La Presse Bisontine 255 - Sepetmbre 2023
24 Le dossier
La Presse Bisontine n°255 - Septembre 2023
l Galeries Lafayette Le directeur général du groupe “Le climat de confiance est rétabli” Michel Maire, le directeur général du groupe Hermione Retail propriétaire de 25 magasins Galeries Lafayette affiliés, dont celui de Besançon, se veut plutôt confiant sur l’avenir du site bisontin… même si la décision finale appartient au tribunal de commerce de Bordeaux.
Spécialiste du redressement d’entreprises, Michel Maire est arrivé en mai dernier à la tête d’Hermione Retail, l’entreprise qui gère tous les magasins Galeries Lafayette affiliés, dont celui de Besançon (photo D.R.).
L a Presse Bisontine : Quelle est la situation des magasins Galeries Lafayette placés en procédure de sauvegarde depuis février dernier ? Michel Maire : La période de sauvegarde ini tialement prévue pour six mois a été prolongée comme la loi le permet, pour six mois supplé mentaires, ce qui nous mène au plus loin en février prochain. L.P.B. : C’est donc un sursis, ou un signe positif selon vous ?
poursuivre l’exploitation et de rembourser les créances du passé. Je suis confiant. L.P.B. : Quelle est la situation plus précise du magasin de Besançon ? M.M. : Le magasin de Besançon avait subi un gros dégât des eaux causant d’assez lourds dommages. Tout a été remis en état et on a à nouveau un beau magasin, bien approvisionné. Pour relancer la communication auprès des Bisontins, nous pré voyons de créer un petit événe
ment. L’exemple de Carrefour à École-Valentin illustre bien cet état de fait : l’enseigne a aug menté son parking sans grigno ter sur des terres agricoles ou forestières. “Derrière cette pro position, il y a effectivement une seconde idée : celle de renforcer le commerce au centre-ville. Même si certaines enseignes spécifiques ne peuvent être qu’en périphérie, éviter le développe ment périurbain peut permettre à certains commerces de s’im planter plus facilement au cen tre-ville”, reprend l’élu. Cette disposition ne concerne pas les commerces de proximité mais les grosses cellules commerciales. “On fait le choix de les circons crire car les surfaces commer ciales sont assez importantes sur Besançon, vu le nombre d’ha bitants. Ce n’est pas nécessaire d’en rajouter d’autres.” Pour autant, la collectivité ne souhaite pas se priver de gros projets commerciaux. “On peut venir travailler les sites en réhabili tation, à l’exemple de la friche à Dannemarie-sur-Crète”, ajoute Aurélien Laroppe. Ce projet d’aménagement et de M.M. : En effet. Ces 25 magasins sont réunis dans une seule entité et leur sort est lié. Ce que déci dera le tribunal au final concer nera tous ces magasins. Mais je pars du constat que si le tribunal ne validait pas notre plan de sauvegarde, il n’aurait pas renouvelé pour six mois la période d’observation. Il aurait commencé à relancer un appel d’offres pour faire venir des investisseurs tiers dans le projet. ment vers la mi-septembre. La position de ce magasin dans le centre-ville de Besançon est très importante. L.P.B. : Est-ce que vos fournisseurs vous font toujours confiance ? M.M. : Les ruptures d’approvi sionnement que nous avons ren contrées en fin d’année dernière sont révolues. Nos fournisseurs nous suivent, les choses se sont apaisées, on les paie rubis sur l’ongle. Le niveau des stocks est tout à fait satisfaisant et l’acti vité s’est bien comportée ces der niers mois et notamment pour la saison des soldes d’été. La clientèle est bien revenue dans ce magasin, c’est aussi un signe positif. Même si ce magasin peut encore faire mieux, nous sommes sur une belle trajectoire. L.P.B. : Mais le sort de ce magasin et des 24 autres que vous dirigez à travers Hermione Retail n’est pas entre vos seules mains…
M.M. : Si on a obtenu cette pro longation, c’est parce qu’on a une trésorerie qui nous permet de poursuivre l’exploitation, de payer nos fournisseurs et qui ne nous oblige pas à créer de nouvelles dettes. Nous préparons un plan d’apurement de la dette (dette dont le montant n’est pas encore arrêté par le tribunal) de manière à pouvoir payer tous les créanciers. Les prochaines semaines vont être consacrées à la préparation de ce plan qui doit nous permettre ensuite de
