La Presse Bisontine 257 - Novembre 2023
18 Besançon
La Presse Bisontine n°257 - Novembre 2023
LESCRAS
Artiste sculpteur Il sculpte une tête de dragon géante D’ordinaire assez discret, le sculpteur bisontin Dominique Calame a attiré récemment tous les regards après l’installation d’un dragon géant à Osselle-Routelle et la présentation d’une vouivre monumentale à Venise.
D e sa maison-atelier rue des Cras, rien ne filtre, ni ne trans paraît d’emblée. Seul le passant qui prête une attention parti culière peut distinguer depuis la rue quelques sculptures, posées çà et là dans le jardin. Il n’y a, ici, rien d’ex travagant, ni même de plaque annon çant la présence d’un sculpteur. Affairé à la réalisation d’une nouvelle pièce, l’artiste laisse seulement échapper du bruit. Celui de ses outils façonnant la matière. Chez Dominique Calame, elle est d’ailleurs souvent multiple. L’homme travaille indifféremment le
t-il. “C’est moi qui m’adapte et non l’in verse.” Entre lui et la sculpture, il y a toujours eu une sorte d’évidence. “Je sculpte depuis tout gamin.” Autodidacte, il ne passera pourtant pas par les Beaux Arts et mettra du temps à s’affirmer comme artiste, ce qui amène une moin dre reconnaissance et visibilité aujourd’hui. Cela n’empêche pas Domi nique Calame de multiplier les projets et de répondre à diverses commandes de particuliers ou d’entreprises. Comme celle dernièrement réalisée pour le verger de Lhosel à Osselle-Routelle. Sur demande du propriétaire des lieux, il a ainsi réalisé une tête de dragon monumentale de 2 tonnes (une figure emblématique dans la mythologie boud dhiste, censée contrôler les saisons et les récoltes). Fixée sur un enrochement à l’aide d’un mât, elle est complétée par une queue de 7 mètres à quelques mètres de distance. Plusieurs semaines de travail ont été nécessaires avant son installation sur site, en septembre. Depuis, la sculpture ne cesse plus d’at tirer le regard des passants. Au cours du même mois, Dominique Calame avait également exposé une représentation de la Vouivre, devant la fontaine communale à Venise. Une
bois, le métal, le plexiglas, la pierre… “Plus que le matériau travaillé, c’est le résultat qui m’importe, l’histoire qu’il y a derrière.” Peu disert, le sculpteur bisontin préfère ainsi exprimer ses sensations à travers son art. Et il y a souvent quelque chose de mystique qui se dégage de ses œuvres. Les cinq éléments, les mythes (comme celui de la Vouivre) et le côté yin et yang l’intéressent plus particu lièrement. “J’essaie de faire partager une émotion et je travaille la matière d’égal à égal, en lui conservant son âme et souvent sa forme de départ” , explique
Dominique Calame devant sa vouivre en bois béton
de 3,5m dehaut.
Saint-Exupéry… ou ses mobiles aériens, exposés notamment à la Saline royale d’Arc-et-Senans. On retrouve aujourd’hui plusieurs de ses œuvres aux jardins aquatiques d’Acorus à Autoreille (Haute-Saône), dans le parc du château de Bruailles (Saône-et-Loire) ou même au C.H.U. Minjoz. L’artiste est également inter venu dans le cadre d’Octobre rose à la Clinique Saint-Vincent. S’il ne manque, ainsi, pas de perspectives, il peine tout de même à gagner en visibilité et regrette “le temps d’Edgar Faure ou André Malraux, où les sculpteurs étaient davantage soutenus.” n S.G.
autre de ses sculptures monumentales, en bois-béton, de 3,5 m de haut. L’artiste avoue y trouver l’un de ses sujets favo ris. “Ma toute première sculpture, qui représentait déjà une Vouivre, m’a été
achetée par Paulette Guinchard” , se souvient il ainsi.Que ce soit sur de petits ou de grands formats, en approche figurative ou plus abs traite, ce Bisontin ne s’in terdit rien. “Ce que je fais est très hétéroclite” ,recon naît-il, en citant comme autre exemple ses bustes de Pasteur, Vauban,
Il propose un travail hétéroclite.
Sa dernière œuvre ins tallée récemment àOsselle Routelle.
ENBREF
ANIMAUX Nouveau départ L’inflation va-t-elle ralentir les adoptions à la S.P.A. ? Alors que les soucis internes de la S.P.A. de Besançon s’améliorent, avec l’élection d’un nouveau conseil d’administration après plusieurs mouve ments et démissions, la situation extérieure reste, elle, tendue, avec le risque d’un moins grand nombre d’adoptions dû au contexte économique.
