La Presse Bisontine 257 - Novembre 2023

30 Économie

La Presse Bisontine n°257 - Novembre 2023

BANQUE

Pierre Chavelet part en retraite Un nouveau directeur général chez Batifranc

Une carrière au service de Batifranc Fait devenu rare dans le monde éco nomique actuel, Pierre Chavelet aura passé la quasi-intégralité de sa carrière professionnelle à Batifranc. Tout jeune diplômé, il avait été recruté en 1981 par Marcel Pochard au Conseil régional de Franche-Comté, à l’époque où les Régions commençaient à assumer plus de compétences avec les lois de décen tralisation. “En tant que chargé de mis sion, je m’occupais de l’immobilier d’en treprise avec un sujet à la mode à cette époque : les usines-relais” se souvient Pierre Chavelet. La région Franche-Comté alors présidée par Edgar Faure créait quelques mois plus tard une S.I.C.O.V.I. (Société immo bilière pour le commerce et l’industrie) qui deviendra le 25 octobre 1983, Bati franc. À 23 ans, déjà aguerri sur ces questions d’immobilier d’entreprise, Pierre Chavelet se voit confier la direc tion de cette toute nouvelle entité. 40 ans plus tard, le directeur général s’ap prête donc à passer les rênes de cette entité devenue une S.A. après y avoir fait sa carrière. n

immobilier arrive à la tête d’une société qui a fait ses preuves auprès des entre preneurs de la région. “J’arrive à la tête de ce navire qui fonctionne très bien depuis quarante ans, qui n’a jamais réalisé un exercice négatif, Il ne s’agit donc pas pour moi de partir à l’aventure en changeant radicalement de cap. Mais je m’attacherai à adapter Batifranc à un contexte économique qui évolue beau coup depuis quelque temps.” Le nouveau directeur général s’est assi gné une autre mission en arrivant à la tête de Batifranc : “Cet établissement financier fait du très bon travail depuis longtemps, mais à mon avis il ne le fait

pas assez savoir. Je pense donc renforcer la communication autour de nos actions” ajoute Hubert Cusenier. Batifranc a réalisé l’an dernier un chiffre d’af faires de 12,3 millions d’euros. La société de financement totalise des engagements immobi liers à hauteur de 220 millions d’euros.

Après trente-neuf ans passés à la tête de cet organisme de crédit-bail, Pierre Chavelet passe la main à Hubert Cusenier qui arrive avec sa solide expérience dans le milieu bancaire et immobilier.

“On livre enmoyenne une opération tous les 16 jours.”

B atifranc n’est pas vraiment connu du grand public. Cet éta blissement de crédit plutôt dis cret est pourtant un des acteurs majeurs de l’immobilier d’entreprise dans notre région depuis 40 ans puisqu’il les fête ce mois-ci. Batifranc finance et réalise pour le compte de P.M.E. et P.M.I. de la région des bâti

ments, la plupart du temps sous forme de crédit-bail avec option d’achat finale. Après y avoir fait toute sa carrière, Pierre Chavelet le directeur général s’apprête à goûter aux joies de la retraite. Il passe la main début novem bre à Hubert Cusenier. Le jeune quin quagénaire qui a la double compétence dans le secteur banque-assurances et

Depuis sa création en 1983, Batifranc a financé plus d’1,5 million de m² de bâtiments au bénéfice des entreprises de la région. “On livre en moyenne une opération tous les 16 jours” précise Pierre Chavelet. Cela peut aller du petit bâtiment industriel de 300 m² au bénéfice d’un artisan sous forme de crédit-bail ou de location simple, jusqu’à des opérations de grande taille comme les 26 000 m² récemment livrés à Forvia (ex-Faurecia) dans le Pays de Montbé liard. Batifranc est aussi un acteur majeur des territoires ruraux : 25 % des opérations que la société de finan cement conduit le sont dans des com munes de moins de 1 000 habitants. Batifranc a créé en juin dernier une filiale baptisée B.E.N., comme Batifranc énergies nouvelles, qui se place en tant que tiers investisseur pour les entre prises créant des bâtiments de plus de 1 000 m² désormais contraintes de les équiper en énergie renouvelable type photovoltaïque. n J.-F.H.

Pierre Chavelet, à gauche, s’apprête à transmettre son fauteuil de directeur général de

Batifranc àHubert Cusenier.

