La Presse Bisontine 254 - Août 2023

Le Grand Besançon 13

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2023

ENBREF

LESAUXONS Témoignage Libéré de l’épilepsie, il partage son vécu dans un livre De sa toute première crise à 7 ans jusqu’à une chirurgie salvatrice, Éric Lamy déroule le fil des années passées avec la maladie. Un combat que cet habitant des Auxons a dû mener au quotidien, comme tous les épileptiques.

Côte de Morre La circulation est fermée jusqu’au 18 août pour traiter les risques de chutes de pierre sur cette partie de la R.D. 571. À noter que l’ensemble des commerces de la commune de Morre et du secteur Rivotte à Besançon restent accessibles pendant toute la durée des travaux. Exposition À découvrir au cours de l’été, l’exposition “Aux Siècles” située 13, rue de la République à Besançon. Microscopie 3 D Le C.H.U. de Besançon dispose désormais au sein du bloc opératoire de chirurgie traumatologique, d’un tout nouveau système de microscope 3 D robotisée. Ce microscope innovant est désormais utilisé pour les interventions de chirurgie de la main, la reconstruction mammaire avec lambeaux et plus généralement la microchirurgie. Il a été utilisé pour la première fois le 13 juin, dans le cadre d’une intervention chirurgicale sur main, c’est la première intervention française de chirurgie de la main en 3 D. couleurs de l’été” à la galerie de Françoise Mondet “Légende des

pour lui proposer de l’opérer. “Lui, avait progressé dans ses recherches et moi dans mon diagnostic. J’avais compris que j’avais cette peur de la mort. Après une opération de près de huit heures durant lesquelles une amygdale dans mon cerveau a été désactivée, les crises ont disparu.” Pour autant, Éric Lamy ne fait pas l’apologie de la chirurgie. “Ce n’est pas une solution miracle. Il y a autant de crises que d’épileptiques. La prise en charge est complexe et multiple. C’est différent pour chacun, mais il est vrai que le traitement médicamenteux peut être lourd, et proposé un peu prompte ment aux enfants.” Il fait d’ailleurs réfé rence dans son livre, au film interprété par Meryl Streep : “Au risque de te per dre” , dans lequel est évoqué le régime alimentaire cétogène. Pour dynamiser le récit, Éric Lamy a choisi également de faire intervenir non pas un mais trois narrateurs. Il a bien sûr son propre personnage, mais aussi celle qu’il a appelée “crisette fron tempo” (personnification de son épilep sie) et son surmoi, baptisé “môme” (par contraction de moi-même). Il a aussi placé en fin d’ouvrage des poèmes qu’il avait écrits à la tombée de la nuit, pour repousser le moment de l’endormisse ment qui lui déclenchait des crises. Une façon d’inviter à plonger dans les méan dres de ces mystérieux dérèglements du cerveau, dont on ignore encore sou vent les causes. Certains y trouveront un écho à leur propre expérience, d’au tres un simple livre témoignage. n S.G.

C et opticien à la retraite l’avoue sans ambages : “Ça m’a bouffé 40 ans de ma vie.” Que cela soit dans son magasin du cen tre-ville bisontin, dans le cadre intime de sa vie de famille, en voyage, ou même durant la nuit, il a dû s’ac commoder des assauts répétés de la maladie, qui prenait dans son cas la forme de crise identitaire et tétanique. “Je tombais sur les genoux et l’instant de quelques secondes, je ne sentais plus la douleur. Je brisais systématiquement les vitres ou les miroirs à ma portée car je ne me reconnaissais plus. Ressentant comme une étrangeté d’être” , raconte Éric Lamy. Souffrant d’une épilepsie fronto-tem porale, il lui a fallu du temps pour mettre le doigt sur ce qui le tourmentait et l’amenait à ses crises. Des États-Unis où il est parti poursuivre ses études

avec son épouse, au premier passage à l’hôpital Sainte-Anne à Paris jusqu’à l’opération salvatrice 15 ans plus tard à Marseille en 2001, il raconte son par cours avec la maladie, sa thérapie mais aussi ses souvenirs d’enfance, ses moments passés en voyage, dans son livre intitulé “Épilepsie, et p’is les psys”. “J’ai commencé à coucher sur papier une partie de mes souvenirs. D’abord pour moi-même, pour me rappeler cha cune des étapes, puis le goût de l’écriture m’est venu” , explique-t-il. Le lecteur partage ainsi avec lui les petits et les grands maux : ses crises à bicyclette, en bateau ou dans ce res taurant bisontin, où il en viendra à écla bousser les personnes alentour en ren versant la table. Mais aussi le renouveau : ce moment où le jeune médecin, qu’il avait consulté à Paris, le rappelle bien des années plus tard,

Éric Lamy partage son parcours d’ancien épileptique.

