La Presse Bisontine 257 - Novembre 2023
Besançon 19
La Presse Bisontine n°257 - Novembre 2023
1 tonne : c’est le poids de CO2 que notre maire Anne Vignot a contribué à émettre avec l’aller et retour express qu’elle a effec tué à Washington du 17 au 21 octobre. Et pour quelle rai son ? Elle répondait à l’invitation des “Maires champions de l’O.C.D.E. pour une crois sance inclusive” (sic), orga nisée notamment par la Carbone L ’ h u me u r
CHAPRAIS Jusqu’à 33 000 euros d’aide Opération coup de jeune pour le Fontenoy et les bureaux de tabac locaux Obligés de se réinventer pour ne pas mettre la clef sous la porte, de nombreux buralistes comme Stéphanie Mesny du tabac “Le Fontenoy”, rue de Belfort, repensent entièrement
attestent les nombreuses fermetures qui ont touché le secteur. “Pendant un temps, il se fermait 500 à 600 établis sements par an, aujourd’hui on n’est plus que sur 150 fermetures annuelles, essentiellement dues à des départs en retraite. Et il se récrée même quelques points de vente” , observe Philippe Coy. La crise sanitaire et l’évolution durable des consommations semblent avoir eu un effet sursaut. “On sait que sur les 10 millions de clients qui se rendent chaque jour dans nos points de vente, 42 % ne rentrent pas pour le tabac. Par tant de ce constat et ayant aussi compris durant le confinement qu’ils pouvaient offrir autre chose (services, maroqui nerie, souvenirs…), les buralistes ont décidé d’agir et de ne plus subir.” Pour accompagner et accélérer cette mutation, ils ont depuis peu à leur dis position le Fonds de transformation. Un dispositif d’aide, créé en octo bre 2018 et reconduit pour la période 2023-2027 (par un protocole entre l’État et la Confédération des buralistes), avec 20 millions d’euros mobilisables par an. Chaque buraliste peut obtenir jusqu’à 33 000 euros d’aide, après audit et en répondant à certains critères. Stéphanie Mesny a été l’une des pre mières à le solliciter dans le Doubs. “C’était vieillissant et cela faisait long temps que je pensais à ces travaux.” Cette buraliste de la rue de Belfort, qui a investi 150 000 euros, a attaqué la transformation de son point de vente juste avant le confinement en 2020. “On a tout cassé du sol au plafond” , expliquait-elle, photos à l’appui, lors
fondation créée par le milliardaire américain
Michael Bloomberg, ce diable de capitaliste ! Combien de boucles à véloM me Vignot devra-t-elle parcourir pour compenser cette tonne de CO2 échappée dans la nature ? Si on met en avant ce petit paradoxe, ce n’est évidem ment pas pour le condamner, seulement pour constater qu’aussi écologiste qu’on veuille bien paraître, personne ne le sera jamais autant qu’il veut bien l’affirmer. l
leur point de vente. Ils peuvent être accompagnés financièrement par un Fonds de transformation.
“A ujourd’hui, nous ne sommes plus buralo-bura listes, mais commerçants multi-services.” PourPhi lippe Coy, président national de la Confédération des buralistes, il est pri mordial de “se renouveler et regarder
avec audace et enthousiasme l’avenir.” Et bien que certains buralistes conser vent cette nostalgie du temps où ils n’étaient que débitants de tabac, un virage est bien en train d’être pris par la profession. La vente de tabac et de presse ne suffisant plus, comme en
nent très bien” , d’après la gérante, qui estime réaliser 15 à 20 % de ventes en plus. Venue en voisine, Bénédicte Gau thier qui gère “le Grand Turc” en cen tre-ville fait le même constat de la demande multi-services. “Il faut qu’on se diversifie, c’est une évidence. Le métier change.” Si elle pense aussi aux travaux, cette buraliste n’a toutefois pas encore sauté le pas, à cause de sa situation dans le centre historique et la com plexité des démarches administratives. Dans le Doubs, une trentaine de bura listes aurait déjà procédé à des trans formations. À l’échelle nationale, on évoque le chiffre de 4 426 buralistes et on espère bien monter en puissance pour atteindre les 10 000 transforma tions de bureaux de tabac d’ici 2027. n S.G.
de la visite de Philippe Coy, début octo bre. Accompagné de Frédéric Roland, pré sident des buralistes du Doubs et Bruno Ligiot, directeur régional des douanes, ce dernier a rappelé tout l’intérêt de ces réaménagements “qui sont un pari gagnant pour le quartier et son envi ronnement, avec souvent une nouvelle clientèle captée, un nouvel emploi créé… ” Et qui constituent aussi un enjeu supplémentaire sur un territoire fron talier comme le Doubs, impacté par les trafics et le marché parallèle du tabac (en dehors des baisses de consomma tion). Au “Fontenoy”, le nouvel agencement a ainsi permis d’intégrer de nouveaux services comme le café à emporter, l’e cigarette ou les cadeaux “qui fonction
‘
Les représentants de la profession et des douanes ont visité lepoint de ventede Stéphanie Mesny, rue de Belfort.
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