Et ce n’est pas l’option qu’il a prise. L.P.B. : On vous sent donc plutôt confiant ? M.M. : Je reste prudent mais oui, je suis confiant. Je constate aussi que l’opinion publique fait par fois un amalgame avec d’autres enseignes qui ont connu des dif ficultés comme Camaïeu ou Go Sport. Les Galeries Lafayette,
L.P.B. : Combien de personnes sont concernées à Besançon ? M.M. : Un peu plus de 50 per sonnes travaillent dans le maga sin bisontin. Tous ces salariés sont bien conscients de la situa tion, nous les en informons régu lièrement et ils savent perti nemment que la continuité de l’activité est directement liée à la décision du tribunal. Mais je crois que le climat de confiance est rétabli avec les collabora teurs, les approvisionnements sont repartis, le magasin est bien rempli, les collections automne-hiver arrivent… Autant d’éléments qui sont très importants aux yeux de tous les collaborateurs qui n’ont jamais lâché la bride. Même si l’avenir n’est pas encore cadré, tout cela contribue à redonner de la confiance à tout le monde. n Propos recueillis par J.-F.H.
ce n’est pas le même dossier. C’est la raison pour laquelle le tri bunal regarde les choses avec le dis cernement néces saire. En fin d’an née, on y verra plus clair sur l’ave nir des magasins Galeries Lafayette.
“Je reste prudent, mais je suis confiant.”
Le magasin bisontin emploie une cinquantaine de collaborateurs. Tous les étages ont pu rouvrir en mai suite à un dégât des eaux qui avait provoqué de gros dégâts en 2021.
Limiter l’extension des zones commerciales pour renforcer le centre-ville l P.L.U.I. Loi Zéro artificialisation nette Grand Besançon Métropole travaille actuellement sur l’élaboration d’un nouveau P.L.U.I. (Plan local d’urbanisme intercommunal) qui devrait être voté d’ici fin 2025. Parmi les nombreux points abordés, l’un concerne la limitation des zones commerciales. Une décision qui pourrait, entre autres, renforcer les commerces du centre-ville.
C’ est une proposition de l’Agglomération qui a été faite dans le cadre du Projet d’aménagement et de développement durable (P.A.D.D.), sorte de pré-P.L.U.I. pour simplifier. “C’est la colonne vertébrale du P.L.U.I., qui dégage les grandes tendances. Le com merce est une petite tache dans le P.A.D.D.”, explique Aurélien Laroppe, vice-président chargé de l’urbanisme au sein de G.B.M., par ailleurs, également élu à la Ville de Besançon avec
le même portefeuille. Ce P.A.D.D. doit prendre en compte la loi Z.A.N., zéro arti ficialisation nette des terres. “Les agglomérations doivent urbaniser deux fois moins que ce qui a été fait les dix dernières années. Entre 2010 et 2020, 600 hectares ont été urbanisés sur G.B.M. Entre 2020 et 2030, ce ne sera plus que 300 hectares, 150 hectares entre 2030 et 2040, jusqu’à arriver à zéro en 2050”, éclaire Aurélien Laroppe. Pour remplir cet objectif, l’agglomé
ration doit jongler entre des pro jets d’industries, d’entreprises, d’habitat et de commerce. Sur ce point, une proposition est for mulée dans le P.A.D.D. : limiter l’extension des grands com
Dans le projet d’aménagement et de développement durable, les zones commerciales pourront se développer en hauteur mais n’auront pas le droit de s’étendre sur des parcelles agricoles ou forestières.
Réhabiliter des friches pour accueillir de grandes cellules.
merces. Les trois zones commer ciales sont main tenues, peuvent se développer en hauteur mais en aucun cas s’éten dre géographique
développement durable doit être validé en juin 2024 par le conseil d’agglomération. Il sera égale ment débattu en conseils muni cipaux pour avis. Ensuite, le tra vail dans le détail - chaque
parcelle sera examinée en fonc tion des projets et des demandes de chaque commune - commence jusqu’à fin 2025, pour aboutir au P.L.U.I. n L.P.
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