Horlogerie L’entreprise bisontine Silmach, pionnière de la micromécanique sur silicium, a sorti sa montre TheTimeChanger. Unique en son genre, elle est la première montre au monde à intégrer un cœur en silicium. Le cœur silicium de TheTimeChanger offre une fréquence et un contrôle ultraprécis du capacité de les déplacer pas à pas dans les deux sens (horaire et anti horaire). Cette précision est jusqu’à dix fois supérieure à la norme chronométrique C.O.S.C., avec une variation de seulement + /- 0,5 seconde par jour. Les 1 088 exemplaires de cette série unique et limitée sont disponibles en pré-commande sur la plateforme de vente mondiale Kickstarter, au prix de 1 850 euros pièce. Michel Boujenah Le comédien Michel Boujenah se produira le 24 février prochain déplacement des aiguilles, avec la
P arce que les animaux comptent sur eux, la nou velle équipe veut faire en sorte de “remettre la S.P.A. dans les cœurs” , et redorer l’image du refuge bisontin. Reve nir là où il en était, avant qu’une période tourmentée vienne met tre à mal la collaboration entre bénévoles, salariés et membre du Conseil d’administration (C.A.). Le site, à Deluz, qui fonc tionne de façon indépendante et qui dépend de la générosité des donateurs, ne comptait plus dernièrement que 3 ou 4 mem bres investis. Le nouveau C.A., en fonction depuis septembre, se voit com posé de 15 membres bénévoles. Des personnes, qui connaissaient déjà pour la plupart le fonction nement de la structure, et qui étaient désireuses de relancer la machine. “Nous souhaitons faire en sorte que nos collabo rateurs (animalier et salarié) se
en accueillir une trentaine. “D’autres sont également héber gés en famille d’accueil.” Un autre espace est aussi réservé aux N.A.C. (nouveaux animaux de compagnie) et accueille actuellement des rats. Côté chiens, il y a souvent en moyenne entre 40 et 49 pen sionnaires (capacité maximale autorisée). “On arrive à les faire tourner entre leurs chenils et nos parcs extérieurs. Il y a aussi des temps de promenades.” Le hasard fait qu’en ce moment il y a surtout des chiens un peu craintifs et réactifs. “Des profils qui quittent moins facilement le refuge et qui nécessitent un temps d’adaptation et de socia lisation” , reconnaît Allias. Cette éducatrice, qui travaillait aupa ravant à Lyon, est arrivée en juin comme cheffe d’équipe jus tement pour mener ce travail. Le problème est qu’il risque de s’ajouter, en plus, dorénavant,
sentent bien dans leurs missions, pour accueillir au mieux les nom breux bénévoles qui nous vien nent en aide, et nos pension naires, animaux en tout genre” , souligne la nouvelle présidente, Marianne Niechajowiez. Et la tâche n’est pas des moin dres avec l’arrivée toujours aussi régulière d’animaux abandon nés ou maltraités. En octobre, la structure en était déjà à 600 abandons depuis le début d’an née. Une situation qui amène souvent à être saturé. “Beaucoup de refuges manquent de places pour les chats, surtout au prin temps et en été avec les portées de chatons” , reconnaît Allias, l’une des soigneuses salariées. Depuis son déménagement de Chalezeule sur ce nouveau site à Deluz, il y a 5 ans, le refuge bisontin a néanmoins plus de places. Sa maison des chats, qui dispose de quatre pièces et d’ac cès extérieurs, peut par exemple
Une partie de l’équipe salariée et bénévole.
en dessous des chiffres des années précédentes, avec 324 adoptions comptabilisées en octobre, contre 429 à fin 2022 et 384 fin 2021. “Mais l’année n’est pas finie, il reste encore deuxmois” , souligne optimiste Lolita Lefebvre, membre du C.A., qui évoque en contre-exem ple les adoptions accélérées par le Covid. “On avait plus de craintes et d’incertitudes à l’époque.” Le risque d’un moins grand nombre d’adoptions dans les prochains mois est néan moins à craindre. Mais la mobi lisation semble bien là aujourd’hui en interne. n S.G.
l’impact de l’inflation. À la fois pour le refuge qui, bien que sou tenu par de généreux donateurs, doit couvrir de nombreuses dépenses (nourriture, litières, soins vétérinaires, électricité, chauffage…). Mais aussi pour les adoptants, qui pourraient se montrer plus frileux à l’avenir sur le coût d’un animal, au-delà des seuls frais de participation de départ (pour vaccination, puce et stérilisation). Dans un récent communiqué, le réseau national de la S.P.A. évoque déjà une baisse des adop tions, de 5,2 % par rapport à 2022. À Besançon, pour l’heure, on se trouve également un peu
au Grand Kursaal. Renseignements et réservations : Le bruit qui pense au 09 51 67 97 03.
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