La Presse Bisontine 255 - Sepetmbre 2023

Le dossier 23

La Presse Bisontine n°255 - Septembre 2023

l Majorité municipale

Élue en charge du commerce

“Le centre-ville est en bonne santé et vivant” Frédérique Baehr, conseillère municipale déléguée au commerce, répond aux critiques et interrogations sur le commerce au centre-ville. Pour l’élue, le centre est en bonne santé et accuse une bonne dynamique.

vraiment bénéfique aux com merces. Et puis, les consom mateurs ne viennent pas qu’en voiture. On ne fréquente plus le centre comme il y a trente ans où on posait la voiture, on faisait les achats et on repartait. Les clients viennent en ville parce l’offre n’est pas la même en périphérie. Ils ont envie de flâner, on ne consomme plus de la même manière. C’est pour ça qu’il faut porter des animations pour amener les gens au cen tre-ville. Et je ne suis pas d’ac cord quand j’entends que le centre-ville n’est pas accessible le week-end, c’est faux, c’est d’ailleurs bien plus compliqué dans les zones commerciales. L.P.B. : Les zones commerciales frei nent-elles le commerce au centre ville ? F.B. : Nous sommes sur un ter ritoire très restreint qui per met au consommateur de pas ser facilement d’une zone à l’autre. Il ne faut pas opposer les deux, des gens n’aiment pas aller dans les zones. Et puis, il ne faut pas croire qu’elles sont forcément en bonne santé. n Propos recueillis par L.P.

L a Presse Bisontine : Com ment jugez-vous la situa tion du commerce au cen tre-ville alors que d’aucuns dénoncent un manque d’attractivité et d’animations ? Frédérique Baehr : Force est de constater que nous avons une dynamique au centre. Des enseignes nationales ferment mais pour des raisons qui dépassent Besançon. Quand une cellule se vide, elle est reprise presque immédiate ment. Certaines sont vides comme Minelli, Orcanta mais je ne suis pas inquiète, ce sont des cellules de première caté gorie. Le centre-ville est en bonne santé, vivant, avec des animations. Nous n’avons aucun intérêt à ce que le com merce meurt. L.P.B. : L’argument souvent avancé est un taux de vacances bas, aux alentours de 5,5 %. Mais qu’en est il du taux de rotation qui est estimé entre 20 et 25 % ? F.B. : Le taux de rotation qui correspond à un changement d’activité est compliqué à mesurer, c’est un indicateur à double sens. Il est souvent, mais pas toujours, couplé avec un changement de proprié taire. Nous n’avons pas de levier, il s’agit du libre choix du propriétaire de décider quelle activité et quel com merce s’installe. Pour autant, une enseigne comme Star bucks qui s’installe, c’est bon signe, elle ne vient pas au cen tre de Besançon par hasard. La municipalité est là pour accompagner les porteurs de projet et pour faciliter l’ins tallation.

Pascal Arnoud de la boutique L’Air de Rien et Aurélie d’Ève Boutique, deux commerces indépendants, s’inquiètent de la baisse de la fréquentation au centre-ville.

F.B. : Nous sommes en attente d’une décision de justice. Les Galeries Lafayette sont dans un local unique de 10 000 m 2 en plein centre. Si elles devaient être liquidées, plu sieurs porteurs de projets seraient intéressés. L.P.B. : L’autre argument pour dénon cer le manque d’attractivité est un stationnement onéreux. Que répon dez-vous ? F.B. : Nous sommes dans la fourchette basse du station nement payant et il assure une rotation en évitant les voitures ventouses. Il permet aussi aux clients de trouver une place facilement. Aujourd’hui, si le commerce est unique, les clients vien nent. Je ne suis pas sûre que le stationnement gratuit soit

L.P.B. : Quand vous entendez Ludovic Fagaut appeler à un plan Marshall pour le centre-ville, comment réa gissez-vous ? F.B. : Je trouve que c’est un peu fort. Le commerce n’est pas mourant. C’est violent vis-à vis de nos commerçants qui se démènent tous les jours. Les commerces sont là pour leurs clients et participent aux animations comme Livres dans la Boucle ou encore les Instants gourmands. Notre volonté, c’est de les associer. Les gens attendent du local. Je trouve que le message de M. Fagaut est contre-productif, de l’extérieur, on a l’impression que c’est mort. C’est un mes sage négatif qui n’est pas vrai. L.P.B. : Y a-t-il du nouveau dans le dossier Galeries Lafayette ?

L’Air de rien a été élue meilleur com merce indépendant lors d’un concours organisé par l’association Petit Com merce. L’objectif était de redynamiser le commerce indépendant. Pour Pascal, ce titre démultiplie son énergie pour continuer à se battre et (sur)vivre au centre-ville. n L.P.

les commerçants qui ont des idées.” Pascal et Aurélie en conviennent : depuis cinq ans, le contexte national et international est compliqué et avouent volontiers un besoin de coup de pouce, un souffle pour redynamiser le centre. C’était d’ailleurs toute l’am bition du concours remporté par Pascal Arnoud au niveau régional. Sa boutique

Maintenant

régulièrement et constamment. Besan çon a tout pour faire. On peut arriver à développer des actions fortes, pas for cément coûteuses mais innovantes.” Un marché de Noël avec un village jurassien mettant en valeur les savoir faire horlogers, du bois ou encore les activités de pleine nature, des guin guettes en bord de Doubs l’été, des Ins tants gourmands au printemps, solli citer le tissu associatif… Ludovic Fagaut ne manque pas d’idées. “Le commerce en lui-même ne pose pas de problème, c’est plutôt bien équilibré même si la rue Battant pourrait retrou ver une identité. Il s’agit plutôt de faci liter la vie des commerces. On se gar garise de l’arrivée de Starbucks. Mais on ne se pose pas la question pourquoi le Café Leffe a rendu les armes ? Parce que pas de vie au centre, pas assez d’animations, et des loyers élevés. Le taux de vacances n’est pas forcément très important, mais ce qui me pose question, c’est le taux de rotation.” L’élu regrette le manque de liaison entre la Citadelle et le cœur de ville et l’absence de grandes enseignes, loco motives pour capter une clientèle. Il appelle également à donner plus de moyens à l’O.C.A.B., l’office du com merce et de l’artisanat pour que l’ani mation ne soit plus, selon lui, négligée par la majorité municipale. n L.P. opposition municipale

Pour Frédérique Baehr, le consommateur ne fréquente plus le centre-ville comme il y a 30 ans, les gens veulent flâner et trouver une offre unique.

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