsable bisontine pouvait toutefois compter sur une équipe fournie de 52 bénévoles. Des petites mains prêtes à s’activer malgré tout avec le sourire, après un rapide brief et la préparation en amont des produits. Car ici, comme à l’entrepôt de stockage des Restos, tout une logis tique est mise en place, avant même l’arrivée des bénéficiaires. “Les camions d’approvisionnement nous livrent dès 8 heures et sur une bonne partie de la matinée. Il faut trier, compter et dis patcher chaque aliment…” explique Catherine. Une fois les portes ouvertes, chacun est ensuite amené à assurer l’accueil et les nouvelles inscriptions, offrir un café, accompagner une personne à la distribution, au coin vêtement ou au relais bébé. Le centre de Besançon Chalezeule réalise deux distributions par semaine, les mardis et vendredis. Ce jour-là, on attendait au moins 200 bénéficiaires. “On redémarre la saison avec 540 inscrits, et on a achevé notre campagne 2023 avec 1 050 personnes environ” , indique la responsable du centre. Les besoins semblent en hausse
La 39ème campagne des Restos du Cœur s’ouvre dans un contexte compliqué par la hausse des demandes et l’explosion des coûts. Le Doubs, qui n’est pas épargné, a vu augmenter les besoins de 27 % en 2023.
O n leur demandait jusqu’ici de faire toujours un peu plus et un peu mieux. Les bénévoles des Restos se retrouvent aujourd’hui contraints de faire un peu moins. Obli gés de prendre des mesures pour limiter les coûts, et assurer la pérennité des distributions. “Au niveau national, on achète le tiers de ce qu’on distribue et cette facture devient très lourde. L’effet de l’inflation, conjugué au boom des demandes, a entraîné une situation financière périlleuse pour les Restos,
dont la survie était mise en cause à 3 ans. Si bien qu’il a fallu prendre des mesures d’urgence” , rappelle Dominique Maire, président des Restos du Doubs.
Deplus enplus de familles doivent solliciter les Restos.
360000 repas de plus distribués.
On retrouve parmi ces mesures, le chan gement de barème qui amène à refuser davantage de monde et le rabaissement de 6 à 4 repas par semaine et par per
constante, pour toutes les catégories de publics : retraités, familles mono parentales, étudiants, personnes sans emploi et travailleurs. Et la situation est la même partout.En 2023, 10 578 personnes ont ainsi été accueillies dans les 12 centres du département, soit 2 364 de plus que l’année précédente. Et 1,6 million de repas ont été distri bués, soit environ 360 000 de plus. Ce qui représentait une augmentation de 27%. “Les premières tendances des ins criptions dans les centres de distribution laissent penser que la vague ne faiblit pas”, remarque déjà l’antenne du Doubs. Ce qui amène un appel à la solidarité. “La sollicitation est forte et devient épui sante, on a besoin de plus de bénévoles dans quasiment tous les centres” ,résume
Dominique Maire, “mais aussi de plus de dons, financiers ou matériels.” Car même si le Doubs reste parmi les plus généreux, avec de fidèles donateurs, cela ne suffit pas à absorber les besoins croissants. “Davantage d’entreprises locales nous ont soutenus dernièrement, on les en remercie. Les promesses de dons qui ont suivi l’appel du président des Restos, début septembre, répondent à l’urgence mais il faut encore s’inscrire dans la pérennité” , conclut Dominique Maire.Cette année, qui signe une période de transition pour les Restos, doit conduire à une aide alimentaire revisitée pour la 40 ème campagne, avec l’espoir que ces restrictions restent temporaires. n S.G. Que dit la loi ? La loi Climat et résilience impose de nouvelles obligations aux coproprié tés. En l’espèce, l’obligation d’élaborer un D.P.E. (diagnostic de performance énergétique) s’étend désormais à l’ensemble des bâtiments d’habitation collective dont le permis de construire a été déposé avant 2013. Aupara vant, seules les copropriétés dispo sant d’un équipement de chauffage ou de refroidissement collectif étaient concernées. Une fois le D.P.E. établi, la loi Climat et résilience contraint le syndic de copropriété à inscrire à l’ordre du jour de l’assemblée générale la ques tion du P.P.T., soit le projet de plan pluriannuel de travaux, qui devient lui aussi obligatoire pour toutes les copropriétés de plus de 15 ans. À noter que seule l’élaboration du projet est obligatoire, non son approbation par l’assemblée générale des copro priétaires. L’objectif de ce P.P.T. est de définir les travaux de rénovation à effectuer dans les dix prochaines années et d’évaluer leurs coûts. La mise en place est progressive entre 2024 et 2026 selon le nombre de lots que comporte la copropriété. Enfin, à ces deux obligations s’ajoute celle de constituer un fonds de travaux, qui, si elle n’est pas nouvelle, est élargie à toutes les copropriétés, quelle que soit leur taille. n
La campagne hivernale a démarré le 20 novembre.