IMMOBILIER Patrimoine Sale temps pour

physique, rue des Jardins à Besançon, est sinon ouverte au grand public. En général, les préoccupations remontées sont variées, à com mencer par le D.P.E. (diagnostic de performance énergétique), vis-à-vis duquel une interdiction de location ou de vente s’appli quera à partir de 2025 pour la classe G, et 2028 pour F. “Or, beaucoup de propriétaires sont dans l’impossibilité financière ou même technique de le faire, comme dans le périmètre classé de la Boucle. Nous les conseillons au mieux et les orientons vers des thermiciens.” Au niveau national, l’U.N.P.I. milite pour un aménagement de ce calendrier de mise en conformité du D.P.E. Il demande aussi une simplification des dis positifs d’aide et la fin du pla fonnement de la hausse des loyers (limités à + 3,5 % depuis 2022, plus du tout en adéquation avec les charges actuelles). En plus du blocage des taux de la taxe foncière et d’autres mesures qui soulageraient les proprié taires, mais “qui profiteraient aussi derrière aux locataires” , rappelle le président de l’an tenne locale. “Il n’y a pas deux mondes différents. Il faut bien comprendre que plus le proprié taire est taxé, moins il sera enclin à faire des travaux.”

les propriétaires bailleurs La pression fiscale et les obligations réglementaires semblent de plus en plus peser sur les propriétaires bailleurs et copropriétaires. La chambre syndicale de la propriété immobilière (U.N.P.I. 25-70), qui les conseille au niveau local, nourrit plusieurs inquiétudes pour l’avenir.

I ls viennent tout juste de régler leur taxe foncière. Mais ce n’est pas tant les montants acquittés (pourtant en hausse sous l’effet de la révi sion nationale de 7,1 %, indé pendamment du choix des com munes), qu’une autre difficulté qui animait les propriétaires réunis dernièrement à Besançon pour l’assemblée générale annuelle de l’U.N.P.I. 25-70. Celle des loyers impayés et de la pré vention des expulsions. Un sujet sensible à l’approche de la trêve hivernale. Cette année, l’U.N.P.I. 25-70 a fait intervenir deux huissiers sur ce thème, à l’issue de la par tie administrative de son assem blée, pour informer ses adhé rents des nouvelles législations et obligations en vigueur. “Nous sommes là pour défendre et conseiller les propriétaires, qui

est intervenu, il l’a reconnu. C’était un habitué” , précise Fran çois Grobost. Parce que la défense des pro priétaires est tout aussi impor tante que celle des locataires, il aimerait que l’antenne locale de l’U.N.P.I. gagne en audience. “C’est une des plus vieilles asso ciations pour les droits des pro priétaires, créée en 1893 au niveau national. On est présent dans toutes les commissions locales et nationales en lien avec les questions d’habitat.” Tous les deux mois, l’U.N.P.I. 25-70 organise ainsi ses “jeudis de l’info” : des réunions ouvertes à ses 260 adhérents sur diffé rents thèmes (transmission de son patrimoine, fiscalité, aides mobilisables…). Elle envisage également de lancer “un club des investisseurs”. Une perma nence d’accueil téléphonique ou

doivent parfois faire face à des situations difficiles” , explique François Grobost, qui a repris la présidence de l’U.N.P.I. 25 70 en début d’année. “Beaucoup de propriétaires bail leurs nous évoquent une lassi tude, par rapport à des loyers impayés, des dégradations…” La reprise de logements aban donnés ou squattés n’épargne pas non plus Besançon. “On a eu l’exemple rue de Belfort, de

François Grobost veut redynamiser les actions de l’U.N.P.I. 25-70.

personnes parties en vacances et qui sont tombées sur une serrure chan gée à leur retour. J’ai moi-même eu un bâtiment rue de l’École qui était squatté et que je n’ai pu rénover comme prévu. Quand l’huissier

Le couperet duD.P.E. d’ici 2025.

sion et l’investissement locatif plus compliqués, mais aussi à la raréfaction des programmes immobiliers qui s’appuyaient sur les lois de défiscalisation, et au retrait du marché de pro priétaires bailleurs, lassés des difficultés. n S.G.

Une des inquiétudes à l’avenir porte également sur la carence de logements locatifs à Besan çon. “Plusieurs agences immo bilières en font déjà le constat, surtout avant la rentrée avec les recherches étudiantes.” Unpro blème qui serait lié au contexte inflationniste qui rend l’acces

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