“Épilepsie, et p’is les psy” d’Éric Lamy, Le Lys Bleu éditions, 284 pages, 22,60 euros.

ENBREF

SAÔNE

Mobilité Le chantier du Pôle d’échange multimodal de Saône va démarrer Des aménagements vont débuter d’ici la fin d’année autour de la gare pour faciliter les différents modes de transports (bus, vélo, train, covoiturage…). Saône accueillera ainsi le second pôle d’échanges multimodal (P.E.M.) de la périphérie bisontine, après celui de Saint-Vit inauguré il y a un an.

C.H.U. Plus de 500 jours

après le début de la guerre en Ukraine, le C.H.U. de Besançon continue ses actions en faveur de la population de ce pays. Dès le début du conflit, le C.H.U. s’était mobilisé, faisant don de 4 palettes contenant des dispositifs médicaux d’urgence. Fin 2022, une collecte auprès des personnels avait permis de récupérer 80 cartons de vêtements chauds, des couvertures et duvets, des fournitures scolaires et jouets, des produits d’hygiène et alimentaires… En avril, 58 tables adaptables et 39 chevets pour chambres d’hôpital ainsi que 2 fauteuils roulants ont été confiés à UKRaide. En mai, le C.H.U. a fait don 3 respirateurs de transports et 4 respirateurs de soins intensifs et 2 couveuses de réanimation pédiatriques. En juin, 2 palettes de dispositifs médicaux divers. Tous ces dons sont ensuite acheminés aux hôpitaux ukrainiens par les associations UKRaide et Les Convois Solidaires.

Benoît Vuillemin, maire de Saône, se félicite des futurs aménagements qui profiteront aux habitants du Plateau et au-delà.

L e futur pôle multimodal compren dra une aire de covoiturage (de 30 à 35 places), un parking minute, des arrêts de bus, un parc à vélos et des cheminements cycles et piétons adaptés. “L’endroit est bien placé et attire de nombreux usagers. Les tra vaux engagés vont permettre d’améliorer encore l’accès du parking, partagé pour l’heure avec une surface commerciale. À terme, on aura un vrai centre de mobi lité, avec le regroupement des bus régio naux et d’agglomération (Ginko, Mobigo, T.E.R.), la forte fréquence des dessertes T.E.R. et les pistes cyclables existantes qu’on connectera depuis le centre de Saône et depuis La Vèze (une réflexion

est aussi en cours depuis Mamirolle)” , indique Daniel Mourot, directeur du département des mobilités à Grand Besançon Métropole. L’agglomération, qui veut développer ces pôles d’échange multimodal sur son territoire, “à fort enjeu pour les mobilités de demain” , a validé la structuration des différents déplacements autour de la gare de Saône dans son plan de mobi lité 2015-2025. Les travaux incluront au passage l’adaptation du carrefour R.D. 67-R.D. 246, porte d’entrée de la commune et du P.E.M. “L’objectif est de mieux traiter les flux, notamment les traversées des modes doux et de sécuriser la zone.” Cela comprend la fermeture

du parking de covoiturage sauvage, qui avait pris place non loin de là. Ce projet était attendu localement, évo qué dans le programme électoral et dès le début du mandat de l’équipe muni cipale en place. “Il est important de faire de la gare de Saône, un vrai nœud de mobilité. C’est le point de départ des voies transfrontalières, aux portes sud de la métropole bisontine” , indique le maire, Benoît Vuillemin, qui aimerait également voir améliorer les dessertes bus des communes voisines en direction de Saône et développer à l’avenir une liaison train nord-sud pour rallier la gare des Auxons. L’aménagement de ce

P.E.M. servira aussi de point de départ à la rénovation du quartier de Chenau Blond avec la création d’une zone d’ac tivité pour permettre le développement économique, et fera lien avec la future nouvelle zone d’habitat de la Gilleroye. Selon le calendrier prévisionnel de l’ag glomération, les travaux autour de la gare devraient démarrer fin 2023-début 2024 et la modification du carrefour interviendra sur 2024-2025 pour un coût total d’1,5 million d’euros. Le plan de financement prévoit une participation complémentaire de l’Europe, l’État, la Région et le Département du Doubs. n S.G.

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