La Presse Bisontine 257 - Novembre 2023
Besançon 11
La Presse Bisontine n°257 - Novembre 2023
CHÂTEAUFARINE
La rue Prévert en guerre
Des places de parking sèment la discorde Accusés de privatiser illégalement les stationnements devant chez eux, des propriétaires de la rue Prévert sont montés au créneau.
“lors de la rétrocession des espaces publics aménagés de la Z.A.C. Saint-Laurent, une erreur de découpage parcellaire a conduit à inclure dans le par cellaire cadastral des riverains le trottoir et la moitié de la surface des stationnements aménagés sur la voie ouverte à la circulation publique.” Une situation qu’elle a proposé de rectifier, en repassant ces places dans le domaine public, mais que les propriétaires ont évidemment refusée. S’ensui vront alors plusieurs échanges de courrier et même une propo sition de rachat par la Ville, sou cieuse de trou ver une solution Suite à l’aménagement de la Z.A.C. Saint-Laurent.
Cadastre et preuve de leur bonne foi à l’appui. La Ville, qui évoque une erreur de découpage, cherche un terrain d’entente.
D errière la tranquillité apparente de ce quar tier résidentiel, situé entre la zone commer ciale de Châteaufarine et le rond-point d’Avanne, se joue un dossier délicat, source de conflit de voisinage. C’est l’ap pel indigné d’un riverain à la mairie, empêché de stationner par ses voisins, qui aurait mis un peu plus le problème à jour. “La situation ne date pourtant pas d’hier” , comme le rappelle Louise*, qui préfère témoigner anonymement, après la parution d’un premier article qui a ravivé les tensions. “On doit régulière ment signaler qu’il s’agit de places privées. Plusieurs véhicules viennent stationner de façon opportuniste.” Elle fait partie
Un certain nombre de places étaient prévues devant ces anciennes maisons témoin.
des quatre couples de proprié taires situés entre les n° 62 et 68 de la rue Prévert, dont les places de parking se trouvent en appa rence sur le domaine public mais qui sont bien inscrites au cadas tre sur leurs parcelles privées. Un argument qui avait d’ailleurs pesé “au moment de l’achat de leur maison” et qui leur vaut aujourd’hui des problèmes récur rents de voisinage. Amenée à se pencher sérieuse ment sur la question en début d’année, à force de signalements, la Ville de Besançon a fait cla rifier la limite entre le domaine public et privé par ses services. Et leur a rappelé être tributaire d’une erreur de découpage, remontant à 1996. Elle a ainsi précisé dans un courrier que
Une nouvelle réunion se tiendra quoi qu’il en soit d’ici la fin d’an née, une fois le marquage réalisé. “La décision sera prise en concer tation avec eux” , assure Marie Zéhaf, qui rappelle qu’un autre petit parking public se trouve juste dans une rue derrière. De son côté, Louise dit ne plus savoir quoi penser de cette muni cipalité “verte” qui veut “s’ap proprier ici des places de par kings voire en recréer, alors qu’ailleurs elle en supprime et les limite, comme autour de la pharmacie du quartier de la Butte.” n S.G.
trent de toute façon pas enclins à s’en séparer. Ce 20 octobre, une nouvelle conci liation était donc tentée sur place, à leur demande, avec les services de la Ville. “On est tous embêté par cette histoire. D’autant qu’il se trouve qu’ils ne sont pro priétaires que de la moitié des places dans les faits” , explique Marie Zéhaf, conseillère muni cipale déléguée à la voirie et à la propreté des espaces publics. La bourde commise par l’amé nageur sur ces anciennes mai sons témoins amène en effet un découpage alambiqué. “On va donc faire le marquage au sol entre le domaine privé et public sur place, dans les prochaines
semaines, afin que tout le monde se rende bien compte” ,ajoute la conseillère. Charge ensuite aux propriétaires de statuer. La municipalité leur a renouvelé sa proposition d’achat, à 60 euros le m 2 , “somme réglementaire autorisée, qui correspond à la moitié du prix du terrain constructible dans ce secteur” , se défend-elle. Ou leur propose sinon de délimiter durablement le domaine public, en recréant des places de parking en face ou le long de la future démarcation. Dans ce cas de figure, les pro priétaires conserveront leur por tion amputée, mais cela rendra plus difficile leur stationnement, sinon à cheval et à l’horizontale.
rapide et satisfaisante pour toutes les parties, au vu des conflits générés. Insuffisant selon les pro priétaires, qui ne se mon
*Prénom d’emprunt
Made with FlippingBook flipbook maker