BOUSSIÈRES
Logement
Le statut de copropriétés des maisons de l’ancienne papeterie soulève des inquiétudes
À Boussières, les maisons ouvrières de la papeterie ont le statut de copropriétés horizontales. Si ces maisons mitoyennes ont un fonctionnement individuel, elles doivent néanmoins obéir aux règles de copropriétés, notamment en termes de rénova tion énergétique. Rémy Lucas, habitant, alerte sur le non-sens de ces obligations et souhaite que ces logements fassent l’objet d’une dérogation.
Les logements de Boussières Papeteries ont le statut de copropriétés alors qu’elles fonctionnent commedes maisons individuelles mitoyennes.
I l y a 20 ans, Rémy Lucas est devenu l’heureux pro priétaire d’un logement à Boussières Papeteries. Enfin, c’est ce qu’il pensait. À défaut d’être propriétaire, il est en fait copropriétaire. “Ce n’était pas clair chez le notaire, à l’époque, j’étais primo-accédant. Je m’en suis rendu compte quand j’ai reçu les factures. Ce statut est cohérent pour des appartements dans un immeu ble qui ont beaucoup de com muns comme les ascenseurs, les escaliers, les compteurs d’eau. Nous, on n’a rien de tout ça. Ce sont des logements mitoyens entourés de murs porteurs. Seule la toiture est dans la continuité.
On se retrouve avec ce statut et c’est embêtant, et ça le devient de plus en plus.” À Boussières Papeteries, chaque bâtiment comporte entre 6 et 8 logements, et compte au total une cinquan taine de familles. Aujourd’hui Rémy Lucas alerte sur ce statut
teurs en premier lieu, le Bous siérois demande qu’une déro gation soit accordée aux copro priétés horizontales. “Nous allons être très fortement péna lisés par ces lois. Cela est d’au tant plus injuste que les pro priétaires à Boussières Papeteries sont la plupart modestes (ce sont des logements de petite taille). Nous sommes totalement pris au piège. Il est indispensable que le législateur prévoie des dispositions déro gatoires pour ce cas de figure.
Il serait également souhaitable qu’une disposition nous per mettant de sortir facilement de ce maudit statut de copropriété soit enfin votée. En effet, nous sommes obligés de payer chaque mois des frais de gestion à un syndic qui ne sert strictement à rien. Là aussi, c’est injuste et totalement aberrant en matière de pouvoir d’achat” , écrit ainsi Rémy Lucas. Pour l’heure, son courrier est resté lettre morte. n L.P.
gétique, ça devient compliqué, on doit provisionner pour des travaux qui ne servent à rien, puisqu’on est tous indépendants. On fonctionne comme des mai sons individuelles. Rien ne peut être mis en commun. La copro priété a l’obligation de réaliser un diagnostic énergétique mais c’est impossible, personne n’a le même chauffage, les mêmes fenêtres, la même isolation…” Dans un courrier en date du 6 novembre, envoyé aux élus du territoire, députés et séna
qui ne date pas d’hier, car il voit s’approcher avec inquiétude de nouvelles obliga tions liées à la loi Climat et résilience (voir ci-contre). “Avec ces histoires de rénovation éner
Pour l’heure, son courrier est resté lettre morte.
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